Jusque-là sous traitée en Espagne, la production en papier recyclé de calages haute résistance a été relocalisée dans l’enceinte de l’entreprise Ecofeutre, au Sourn, près de Pontivy. Fabricant de cellulose moulée et d’emballages écoconçus, la PME morbihannaise vient d’investir 2,9 millions d’euros dans l’installation d’une ligne de fabrication de calages industriels résistants, utilisés pour la protection de produits électroménagers, de pièces automobiles ou mécaniques, mais aussi destinés aux besoins spécifiques de la logistique liée à la vente en ligne. « Autant de secteurs industriels et de service exigeants, dotés d’un cahier des charges incluant, notamment, le test de chute », souligne Hervé Saini, directeur général d’Ecofeutre.
Soutien de l’Ademe
Entièrement automatisée, cette nouvelle ligne se compose majoritairement d’un four qui permet de sécher et solidifier les emballages moulés. Alimenté en gaz naturel, ce four fonctionne en circuit fermé, à savoir que la chaleur produite est capturée et réinjectée, en amont, dans le process de fabrication de la pâte à papier recyclé. Cette technologie, basée sur le principe de chaleur dite fatale, participe à la transition énergétique et environnementale de l’entreprise et, à ce titre, est soutenue par l’Ademe (Agence de la transition écologique). L’agence de l’Etat apporte une subvention de 489 769 euros dans l’acquisition de ce nouvel équipement, également économe en eau.
« Cet investissement est le plus important jamais réalisé par Ecofeutre », souligne Véronique Le Bourge, présidente de la PME familiale, composante, au même titre que Altho, d’Alain Glon Holding (11 sociétés, 800 salariés, 440 millions d’euros de chiffres d’affaires cumulés). « Avec cet équipement de dernière génération, nous augmentons notre capacité de production de 1500 tonnes de cellulose moulée, soit environ 6 millions de pièces supplémentaires par an, et garantissons le « made in France ». Cette diversification de la production sécurise nos clients historiques en même temps qu’elle nous ouvre de nouveaux marchés », développe la dirigeante.
Diversifier la production
Créée en 1998 par Alain Glon, Ecofeutre réservait alors sa production aux alvéoles pour œufs, en lien avec l’activité de l’entreprise voisine Matines. Rapidement, l’usine de « papier feutré » – d’abord installée à Naizin – intègre le marché de la restauration rapide pour laquelle la PME morbihannaise produit, en série, des porte-gobelets. En 2009, la PME morbihannaise démarre la production de calages industriels ou plaques intercalaires utilisées notamment dans les réseaux de distribution. Aujourd’hui encore, ce segment représente 60 à 70% de la production d’Ecofeutre ; concentré sur le site de Naizin.
L’usine du Sourn est construite en 2019 pour accueillir une nouvelle diversification et voie d’innovation : l’alimentaire. Ecofeutre réussit à développer des contenants en fibres durables, à la fois sécurisés et adaptés aux aliments et plats préparés. Parallèlement, la PME morbihannaise approche l’univers de la cosmétique et du luxe pour lesquels elle conçoit et réalise des supports premium sur-mesure. « Ecofeutre est une entreprise de technicité, capable de produire de gros volumes enrobés de finesse ! », résume Véronique Le Bourge.
Recrutements en cours
Avec cette nouvelle ligne de production, l’entreprise ajoute la résistance à son savoir-faire. Elle est la seule, selon sa direction, à proposer cette gamme en France. Plusieurs clients, importants, ont montré leur intérêt pour lier marché avec Ecofeutre. « Nous restons suspendus au calendrier d’adoption définitive du règlement européen, sur les emballages et la gestion circulaire de leurs déchets (PPWR) », souffle la dirigeante. L’obligation de leur application pourra entrainer un appel d’air favorable à l’activité d’Ecofeutre, d’ores et déjà parée pour cette prochaine étape. « Nous avons recruté cinq personnes pour le lancement de cette nouvelle ligne. A terme, nous en embaucherons dix de plus afin de la faire tourner en 3×8″, projette le directeur général Hervé Saini.
Actuellement, Ecofeutre emploie 70 personnes réparties sur ses deux sites de production, pour un chiffre d’affaires de 13 millions d’euros réalisé en 2024.
