Ce n’est pas rien d’avoir 100 ans » déclare Jacques Le Guennec, Président de la CIB. La Coopérative immobilière de Bretagne a su rester agile. C’est notre marque de fabrique. On a toujours répondu aux besoins des collectivités et des marchés si l’on retrace le fil de notre histoire. » La CIB investit dans le logement locatif social, familial et compte 10 000 logements commercialisés depuis sa création, qu’elle gère elle-même via sa filiale Secib Immobilier. Elle investit également dans des logements spécifiques tels que les foyers de jeunes travailleurs, établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) en s’appuyant sur sa structure BSB -les Foyers.
Louis Lepioufle, nouveau directeur général
Afin de poursuivre cette aventure et construire les décennies qui viennent, Jacques Le Guennec et ses conseils d’administration installent une nouvelle Gouvernance. Louis Lepioufle prend la tête de la direction de la Coopérative Immobilière de Bretagne. Directeur général délégué depuis mai 2023, il a auparavant accompagné des dirigeants français et étrangers dans leurs stratégies de communication et d’affaires publiques. Autre mission exercée : celle de chef de cabinet de la Secrétaire d’État chargée du numérique et de l’innovation. Graziella Inisan qui prend la direction de SECIB était depuis 18 ans en poste au sein du groupe, d’abord comme assistante au montage d’opérations, avant de devenir chargée d’opérations puis responsable des programmes et enfin directrice de la promotion en 2019. Marc Lelièvre, nouveau directeur de BSB-Les Foyers est spécialiste des ressources humaines. « Nous sommes une coopérative, nous avons à coeur la collégialité », résume Jacque Le Guennec.
Retard dans la livraison des chantiers
Le groupe, qui compte quatre agences à Rennes, Saint-Malo, Brest et Lorient est historiquement implanté à Saint-Brieuc. Il a déménagé en novembre 2023 son siège social dans de nouveaux locaux de 800 m², inclus dans l’ancien centre de tri postal situé près de la gare de Saint-Brieuc. Son chiffre d’affaires, « relativement stable depuis trois exercices autour de 80 M€ (83 M€ en 2023)», pourrait chuter de 16% en 2024. Les raisons ? Des délais de pré-commercialisation qui se sont allongés de 6 à 9, voire 12 mois. Ce qui signifie des mises en chantier retardés, et des livraisons plus lointaines. « Le besoin de trésorerie par opération est plus conséquent ». Par ailleurs, si la demande est bien là, les acquéreurs n’ont pas les moyens. « Certaines opérations ont dû être annulées, cela veut dire qu’elles ne sortiront pas quand la crise sera peut-être passée en 2027 et 2028. On aura un vrai choc de l’offre ! De plus, il y a 3 ans, nous étions à 15 000 euros de fonds propres par logement. Aujourd’hui, c’est au moins le double. Ce qui à terme entrainera une baisse du volume d’opérations qu’il est possible de soutenir. » Enfin, parce que la source du logement social c’est le livret A, l’augmentation de son taux diminue mécaniquement la capacité de production des organismes de logements sociaux. « En deux ans, la charge de la dette a doublé pour nous. Donc le Français qui veut épargner est content, mais le Français qui cherche un logement l’est beaucoup moins. »
Pour autant, le modèle coopératif de la CIB lui permet aujourd’hui de rester robuste et solide et de continuer, malgré la crise, « et d’ailleurs parce que c’est la crise », à réinvestir fortement en 2024. Chaque année, 3% du chiffre d’affaires est redistribué pour aider les foyers modestes à accéder à la propriété, réhabiliter l’habitat précaire et soutenir les innovations d’intérêt général dans tout le Grand Ouest. « Ces 3% seront mobilisés chaque année, quel que soit le résultat net des filiales après déduction des coûts et charges », assure Jacques Le Guennec. Ainsi, en 2023, 2,8 millions d’euros ont été réinvestis notamment à travers le fonds de dotation Kernae mise sur pied par la CIB en 2022.
