Les nouvelles ambitions de Later, la marque de prêt à porter 100% recyclé

Complices de 30 ans, les Rennais Benoit Tardif et Benjamin Hooge ont lancé, courant 2019, Later, une marque de prêt-à-porter recyclé. Distribuée, depuis, dans une trentaine de points de vente, en France et en Europe, la marque séduit par l’intemporalité de ses coupes, mais plus encore par l’origine des tissus utilisés à savoir de la laine et du coton 100 % recyclés, issus de vieux vêtements. En pleine levée de fonds, le binôme entend prouver qu’une approche écologique est compatible avec un modèle rentable, utile et reproductible. Un modèle qu’il espère inspirant pour les jeunes entrepreneurs qu’il mentore dans le cadre de Passeport Armorique pour Entreprendre.

« La naissance de Later ? Tout s’est joué autour d’une bière, dans un bar à Rennes, courant 2018. Nous étions l’un et l’autre à la croisée des chemins et partagions nos envies et nos aspirations. Et puis, durant les jours qui ont suivi, on a décidé d’aller jusqu’au bout de cette idée de vêtements recyclés », racontent Benoit Tardif et Benjamin Hooge, cofondateurs de la marque en 2019.

 

Complices et complémentaires

Le premier, Benoit Tardif, styliste et directeur artistique, a démarré à 16 ans par une première expérience chez Transfert à Rennes, avant de rejoindre Paris et enchaîner, pendant une dizaine d’années, différents postes en boutiques pour des marques aussi prestigieuses que Prada, Hermès ou encore Yves Saint Laurent. « Ensuite, je suis devenu styliste photo et j’ai habillé des mannequins sous la direction artistique de différents prestataires. Ce qui me plaît pardessus tout, c’est de créer des looks. »

Le second, Benjamin Hooge, armé d’un Master dans le domaine des sciences du numérique et du management est passé par le négoce de matières premières, puis la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme et enfin l’agroalimentaire, chez Daunat. « C’est là que j’ai pris la mesure des enjeux autour de la consommation éco-responsable. » De ces deux profils est née l’envie de trouver un débouché au 100.000 vêtements non recyclés perdus chaque année en France. « Pour nous, le moment est venu. “plus tard” c’est maintenant. Now is later… » C’est en résumé la philosophie du projet de ces deux Bretons.

 

Des vêtements recyclés plusieurs fois

L’entreprise voit le jour en janvier 2019, à Rennes, avec une première collection de 180 pièces et un parti pris : « proposer une marque à la fois 100 % recyclée et esthétique ; jouer la transparence totale sur toute la chaîne de valeur. » Tous les fils utilisés pour la confection des tissus sont fabriqués à partir d’anciens textiles qui ont été triés et déchiquetés par les organismes collecteurs avant d’arriver dans les filatures du Parc, une entreprise de Castre (Tarn). « Ils utilisent un procédé qui permet de défibrer la laine sans en raccourcir les fibres. » Ces fils sont ensuite retissés, toujours dans le Tarn, par la société Calvet. Le tissu part ensuite au Portugal pour la fabrication des pièces. Au final sont proposés des vêtements 100% coton recyclée, ou en mélange de matières recyclées. « A travers notre modèle, on veut aussi prouver que l’on peut recycler une pièce d’habillement plusieurs fois, avec à terme l’objectif de pouvoir recycler des vêtements en boucle fermée« , explique Benjamin Hooge qui rappelle également que depuis « le 1ᵉʳ janvier 2025, il est interdit de jeter des vêtements, du linge de maison et des chaussures à la poubelle en France. Cette mesure vise à réduire le gaspillage textile et à encourager le recyclage. »

 

Une levée de fonds pour assurer la croissance

Si à ses débuts, la pièce maîtresse de Later était incontestablement la surchemise, la marque propose désormais une vingtaine de modèles, avec pour chacun, de deux à sept déclinaisons couleur. Une offre inspirée du vestiaire masculin mais achetée pour moitié par des femmes, avec surchemises, vestes, pull, polaires, sweatshirt, bonnets, écharpes, jusqu’aux Charentaises en partenariat avec Rivalin. Il faut compter de 175 à 265 euros pour une surchemise ou une veste.

Avec 2 300 pièces vendues en 2024, le chiffre d’affaires a été multiplié par deux à 280 K€.  Distribuée à ses débuts principalement en propre et à travers quelques pop-ups, l’entreprise accélère et franchit, en 2025, une nouvelle étape.  « Aujourd’hui, nous sommes présents dans une trentaine de boutiques. L’élargissement de notre gamme pour un vestiaire plus complet et l’ouverture de nouveaux points de vente nous oblige à revisiter toute notre organisation interne. Dans le prêt à porter, les commandes sont prises un an à l’avance, nous avons donc un besoin de trésorerie plus important. »  D’où le lancement fin 2024, d’une levée de fonds de 300 K€ pour assurer sa croissance.

 

Et si la marque ne surfe pas particulièrement sur la vague du made in France ou du made in Bretagne, c’est parce que ce qui compte avant tout pour Benoit Tardif et Benjamin Hooge, « c’est le « made in » à savoir le local, la traçabilité, les conditions de travail des gens qui entrent dans le processus de fabrication… ». Ce modèle de développement, ils le partage depuis deux ans avec des jeunes porteurs de projets qu’ils mentorent dans le cadre de Passeport Armorique pour Entreprendre. « Transmettre son savoir me semble naturel. J’ai moi-même beaucoup reçu quand j’étais jeune. Et puis ce sont des projets guidés par la passion, on apprend beaucoup au contact de ces jeunes », conclut Benjamin Hooge.

 

Découvrir Later


Vous aussi vous souhaitez devenir mentor de jeunes créateurs au sein de Passeport Armorique pour Entreprendre ?

Contact : 06 09 58 76 80

Évènements

AGENDA DES ÉVÈNEMENTS À VENIR

Palmares
des entreprises
bretonnes

Je commande

Bretagne Économique