Quimper (29). Les jeunes pousses Les Dénudés et UYD à la porte de l’industrialisation

Investir pour grandir, aller vite pour ne pas perdre son avance, séduire après avoir convaincu. Après deux années de création, trois jeunes entreprises finistériennes ont atteint le palier stratégique de la production en série. Qu'elles soient dans l'agroalimentaire, le textile ou la technologie informatique, leurs produits ont convaincu et doivent désormais séduire un public de plus en plus large pour pérenniser la production et la longévité de l'entreprise. Soutenues par la plateforme Initiative Cornouaille, elles ont été présentées comme les entreprises prometteuses du territoire quimpérois. Rencontre avec des entrepreneurs passionnés.

« Quand on a la fibre du créateur et l’envie d’entreprendre, on y arrive« , commence Jean-François Garrec, président de la délégation de Quimper de la CCI MBO. Le décor est planté. Face à lui, trois jeunes entrepreneurs locaux accompagnés par Initiative Cornouaille viennent témoigner sur le démarrage de leurs activités respectives. Par l’ingéniosité et la diversité de leurs innovations, ils représentent « les entreprises prometteuses du territoire« , souligne l’élu CCI.

Les Dénudés, ces balls énergétiques qui n’ont rien à cacher

La première est portée par Anne le Goff et s’appelle Les Dénudés. L’immatriculation de cette jeune entreprise date précisément du 15 avril 2019 se rappelle la jeune femme. Après quelque temps passé au Canada, Anne revient en Bretagne où elle ne retrouve pas ces « balls énergétiques » qu’elle dévorait au pays des caribous. Elle décide donc de se lancer dans leur élaboration en agrémentant sa liste d’ingrédients de produits simples et bons, 100% bio et végétaux : dattes, noix, flocons d’avoine et fruits forment la base. « Je voulais trouver un en-cas qui ne soit ni une barre de céréales ni un biscuit (souvent riche en ingrédients raffinés). Je ne trouvais pas d’alternative entre les deux, alors j’ai crée le snack idéal : Les Balls Les Dénudés, parce qu’elles n’ont rien à cacher« , raconte la jeune entrepreneure.


Une année et demi de R&D sont nécessaire avant de trouver la recette parfaite et les machines adaptées pour la réaliser en série. Approuvée par 200 volontaires gourmands, la recette est d’abord référencée par la SNCF pour intégrer son offre snacking présentée dans les TGV. Les balls font fureur et la petite production fond comme neige au soleil. « Aujourd’hui, j’ai besoin de produire en plus grosse quantité, de faire du volume et donc d’investir« , explique Anne Le Goff qui a des débouchés à l’échelle nationale avec des grossistes et des distributeurs de la restauration hors foyer.  La jeune femme a donc initié une levée de fonds via la plateforme Tudigo. « L’objectif est de pouvoir investir dans des machines et recruter une équipe de production afin de créer une marque forte en plein développement.«  Pour l’heure, la production est installée au coeur de l’Esat des Genêts d’Or à Briec, au sein duquel Anne Le Goff a aménagé un labo agroalimentaire et formé des collaborateurs en situation de handicap. Accompagnée également par le Technopole Quimper Cornouaille et la plateforme Initiative Cornouaille, Anne Le Goff n’a qu’une volonté en tête : garder son unité de production en Cornouaille. 

Voir le site Les Dénudés

La marque UYD fait bouger les lignes de l’industrie textile

La deuxième entreprise est arrivée au même palier : avec un besoin urgent de se développer et d’industrialiser sa production. Créée en 2019 par Erwan Kervarec, la marque UYD a nécessité trois ans de recherche et développement avant de pouvoir produire LE sweat qui respecte l’environnement. « Nous travaillons un textile fabriqué à partir de bouteilles en plastique recyclées », souligne le jeune créateur quimpérois qui a choisi de bannir le coton de sa production. Autre singularité de la marque UYD, c’est la gamme hautement colorée des sweats fabriqués à la main et qui sont tous entièrement recyclés et recyclables. « Rien ne se perd, les chutes de tissu servent à réaliser les étiquettes du sweat », ajouter Erwan Kervarec qui milite pour une industrie textile plus vertueuse et respectueuse de l’environnement


Consacrée par plusieurs prix et reconnaissances (la jeune pousse a obtenu le label Initiative Remarquable par Initiative France en 2020 et a intégré le programme French Tech Tremplin 2020-2021), l’entreprise vient de connaitre deux francs succès : le premier en clotûrant au-delà des objectifs fixée une campagne de crowdfunding qui assure la création de sa première collection (350 sweats ont été commandés et seront livrés cette fin d’année), le second est la présence remarquée de la marque finistérienne au récent salon Made In France à Paris qui a déclenché plusieurs reportages sur des médias nationaux et l’intérêt du public. « Maintenant, il faut que nous nous développions rapidement pour ne pas se faire doubler« , lance tout de go le jeune fondateur (21 ans) et designer textile autodidacte. L’objectif affiché de Erwan Kervarec est de rapatrier la filature à Quimper. « On a travaillé le process de fabrication de la fibre à partir de bouteilles recyclées, puis la création du textile et sa coloration qui se font à Lyon. Mon souhait est de tout centraliser sur Quimper où je veux également déployer un plus grand atelier de confection des vêtements.«  Pour l’heure, UYD est hébergée sous le toit de la pépinière des innovations de Quimper où Erwan est également accompagné par Quimper Bretagne Occidental.

Opti’sea optimise la gestion des ports de plaisance

La troisième évolue dans l’univers nautique. Cofondée par Samuel Chevallier, Sylvain Desance et Laura Le Du, l’entreprise Opti’sea a développé une solution technologique basée sur le traitement de l’image par l’intelligence artificielle et dont le but est d’optimiser la gestion des ports de plaisance. Comment ? En délivrant des informations stratégiques captées par un réseau de caméras disposées sur le port et traitées automatiquement selon les logiciels développés. « La valeur d’une personne dans un port est sa capacité de prise de décision. Avec Opti’sea, elle détient un flux d’informations sécurisées qui vont l’aider dans l’optimisation de la gestion du port et de ses infrastructures« , argumente Samuel Chevallier qui souligne également l’aspect sécurité renforcée également apporté par cet outil. Au départ, Opti’sea a été développé pour aider les plus petits ports bretons. Rapidement, la solution a conquis de plus grandes structures. Basée en Cornouaille, la jeune entreprise a été soutenue par Initiative Cornouaille et par la région Bretagne dans le cadre de ses programmes de recherche et développement.

Voir le site Opti’sea

 

 

 

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