Depuis des mois, les acteurs bretons de l’économie régionale se réunissent pour sélectionner, échanger et décider des entreprises lauréates au 6e concours Crisalide Industrie. « Au-delà de la remise des prix, le concours Crisalide c’est un travail de découverte et d’échange autour des entreprises candidates. C’est aussi un travail d’accompagnement de ces industries remarquables sélectionnées au regard de leurs performance et impact », a rappelé Alexandre Colomb, directeur du service Bretagne Compétitivité, initiée par la CCI Bretagne.
Les critères retenus qui éclairent la décision du jury reposent sur cinq axes majeurs qui touchent la réduction des impacts, l’innovation, l’anticipation pour gagner des parts de marché, la coopération et la relocalisation.
Pour cette sixième édition des Trophées Crisalide Industrie, le jury qui a reçu et étudié 21 candidatures pour en accueillir 11 lors d’un pitch final a retenu les lauréats suivants :
Dans la catégorie Démarche circulaire
Stéphane Deschamps, nouveau président de l’UIMM Bretagne a remis le premier Trophée à Pierre-Gilles Chedaleux, dirigeant de l’entreprise familiale Terremo’Logic à Lizio (56).
Engagée dans la valorisation des coquilles d’œufs, Terremo’Logic a mis au point un procédé de transformation et d’hygiénisation des coquilles d’œufs afin de séparer la coquille de la membrane. Créée en 2018, Terremo’Logic traite quelque 6000 tonnes de coquilles d’œufs venant des casseries voisines. Les débouchés de l’entreprise morbihannaise se concentrent actuellement entre l’épandage pour les coquilles et un stimulant organique produit à partir de la membrane et destiné au jardinage ou au maraichage. « Nous travaillons à une plus haute valeur ajoutée de ces co-produits, axée sur le bioplastique ou la peinture bio pour les résidus de coquilles, et la cosmétique pour la membrane riche en collagène », a annoncé Paul-Gilles Chedaleux, qui dirige l’entreprise entouré de sa femme et de ses enfants, parties prenantes dans l’aventure entrepreneuriale.
Dans la catégorie Nouvelle offre et Diversification
Philippe Martineau, vice-président de CCI Bretagne et président de Bretagne Compétitivité, a remis le prix à l’entreprise
STI biotechnologies, installée à Maen Roch (35).
Reprise par Christophe Tanguy en 2020, l’industrie bretillienne est spécialisée dans la production et la commercialisation de solutions naturelles pour la nutrition animale. Reconnue en France, l’entreprise spécialiste du mircobiote animal a récemment tripler sa surface de production (+2000 m² de bâtiment) afin de répondre à son expansion à l’international. « Les biotechnologies peuvent désormais contribuer à améliorer le bien-être animal et réduire l’impact environnemental des producteurs, sans pénaliser leur compétitivité« , a souligné le directeur de STI Biotechnologie, son Trophée Crisalide à la main.
Dans la catégorie Transition environnementale et sociétale
Nommé avec la savonnerie artisanale Route mandarine et le fabricant de compléments alimentaires naturels Atlantic nature, c’est l’entreprise Synchronicity, située à Guidel (56), qui remporte ce Trophée.
Designer et fabricant de jeux et d’espaces ludiques pour enfants, l’entreprise morbihannaise a lancé une gamme de jeux produits à partir de plastique recyclé, issu essentiellement des poubelles de tri des concitoyens, le fameux sac jaune !
Créée en 1994, Synchronicity souhaite poursuivre et amplifier sa démarche de remplacement des matériaux utilisés par du plastique recyclé tout en conservant ses process habituels. « L’enjeu est de rester économiquement viable tout en étant vertueux », souligne son dirigeant Pierrick Gru. Premier fabricant français d’aires de jeux pour enfants à partir de plastique recyclé, Synchronicity a pour ambition de développer son activité à l’export, pour atteindre 20% de son chiffre d’affaires (l’entreprise réalise actuellement 5% de son activité à l’international).
Et le coup de cœur du jury est attribué à…
L’entreprise Alliora, reprise à la barre du tribunal de commerce de Rennes par Antoine Bruno, en 2021.
Fabricant de coffrets français, l’entreprise installée à Fougères travaillait jusqu’alors exclusivement le secteur de la cosmétique. L’enjeu de la reprise tient dans la diversification des marchés et débouchés. « Nous fournissons notamment le marché du jeu en fabricant les boites en carton, mais aussi les accessoires que ce soient les plateaux de jeu, les cartes, jetons et autres produits annexes », explique Antoine Bruno qui occupe une place intéressante car exponentielle. « La France est l’un des pays qui éditent le pus de jeux sans pouvoir les fabriquer. Le marché est donc important pour s’imposer comme un fabricant relocalisé de cette production à fort potentiel« , souligne Antoine Bruno qui a préservé les 38 emplois lors du rachat d’Alliora. « L’entreprise a un rôle citoyen à la fois social et environnemental », a conclu le dirigeant qui a remporte le prix du jury pour son engagement inspirant.