Salaün Holidays (29). « Je croise les doigts pour que 2022 soit l’année de la reprise »

Pays fermés, impossibilité de voyager, activité en berne... L’année 2020 a été inédite et violente pour le Groupe Salaün qui a vu son chiffre d’affaire chuter de 90%. Alors que l’activité reprenait peu à peu au rythme des réouvertures de frontières, voici que la variant omicron rebat les cartes en donnant un nouveau coup d’arrêt aux réservations. Du moins pour quelques semaines… Si Michel Salaün, Pdg du groupe fondé en 1932 par son grand-père et dont le siège est à Pont-de-Buis (29), croise les doigts pour que 2022 soit l’année de la sortie de crise, le Tour-opérateur breton et leader français du voyage sur mesure, dont l’innovation et le service client sont l’ADN, anticipe déjà le voyage de demain : « un tourisme en pleine conscience ».

L’épidémie Covid a stoppé net votre activité, provoquant une chute de 90% de votre chiffre daffaires en 2020. Quelles ont été les réactions du groupe pour survivre ?
« La crise a été très violente. Nous n’avions aucun levier pour influencer la reprise du business. Nous ne pouvions que subir et attendre. Les six premiers mois, sans aucune recette ni perspective, nous avons regardé comment réduire nos charges au maximum. Nous avons mis fin à tous nos partenariats et repoussé les investissements. Nous avons aussi audité l’ensemble des services pour ne garder que les fonctions indispensables à l’entreprise. En d’autres termes, nous nous sommes mis « au pain sec et à l’eau » en attendant la fin de la crise. »

Quelle est la tendance du volume daffaires pour 2021 ?
« Entre mars 2020 et mai 2021, notre chiffre d’affaires a chuté de 85% en moyenne par rapport à 2018/19. Depuis mai, l’activité reprend crescendo, mais l’arrivée du variant Omicron rebat à nouveau les cartes et fait chuter les réservations. Je suis résolument confiant pour la reprise de nos activités, si j’en crois les récents propos rassurants du ministre de la santé Olivier Véran qui estime que « cette 5e vague sera peut-être la dernière ». Je croise les doigts pour que 2022 soit réellement l’année de la reprise. »

En tant que Tour opérateur et leader du voyage sur-mesure, comment percevez-vous le voyage dans ce monde dit daprès ? Quels sont les changements et les perspectives ?
« Le « Monde d’après » est une formule qui sonne bien, mais il ressemble beaucoup au précédent ! Le Covid a surtout consolidé une tendance qui était déjà forte avant la crise sanitaire : celle du voyage plus vertueux, plus responsable, moins impactant. Le tourisme de demain sera en pleine conscience, moins axé sur la consommation. De plus en plus de personnes souhaitent partir autrement à la rencontre du monde, redonner du sens à leur voyage avec un impact positif sur les destinations. Cela implique de développer une offre à la carte pour des expériences uniques, avec sans doute moins de kilomètres avalés et davantage de temps libre pour l’imprévu et la rencontre. La reprise nous impose d’être agile pour continuer à faire voyager nos clients. »

La crise Covid a forcé la transition numérique au sein des entreprises. Vous avez vous-même annoncé une accélération de la digitalisation chez Salaün Holidays. Comment cela se manifeste-t-il ?
« Nous avons en effet profité de cette période pour faire évoluer notre modèle et revoir notre stratégie digitale. Cela commence par la refonte de notre plate-forme e-commerce dont la nouvelle version sortira prochainement. Nous allons aussi développer notre marketing digital. Le canal digital représentera 30% de notre distribution. Nous avons comme ambition de proposer un choix complet de canaux de contact avec nos clients. L’enjeu est de gagner en efficacité, en productivité et qualité de service. A ces titres, la numérisation est un levier important de sortie de crise. »

Linnovation fait aussi partie de vos leviers de croissance. Au printemps, vous avez créé Ia startup MoovCamp pour proposer la location de vans aménagés. Quel premier bilan tirez-vous ?
« Le marché des vans connait un fort développement qui est cohérent avec cette tendance de voyager hors des sentiers battus et à son rythme. Le Covid a accentué ce phénomène. Moovecamp est arrivé à point nommé et a rencontré une forte fréquentation dès sa première saison. Notre expertise nous permet qui plus est de proposer de véritables road-trips aux clients. Forts de ces résultats, nous avons déjà commandé 40 vans Mercedes supplémentaires pour 2022. Notre ambition : 200 vans dès 2024 pour une offre étendue sur l’ensemble de l’hexagone. »

Interview de Michel Salaün réalisé en novembre 2021, actualisé ce 5 janvier 2022
Portrait publié dans le Palmarès des entreprises bretonnes 2021-2022, actuellement en ligne

CHIFFRES CLES
Date de création : 1932
Effectif : 490 collaborateurs en 2021 (contre 650 avant crise)  
CA 2019 : 240 millions d’euros
20 pays proposés en 2021 (contre 110 en 2019)

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