Plusieurs centaines de personnes se sont pressées aux portes ouvertes du site industriel Tahe Outdoors, organisées par la célèbre marque française de watersports ; jusqu’aux voisins de l’usine, située zone du Prat à Vannes, qui n’avaient jamais osé passer le portail de ce grand bâtiment, en activité depuis plus de 45 ans. « Notre site industriel implanté à Vannes est le seul à être resté en Europe dans le monde de la glisse« , souligne Swen Rilhac, responsable communication et marketing au sein du groupe Tahe Outdoors France, anciennement BIC Sport.
Process uniques
Construit ici en 1979, ce hangar de presque 20 000 m² (dont 15 000 m² d’ateliers) abrite tout le savoir-faire et l’expertise industrielle du groupe Tahe, concepteur, fabricant et distributeur d’équipements de glisse sur l’eau (dont la célèbre planche à voile T293 certifié par le Comité international olympique, ou les surfs signés SIC Maui®). Le bâtiment rassemble sur un même site trois technologies de thermoformage différentes – ce qui est spécifique et unique – : le thermoformage sur corps creux, le thermoformage sur noyau polystyrène et l’extrusion soufflage. Autant de process de fabrication en composite thermoformé singuliers et uniques (Ace-Tec, Tough-Tec, Skin-Tec et Twin-Sheet), qui légitiment l’avancée technologique et l’innovation de cette marque française, et structurent son leadership sur le marché des équipements watersports. « Fabriquer en France est non seulement une fierté, mais aussi le meilleur moyen de maitriser totalement notre fabrication et de proposer des produits différents (SUP, surf, kayak, windsurf, O’pen skiff et annexes de bateau) », complète Renaud Lacoste, dirigeant de Tahe Ourdoors France, choisi à ce poste il y a un an par Thierry Verneuil, président historique de cette marque emblématique.
Chaque année, près de 60 000 pièces rigides sortent des ateliers vannetais. En 2022, l’entreprise a investit dans deux nouvelles lignes de thermoformage pour augmenter sa capacité de production (+35%) et répondre, à l’époque, à la frénésie des sports de glisse. En 2021, Tahe Outdoors réalisait 42 millions d’euros de chiffre d’affaires, dont 85% à l’export (la marque est vendue dans plus de 90 pays). Trois ans plus tard, le rayonnement international est toujours aussi bien maillé, mais le volume d’affaires a considérablement chuté, de 15 millions d’euros en une année ! « Depuis, on peine à retrouver le niveau d’activité de ces fastes années », constate Renaud Lacoste qui questionne : quand est-ce que le marché du loisir va repartir ?
Transformation du business model
Loin d’être attentiste, le nouveau président fourbit un nouveau plan de charge, axé sur la diversité des marchés. « Au lieu d’être équipementier, on revendique notre savoir-faire de plasturgiste.« Une redéfinition des actions qui conduit à une révolution des projections : « Nous devons reconstruire notre business model autour de la diversification, et adresser de nouveaux secteurs d’activité afin de renouer avec une capacité de production à la hauteur de notre installation« , explique Renaud Lacoste qui a d’ores et déjà vanté l’expertise de son entreprise à des acteurs de la mobilité et de l’énergie. « La technologie du thermoformage intéresse », concède-t-il en guise de réponse à la question sur la validation, ou non, de nouveaux débouchés.
Loin de lui, pour autant, l’idée de changer son fusil d’épaule : Tahe Outdoors reste une marque incontournable de produits accessibles et sportifs de la glisse sur l’eau. L’inauguration récente de leur showroom sur le site de l’usine renforce leur identité.
Exemplarité RSE
La diversification industrielle est une compensation d’activité face au ralentissement dudit marché. « Si la diversification nous permet de financer notre R&D dédiée au sport nautique, nous l’accueillons avec plaisir », se réjouit le nouveau président. Et elle sera d’autant mieux accueillie que l’entreprise vannetaise revendique une organisation exemplaire en termes de RSE et circularité. « La plupart de nos fournisseurs sont locaux et/ou européens. Ces partenariats nous permettent de dynamiser notre territoire, participer à la création d’emplois et diminuer notre empreinte carbone », souligne Renaud Lacoste, également engagé dans l’optimisation des découpes, le recyclage des chutes de matière, la durabilité des produits et la réindustrialisation en interne de certains process comme l’extrusion. « Au lieu d’acheter des plaques de polymère, on les crée. »
Fort de tous ces atouts et surtout d’une expérience confirmée, l’industrie Tahe Outdoors entend bien surfer la vague pour accoster de nouvelles ambitions.