« Poser la première pierre d’une nouvelle usine, est devenu, dans la carrière d‘un préfet, un évènement de plus en plus rare en France. Ce projet, porté par le Groupe Safran montre que la réindustrialisation est amorcée. Il répond au défi de la souveraineté, alors que la Bretagne compte déjà 250 entreprises dans le secteur de la Défense représentant 16 000 emplois. En attirant ici à Rennes, un tel projet, le collectif breton démontre son excellence et son efficacité », a déclaré Amaury de Saint-Quentin, Préfet de la région Bretagne, devant un parterre d’élus. Parmi eux, Loïg Chesnais-Girard, président de la Région Bretagne qui a souligné : « ce projet offre une vision partagée par nous tous ici présents : celui de garder l’industrie sur le site de la Janais. » Pour sa part, Nathalie Appéré, Maire de Rennes a reconnu dans ce choix des dirigeants de Safran, « une marque de confiance et de reconnaissance pour le dynamisme économique à la rennaise. C’est un moment qui fera date dans l’histoire économique du territoire. »
A la fois site de production et de réparation
Sur le site de la Janais, situé sur la commune de Chartres-de-Bretagne, à proximité de Rennes, le groupe Safran Aircraft Engines a démarré la construction de son usine 4.0 d’une surface de 23 000 m² posée sur un terrain de 7 ha. A compter de 2027, il accueillera deux types d’activité : la production d’aubages de turbines avancées pour moteurs civils et militaires et la réparation d’aubages civils (LEAP). Avec ces moteurs LEAP mais aussi CFM56, la société est leader mondial de la propulsion d’avions commerciaux et vient de lancer le programme Rise de manière à réduire de 15% à 20% les émissions de carbone. « On a déjà équipé près de 4 000 A320 neo et Boeing 737 max avec nos moteurs, explique Stéphane Cueille (en photo), PDG de Safran Aircraft Engines. Pour faire face à une forte montée en cadence de la production, avec un carnet de commande de 11 600 moteurs, nous avons besoin de diversifier nos sources d’approvisionnement. Pour certaines pièces, nous avons déjà une partie production à Guiyang, en Chine. À Rennes, nous allons produire des familles de pièces les plus techniques, que nous ne réalisons pas aujourd’hui en Chine. »
Le site de Rennes dédié à des pièces hautement technologiques
L’usine de Rennes complètera également les capacités de production d’aubes de turbines du site de Gennevilliers en Ile-de-France. « Pour le moteur militaire M88 du Rafale, note site historique arrivé à saturation. Pour des raisons à la fois de maîtrise de technologies sensibles et pour des raisons de souveraineté, nous voulons produire en France ». Intégralement développé, conçu et produit par Safran Aircraft Engies, le moteur M88 équipe les Rafales de l’armée de l’Air, et ceux de la Marines Nationale ainsi que ceux à l’export : Egypte, Qatar, Ince, Grèce, Croatie, Emirats Arabes, Indonésie et Serbie. « On vise à terme la fabrication annuelle de 500 000 aubes de turbines pour les moteurs d’avions commerciaux et les moteurs militaires. Le gros du volume sera sur le moteur commercial LEAP. Rennes sera une usine 4.0, le top niveau de ce qu’on aura en termes d’outils de production en France. Le site sera au meilleur niveau d’automatisation, d’inspection automatisée, d’intelligence artificielle pour maîtriser les procédés et être très productifs. »
5 000 moteurs réparé par an et 500 personnes à l’horizon 2032
Outre la fonderie dédiée à la fabrication des aubes, le site de Rennes comprendra un atelier de réparation des pièces de turbines, pour le Leap en particulier. « Nous aurons 5 000 moteurs à réparer par an », conclut Stéphane Cueille, alors que Safran a récemment annoncé 1 milliard d’euros d’investissements pour développer son réseau mondial de maintenance et réparation et soutenir la croissance de la flotte de moteurs LEAP dans le monde. Le site sera opérationnel courant 2027, mais au plein de ses capacités en 2032. En vitesse de croisière, l’usine fera travailler 500 personnes : 200 personnes seront employées pour la production d’aubes de turbines et 300 autres pour la réparation.
Safran va offrir des opportunités dans de nombreux métiers : ceux de la fonderie mais aussi dans la maintenance industrielle, le pilotage de moyens automatisés et les systèmes numériques. CAP, BAC pro, BTS, Ecole d’ingénieur…Le groupe recrute à tous les niveaux. « La capitalisation boursière de Safran est de 110 milliards d’euros. Je rappelle que les salariés détiennent 6% du capital soit 6,6 milliards d’euros. Alors, bienvenue aux futurs salariés », a tenu à préciser Ross McInnes, Président du Conseil d’administration de safran.
A Fougères, Safran investit 3,3 millions d’euros pour décarboner son activité
*5 sites : Fougères, Dinard, Cesson-Sévigné, Pacé et Guidel