Xankom, l’opérateur télécom 100% breton et brasseur d’innovations

Fournisseur d’accès Internet Haut Débit, Xankom innove en déployant le réseau Wifi HD via des ondes hertziennes. Cette technologie, singulière, permet de connecter les zones blanches et agir ainsi à la réduction de la fracture numérique. Un engagement que Gabriel Francheteau, fondateur et dirigeant de Xankom, tient comme ligne directrice pour développer ses activités. Informaticien chevronné, il est aussi un entrepreneur précurseur. Il vient ainsi de proposer la semaine à 4 jours à ses collaborateurs, une expérimentation inspirée des pays anglophones et dont il espère, là aussi, tirer quelques singularités d'avance.

Jeudi soir dernier à Poullaouen (29). Une quarantaine de personnes sont réunies autour du maire pour parler connexion et Haut Débit. Etendue entre les monts d’Arrée et les montagnes noires, la commune finistérienne n’est pas reliée à la fibre optique. Pas encore. Et le maire, selon la presse quotidienne locale qui a suivi les débats, se dit lassé des retards accumulés par le plan de déploiement numérique et des interpellations sur le sujet par ses administrés. Alors pour trouver une solution rapide et alternative, l’édile a convié Gabriel Francheteau, fondateur dirigeant du Groupe KOM, pour présenter sa solution locale d’accès au Haut Débit jusque dans les zones non-pourvues, dites blanches. « Par un système de connexions hertziennes, nous déployons un réseau de Wifi HD là où la fibre n’est pas arrivée », explique cet entrepreneur informatique chevronné.

Comme à Poullaouen bientôt, Xankom a équipé plusieurs collectivités territoriales déconnectées, de Bodilis au pays de Landivisiau (29), en passant par la communauté de communes du Kreiz Breizh (22) et le pays de Pontivy (56). En 13 ans d’activité, Xankom a équipé 40 points hauts, tiré plus de 500 km de liens radio et 300 km de fibre, couvrant ainsi 30% du Finistère, 10% du Morbihan et 5% des Côtes-d’Armor. La technologie employée, appelée FttA pour Fiber to the Antenna (ou fibre jusqu’à l’émetteur), consiste à installer des relais émetteurs entre le point de Haut Débit le plus proche et l’abonné, lequel dispose d’une XANbox pour recevoir les services Internet et de téléphonie en illimité. « Pas besoin de gros « râteau » pour recevoir le service WiFi HD de Xankom. Nous installons des petites antennes, d’une portée de 20 km pour 1 Watt de puissance, qui réceptionnent le signal envoyé depuis une antenne relais et le diffusent jusqu’à leurs récepteurs. Elles permettent de couvrir en Haut Débit de vastes zones tout en limitant au maximum le rayonnement produit », assure Gabriel Francheteau, Franco-californien de naissance, qui s’est justement inspiré des Etats-Unis pour déployer ce WiFi hertzien en Bretagne.

1,3 million d’euros de chiffre d’affaires

Petit poucet dans l’ordre hégémonique des télécommunications françaises, Xankom a su tirer son épingle du jeu. Ses 13 années d’activité et son 1,3 million d’euros de chiffre d’affaires réalisé assoient son expertise. « Nous sommes un opérateur télécom à part entière, alternatif* certes, mais reconnu par l’Etat et par la satisfaction de nos clients« , souligne Gabriel Francheteau qui n’entend plus devoir argumenter sa légitimité. « Pendant les dix premières années, j’ai passé mon temps à me justifier ; aujourd’hui, nous avons fait nos preuves et apportons une vraie solution technique, locale et accessible. L’entreprise OVH a d’ailleurs choisi notre technologie radio et notre réseau pour alimenter son plateau technique R&D de Brest. » Une validation appréciée.

Résorber la fracture numérique

Agitateur et précurseur, Gabriel Francheteau est un entrepreneur engagé. « Notre rôle est de résorber la fracture numérique en Bretagne, afin de la hisser au classement des régions de France en débit par habitant. La Bretagne occupe l’avant-dernière place, alors que c’est à Lannion qu’est née l’ADSL ! « Aussi, le dirigeant brestois concentre-t-il son champ de développement à la Bretagne exclusivement (il est nouvel adhérent au réseau Produit en Bretagne), en panachant ses services notamment. A son cœur de métier, fournisseur et opérateur télécom, Xankom a greffé un service opérationnel Ersakom qui assure la pose d’antennes et de câbles, un service événementiel Wavekom spécialisé dans l’installation provisoire d’un accès Internet sur un lieu donné (festival, compétition, centre de vaccination…), et un escape de coworking, CoworKom qui héberge six jeunes pousses dont les hackers éthiques BZ-Hunt. Au total, le Groupe KOM emploie 14 personnes, « toutes et tous passionnés », souligne Gabriel Francheteau.

La semaine à 4 jours expérimentée

Depuis quelques semaines, l’équipe expérimente la semaine de 35 heures à 4 jours. « Nous avons organisé un référendum, favorable à cette nouvelle organisation de travail que l’on teste jusqu’au 31 décembre. L’objectif est de gagner en qualité de vie en redonnant sa valeur au temps, qu’il soit perso ou pro », explique Gabriel Francheteau. Dans les faits, les collaborateurs sont invités à travailler deux heures de plus par jour pour bénéficier de 3 jours de repos hebdomadaires, dont deux week-ends de 3 jours par mois. « La rentabilité n’est pas affectée puisque l’agence est ouverte tous les jours avec une amplitude élargie. » Dans un secteur en tension et une activité en situation de quasi plein-emploi, cette organisation de travail novatrice « fait la différence dans les recrutements », souligne le dirigeant dont l’entreprise réalise une croissance annuelle de 20%.

Couvrir l’ensemble des départements bretons

En 2021, Xankom a ouvert une seconde agence, à Pontivy dans le Morbihan, dirigée par Goulven Grall et Xavier Foury, membre élu à la CCI du Morbihan. « A court terme, je vise une implantation physique en Ille-et-Vilaine également afin d’étendre la capillarité de notre réseau à tous les départements bretons. » En attendant, pour renforcer sa posture de dirigeant et lever le nez de ses guidons, Gabriel Francheteau a rejoint le réseau professionnel Plato, animé par la CCIMBO. A raison d’une séquence par trimestre, plusieurs dirigeant(e)s se retrouvent autour d’une thématique ou problématique commune. « Ça stimule la réflexion et permet de prendre du recul. Pour moi qui suis à mon compte depuis mes 22 ans, ça me permet de retourner à l’école », sourit le néo-quarantenaire, devenu un véritable ambassadeur de ces groupes Plato.

* Le Groupe KOM adhère à l’Association des Opérateurs Télécom Alternatifs qui réunit une trentaine d’entreprises indépendantes en France.

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