Reprise par Anita Boyère en 2015, la PME Azur Blanchisserie affiche un développement ascendant, marqué par des investissements réguliers et plusieurs déménagements dans des locaux toujours plus grands. En janvier 2020, l'entreprise morbihannaise, spécialisée dans l'entretien et la location de linge professionnel, a pris ses quartiers à Ploeren, dans un bâtiment de 800 m² situé en bord de voie express. Pour plus de proximité et de réactivité.
Confinement oblige, l’activité de la blanchisserie industrielle est ralentie. Au bruit des tambours des machines à laver industrielles se mêlent alors les coups d’un marteau-piqueur en train de creuser de nouvelles canalisations. La période est propice aux travaux. Prochainement, de nouvelles machines d’une capacité de 200 kg viendront compléter le linéaire de laveuses, afin de répondre au carnet de commandes grossissant. La pandémie, qui a drastiquement freiné l’activité de la blanchisserie morbihannaise, n’a pas eu raison de ses projets de développement. « La demande reste forte sur le secteur. Régulièrement, je rentre de nouveaux clients« , se réjouit Anita Boyère, dirigeante d’Azur Blanchisserie.
Des signes d’impatience à ce que l’activité reprenne
En 2015, quand elle reprend cette entreprise de services, « c’était un gros pressing ». En 2020, hors contexte Covid, la cheffe d’entreprise visait 40% de progression. « Finalement, j’ai enregistré une progression de 20% », souligne la dirigeante qui ne cache pas des signes d’impatience à ce que l’activité redémarre pleinement. Rendue à ce troisième confinement, les aides ne compensent plus autant les charges fixes. « C’est devenu le parcours du combattant« , souffle la dirigeante tout en gérant des appels téléphoniques réguliers. « J’assure aussi la partie commerciale et les relations clients. Je me dois d’être toujours disponible, en cas d’urgence« , sourit-elle avant de décrocher.
Une forte demande du local
Depuis six ans, Azur Blanchisserie s’est fait un nom auprès des professionnels du tourisme notamment. « Mon objectif est de développer l’activité auprès de l’hôtellerie, qu’elle soit de plein air, événementielle et haut de gamme. » Au bout du fil justement, un traiteur morbihannais souhaite travailler avec la blanchisserie morbihannaise. Depuis un an et l’avènement de la pandémie, Anita Boyère constate et bénéficie d’une tendance lourde à la relocalisation des services. « Il y a une inversion de l’approche : ce n’est plus moi qui prospecte mais les hôtels et professionnels du tourisme qui m’appellent. Le besoin de localité est de plus en plus fortement exprimé. » Aujourd’hui, Azur Blanchisserie compte plus de 200 clients situés sur la frange sud de la Bretagne, de la Roche-Bernard à Quimperlé. La PME emploie 8 personnes en CDI, et va en recruter deux nouvelles. « Quand on lave, sèche et plie le linge des hôteliers, il faut être hyper réactifs, agiles et assurer un travail irréprochable« , souligne la spécialiste du plus blanc que blanc.
Une qualité de services irréprochable
Pour atteindre ces standards, Anita Boyère applique une formule qui fait ses preuves : la qualité de services. « Nous sommes une blanchisserie industrielle avec une approche artisanale. »
Cela passe par un process exigeant pour un résultat éclatant. « Nous utilisons la technologie Oxyguard 40 d’Ecolab, à savoir l’utilisation de produits éco-labelisés qui permettent d’obtenir un linge impeccable à basse température. Nos cycles de lavages sont adaptés pour réduire nos consommations en eau et optimiser le traitement des rejets« , explique la professionnelle du lavage.
Cela passe par aussi des investissements réguliers dans du linge de belle facture dédié aux structures professionnelles (linge de lit, de bain, de cuisine…). « Je suis propriétaire du linge que je mets à disposition de mes clients. Pour chaque nouvel hôtel que je rentre, j’investis dans plusieurs jeux de linge, entre 5 et 7, qui lui sont spécifiques« , explique Anita Boyère qui se fournit auprès de maisons françaises de renom comme Denantes ou Garnier-Thiebaut.
Du matériel de pointe
Cela passe enfin par des investissements conséquents dans des équipements et du matériel de pointe. « Je suis en train d’acheter une nouvelle repasseuse professionnelle, un investissement de plusieurs milliers d’euros« , planifie la cheffe d’entreprise. Accompagnée par la CCI du Morbihan dans la recherche de financements dédiés, Anita Boyère a pu ainsi solliciter une aide de la région Bretagne. « Quand on a perpétuellement la tête dans le guidon, on n’a pas toujours le temps d’identifier les aides et de remplir les dossiers. Yannick Louis, conseiller entreprise à la CCI du Morbihan, m’a apporté un soutien efficace et énorme en la matière. C’est rassurant de se sentir accompagnée par la CCI, on se sent épaulés et encouragés dans notre développement« , loue la cheffe d’entreprise qui a pu, de son côté, s’affairer à 100% au redémarrage prochain de l’activité.
Se tenir prêts
« Il faut qu’on soit prêts quand ils vont réouvrir les restaurants, les hôtels aux particuliers et les sites touristiques. Nos journées seront alors bien chargées, de 6h à 20h tous les jours« , escompte la dirigeante qui troquera alors son costume de gestionnaire pour travailler au sein de l’atelier. « En 2020, au plus fort de l’activité, on a traité 4 tonnes de linge par jour. Cette année, avec les nouveaux clients que nous avons rentrés, nous atteindrons 6 à 8 tonnes de linge lavés, séchés, repassés et pliés chaque jour. »
Depuis juillet dernier, Azur Blanchisserie compte également une nouvelle entité, à Concarneau. « Ma fille Romane y a ouvert sa blanchisserie industrielle : Azur Blanchisserie Cornouaille. A nous deux, on répond aux besoins des professionnels de tout le sud Bretagne », sourit non sans fierté la cheffe d’entreprise et mère de famille.