Pôle emploi devient France Travail et vise le plein emploi

Depuis le 1er janvier 2024, Pôle emploi est devenu France Travail. Un changement de nom pour une mission ciblée : garantir un accompagnement plus adapté vers le plein emploi. En Bretagne, Frédéric Sévignon est à la tête d’un réseau de 37 agences et 2500 collaborateurs. Directeur depuis 2017, il a à cœur d’appliquer une stratégie innovante et de proximité pour accompagner les demandeurs d’emploi et les entreprises vers une pleine activité.

A compter du 1er janvier 2024, Pôle emploi devient France Travail. Qu’est-ce que cela va changer ?

« France Travail devra contribuer à atteindre le plein emploi en France, en développant un accompagnement plus personnalisé et une démarche coordonnée. Dans la pratique, tous les acteurs de l’emploi, que ce soit Pôle emploi, Cap Emploi, les Missions locales, les services des départements, etc., seront connectés à un système d’information unique et commun dans lequel ils partageront leurs données.

Sur le terrain, ils coordonneront leurs actions afin, par exemple, qu’un seul d’entre eux sollicite une entreprise au lieu que chacun la démarche. Ce « Réseau pour l’emploi » nous fera gagner en lisibilité et en efficacité.  Les chambres consulaires seront également concernées puisqu’elles seront invitées à intégrer le comité collégial, constitué dans chaque département. L’objectif commun est d’agir au plus près des besoins. »

 

Vous avez récemment qualifié le marché de l’emploi en Bretagne de « redoutable ». Pour quelles raisons ?

« En Bretagne, le taux de chômage est descendu à 5,8% au deuxième trimestre 2023, ce qui en fait l’une des régions les plus dynamiques de France. Parallèlement, le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A, c’est-à-dire les personnes les plus éloignées de l’emploi, continue de diminuer (117 660 au 3ème trimestre 2023). Vous voyez que les tangentes tirent vers une activité économique forte et soutenue.

A l’heure où je vous parle, Pôle emploi Bretagne dispose de plus de 70 000 offres disponibles sur la région. Sur l’année écoulée, 163 440 intentions d’embauche ont été recueillies lors de notre enquête annuelle de Besoins en Main-d’œuvre. Quand on sait que 80% d’entre elles sont amenées à se concrétiser, cela confirme que le marché de l’emploi est très dynamique, puissant et concentré. Il reflète la vitalité économique de la région. »

 

« Nous sommes passés d’une logique de sélection à une logique de séduction »

 

Pour autant, beaucoup d‘offres restent non pourvues et les entreprises doivent rivaliser d’originalité pour recruter.

« Le recrutement classique (CV + entretien) est dépassé. Aujourd’hui, il faut innover, se différencier, solliciter d’autres biais. Nous le constatons au travers des nouvelles actions que nous déployons sur le territoire. Ainsi, les journées « Stade vers l’emploi » organisées avec des fédérations sportives, consistent à réunir une vingtaine d’employeurs et une centaine de demandeurs d’emploi, sans que personne ne sache qui est qui. Après une matinée d’animations, on fait tomber les masques. L’approche, basée sur la décontraction et le savoir-être, est largement plébiscitée : le taux de retour à l’emploi est supérieur à 60% dans les mois qui suivent cette journée ! Idem pour les entreprises qui privilégient la méthode de recrutement par simulation. Je cite souvent le groupe Thalès qui opère comme cela afin de mobiliser des personnes dont le profil professionnel peut être éloigné du poste proposé, mais dont les capacités sont transversales. Les entreprises ont compris que le modèle de recrutement est en train de changer. »

 

Cela marche également pour les secteurs de l’agroalimentaire ou de l’hôtellerie-restauration, pourvoyeurs d’emplois dans la région mais dont les métiers restent en tension ?

« Là aussi, il faut changer notre regard. En matière de recrutement, nous sommes passés d’une logique de sélection à une logique de séduction. La marque employeur est devenue le levier central et primordial pour faire connaitre l’entreprise et attirer de nouveaux talents. Les candidats sont de plus en plus sensibles aux valeurs et aux engagements annoncés, à la qualité de vie au travail, au parcours d’évolution professionnelle et de formation.

Je le disais précédemment, la Bretagne compte 243 100 demandeurs d’emploi en cat. ABC (au 3ème trimestre 2023) dont 117 660 inscrits dans la catégorie A. Ces personnes les plus éloignées de l’emploi n’en sont pas moins volontaires et engagées. A nous d’avoir la bienveillance nécessaire pour adapter notre accompagnement. Il faut ouvrir les chakras pour accepter de donner plus de temps au recrutement, d’intégrer le tutorat et/ou la formation comme étape préalable à l’embauche. Pour ces personnes, ce sont autant de marques de reconnaissance qui, je le pense sincèrement, consolident leur engagement et leur fidélité envers l’entreprise qui les accueille.

 

Pôle emploi est connu pour son accompagnement des demandeurs d’emploi, moins pour celui des entreprises. Comment y remédier ?

« Si nous sommes connus des entreprises dotées de services Rh, nous le sommes moins des TPE/PME, en effet. Elles sont pourtant le socle de l’économie bretonne avec 80 000 établissements au total. C’est vers elles aujourd’hui, volontairement et prioritairement, que nous dirigeons nos missions.
Pour cela, nous avons établi un large plan de prospection en mobilisant les 280 conseillers régionaux dédiés aux entreprises. L’objectif est d’aller rencontrer chacune de ces TPE/PME, en priorité celles qu’on ne connait pas, afin de recenser leurs besoins, présenter notre accompagnement et mieux cibler les candidats. »

 

> Interview à retrouver au complet dans Le Palmarès 2023-2024 des entreprises bretonnes (à commander sur notre site)

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