TVR Domagné (35). Reprise en 2021, la PME stimule la vente directe à la ferme

Précurseur du circuit court, l’entreprise TVR à Domagné (35) entend contribuer à l’autonomie financière des éleveurs. Ils sont 1 500 à lui confier leurs bêtes (bœuf, porc, veau, agneau), qui après un passage par l’abattoir sont valorisés en pièces de boucher. Grâce à une traçabilité rigoureuse, ces dernières retournent à leur propriétaire qui se charge lui-même de les vendre en direct à ses clients. Un système vertueux que les nouveaux dirigeants, Benoît Rouche et Jean-Philippe Rolland, entendent bien faire perdurer à une époque où nombre d’éleveurs ont la plus grande difficulté à joindre les deux bouts.

Discrète, TVR à Domagné en Ille-et-Vilaine, n’en est pas moins un des leaders sur le marché de la découpe de viande à destination des éleveurs. Créée en 2002, reprise en juillet 2021 par Benoît Rouche et Philippe Rolland, l’entreprise emploie 31 collaborateurs dont 22 à la production. Avec 5 à 7 tonnes de viandes transformées par jour, le chiffre d’affaires a atteint 4 millions d’euros en 2021, en croissance de 11%. « Notre conviction est que l’agriculteur doit gagner correctement sa vie. Il y va de notre souveraineté alimentaire », souligne Benoît Rouche.

Un nouveau binôme depuis juillet 2021

Ce commercial et ingénieur de formation a cumulé de nombreuses expériences dans les domaines du transport, de la restauration collective, de l’industrie agroalimentaire ou encore de la logistique, avant de prendre le virage de l’entreprenariat. C’était en 2019, Juste avant la crise sanitaire. Un premier contact en septembre 2020 avec les créateurs de TVR, Mr et Mme Tricot, débouchera à la reprise de l’entreprise en juillet 2021. « Très vite, j’ai pris conscience qu’il fallait que je m’associe avec un expert de la filière viande pour que le projet réussisse. » Ce sera Jean-Philippe Rolland, ancien directeur de production chez Kerviande (35) pendant 20 ans. Le binôme a des ambitions. Dans les deux ans à venir, il programme d’agrandir le site actuel, voire de déménager sur une surface plus grande de 10 000 m². « Nous voulons encore mieux valoriser les bêtes qu’on nous confie et proposer de nouveaux produits élaborés. Nous souhaitons également optimiser les conditions de travail. »

 

Une marque reconnue auprès des éleveurs

Avant d’arriver chez l’éleveur, emballé  dans des cartons de 3 à 12 kg, sous forme de tournedos, de côtes de bœufs, de steaks hachés, de saucisses, de gigots, etc.  Chaque animal suit toute une chaîne de transformation où l’hygiène et les contrôles sanitaires sont omniprésents. « La répartition et la transformation de l’animal en produits de boucherie ont été convenues en amont avec l’éleveur. Tous les conditionnements sont possibles car nous sommes là pour fournir une prestation de services.»  Depuis les abattoirs de Craon (53) ou de Saint-Aubin d’Aubigné (35) avec lesquels la PME travaille, chaque morceau est tracé.  « On opère au service de 1 500 éleveurs (85% bovins) répartis sur trois régions :  l’Est de la Bretagne, le Nord des Pays de la Loire et la Normandie. Nous n’allons pas au-delà de ce périmètre.» La raison ? TVR (Transformation Viande Régionale) est une marque détenue par la société Ouest découpe qui possède trois autres concessions comme celle de Domagné implantées sur tout le Grand-Ouest de la France. « C’est une marque reconnue auprès des éleveurs. Depuis 1995, elle les encourage à la vente de viande en direct des éleveurs. »

 

Des professionnels de la boucherie

Dans l’atelier, la concentration est de mise. Les gestes des opérateurs sont vifs et précis. « Ce sont pour la plupart des professionnels de la boucherie» Les dirigeants utilisent un maximum de leviers pour les fidéliser : intéressement, prime de fin d’année, prime Macron, mutuelle gratuite… Sur le plan de l’hygiène et de la sécurité, la PME ne lésine pas non plus. « On leur fournit des cottes de mailles complètes ainsi qu’un casque. L’objectif sur lequel nous travaillons actuellement en lien avec les équipes de Crisalide Industrie est l’allègement de la charge physique. »  Ces marques de reconnaissance semblent porter leurs fruits : les salariés de TVR ont dans leur ensemble plus de 7 ans de fidélisation à leur entreprise. Une performance au sein de la profession.

 

La vente directe, un marché en constante progression

Depuis quelques années, l’activité de TVR Domagné progresse en même temps que le marché de la vente directe. « C’est devenu un mode de consommation prisé des consommateurs car sécurisé avec des produits de qualité. Qui plus est, il permet aux éleveurs d’être plus autonomes. » Ce succès n’a d’ailleurs pas échappé à la filière classique qui voit cette forme de concurrence grandir. « Nous permettons aux éleveurs d’accéder rapidement aux consommateurs finaux, c’est une forme de disruption de la filière longue abattoirs, industriels et grande distribution .»  La baisse du nombre d’éleveurs et donc de bêtes mises sur le marché (150 000 bovins en moins en 2021) ne fait qu’attiser la concurrence entre les opérateurs de la filière longue et ceux de la filière courte.  Les premiers ont d’ailleurs tendance, depuis un an, à relever leurs prix d’achat auprès des abattoirs

« Il faut le reconnaître, 2022 est un peu plus difficile que 2021 en termes d’activité. La demande rejoint des niveaux proches d’avant le Covid et l’augmentation de nos charges nous obligent à relever les prix de nos prestations. Pour autant, notre filière a encore de beaux jours devant elle. Surtout en Bretagne où la Région privilégie les circuits courts dans l’approvisionnement de ses cantines et s’est engagée depuis trois ans dans le « Bien-manger pour tous », conclut Benoît Rouche.

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