Réunir l’existant pour construire l’avenir, partir d’un écosystème pour tisser toutes les composantes d’une filière : tel est le concept de la Lorient Composite Valley, orchestrée par Lorient Agglomération avec l’ensemble des acteurs économiques concernés (une cinquantaine d’entreprises et 700 emplois sur le seul territoire de Lorient).
L’ouverture vers des marchés de masse
Des donneurs d’ordre présents sur le territoire (Naval Group et les Chantiers de l’Atlantique) à l’expertise internationale de PME locales spécialisées dans la course au large et la compétition nautique (11 PME impliquées), en passant par des laboratoires de recherche et d’application innovants (ComposiTIC-Irma), Lorient Composite Valley rassemble toutes les briques pour bâtir une filière cohérente et attractive pour de nouveaux marchés, dont certains de masse. « Avec 40 à 50% de la flotte marchande mondiale qui devront transiter vers une propulsion durable d’ici 2050, le transport vélique en est un ; mais pas que. Les applications sont également attendues dans la Défense et la filière hydrogène, avec la fabrication de réservoirs de stockage en matière composite », détaille Fabrice Loher, président de Lorient Agglomération. Ambassadeur de cette stratégie économique locale, il synthétise : « d’un concept, la filière composite est devenue une niche de valeur très importante« , dans laquelle Lorient Agglomération compte bien être un acteur majeur, si ce n’est le moteur.
Construire une plateforme industrielle dédiée
La collectivité va à cet effet déposer sa candidature pour devenir « Territoire d’Industrie ». A la clé, un label et une aide financière substantielle pour créer une plateforme industrielle équipée de plusieurs machines indispensables à la production composite. « On parle d’un robot de drapage, d’une machine extractive, de cobotique, etc. », détaille Arnaud Rentenier, directeur de l’agence économique Lorient Technopole, appelée Audélor. Au total, quatre millions devraient être investis (financement couplés avec des apports d’entreprises privées) pour donner vie à cette usine agile du composite, mise à disposition des entreprises en phase de pré-industrialisation. « Ce sera la plateforme industrielle du dernier kilomètre ; le banc d’essai avant la phase de production à proprement parlé », schématise le directeur éco. dont la structure portera la gestion de cette entité qui viendra renforcer la filière, entre le labo de R&D et l’industrialisation.
Des projets industriels avancés
Côté industrialisation justement, le territoire lorientais accueille l’usine qui produira demain les mâts géants qui seront gréés sur les navires à propulsion vélique. Portée par le consortium Solid Sails Mast Factory qui réunit les Chantiers de l’Atlantique à cinq entreprises lorientaises déjà impliquées dans la matière composite. « D’autres entreprises et/ou projets industriels nous questionnent pour intégrer notre écosystème et s’implanter sur notre territoire », souligne Pascale Le Liboux, président d’Audélor. Trois projets d’implantation sont avancés, sans pouvoir encore être dévoilés, ayant trait au transport vélique et à l’aviation hydrogène, notamment.
Aux créations de postes inhérentes au développement de la filière composite, Lorient Agglomération travaille également sur la composante formation en s’appuyant sur des acteurs historiques et réactifs que sont l’Université Bretagne Sur, l’UIMM et le réseau CCI, rapporte Pascal Le Liboux. « Nous aurons besoin de former des ingénieurs, des techniciens et des opérateurs en grand nombre », projette l’élu lorientais.
Avec l’ambition de devenir un pôle majeur de la filière composite en France, Lorient Composite Valley attire et génère une nouvelle dynamique entrepreneuriale basée sur les synergies locales.