Il y a peu plus d’un an, Vincent Bechtel était encore ingénieur, responsable d’innovation au sein d’un site de production pharmaceutique implanté dans le Morbihan. Avant d’arriver en Bretagne en 2007, il avait démarré sa carrière en Alsace dans une PME tournée vers la construction de systèmes énergétiques et réseaux, rachetée depuis par Vinci Energie. En 2022, l’opportunité de devenir son propre patron se présente. Il crée, au cours de l’été, Sinallagma, une entreprise à mission au capital de 25 K€. « Face au changement climatique chacun doit prendre sa part. Sur le plan personnel, je suis engagé depuis longtemps. Désormais, je mets aussi mes valeurs et mes convictions au service d’un travail utile pour la collectivité tout en alliant mes talents d’ingénieur à mon amour du bois et de l’architecture. Ce que je souhaitais par-dessus-tout en en créant mon entreprise, c’était concevoir des objets réels, utiles, qu’on trouve dans l’espace public et de fabrication 100 % française. C’est ainsi que je me suis lancé dans les structures réciproques. »
Inspiré par Olga Popovic Larsen
L’une des toutes premières ombrières de Sinallagma.
Son mentor, celle qui le guide dans son projet n’est autre que Olga Popovic Larsen, une des rares spécialistes mondiales du sujet. Fondées sur les principes du biomimétisme, les structures réciproques sont peu gourmandes en matières premières.
À L’instar de ce que la nature produit, de leur conception à leur fin de vie, les ombrières génèrent des ressources et non des déchets. « Le plus long a été de paramétrer le modèle du design en 3D. la conception des structures réciproques est complexe et implique l’alliance d’outils numériques et d’expertise artisanale. Il s’agit d’un assemblage à mi-bois sans colle ni vis. Tous les éléments s’emboîtent. Ces structures remontent à Léonard de Vinci et je m’inspire de certains motifs de son Codex Atlanticus. » Vincent Bechtel utilise le châtaignier, un bois imputrescible, issu de taillis sous futaie morbihannais. « Sa durée de vie peut aller jusqu’à 100 ans. » La végétalisation des ombrières par des plantes légères, locales, telles que le chèvrefeuille, le jasmin ou le houblon, contribue à faire baisser la température de 5 à 7 °C, sous couvert végétal, créant ainsi des îlots de fraicheur.
Des structures de 5 m à 6 m de diamètre
« Toutes mes structures sont autoportées et nécessitent donc un compromis en termes de taille. C’est pourquoi, elles font au maximum 5 m à 6 m de diamètre. » Un directeur commercial et quatre commerciaux ont déjà été recrutés pour les proposer partout en France, aux collectivités ou aux paysagistes : « transporter les éléments est très simple, leur montage et le démontage également. Sinallagma s’occupe uniquement de la conception et la construction. A charge pour les paysagistes ou les responsables de services d’entretien des espaces verts de les monter ».
Sur des places trop minérales ou asphaltés, ces ombrières sont bienvenues, mais aussi sur les terrasses. On peut d’ailleurs les associer pour couvrir des surfaces plus grandes. Les premières structures ont déjà trouvé preneurs. Entreprise innovante, l’entreprise de Vincent Bechtel s’inscrit actuellement dans un processus de levée de fonds.
Le dirigeant a été accompagné dans son projet de création par Maryline Eon , conseillère entreprise à la CCI Ille-et-Vilaine, sur le territoire Brocéliande, et Carole Taffut , conseillère partenariat technologique chez Bretagne Compétitivité.
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