Le Panier Iodé. Anthony Juin, producteur de moules de bouchot, ambassadeur de la baie de Saint-Brieuc

Chez les Juin à Planguenoual, en baie de Saint-Brieuc, on est mytiliculteur de père en fils. A la tête de deux sociétés, la Bouchot d’Armor et le Panier Iodé, Anthony, le fils, se prépare à reprendre l’affaire de Jean-Claude, le père et ainsi porter la surface de ses concessions à près de 16 km. Les idées fusent chez ce jeune entrepreneur qui pilotera bientôt une équipe de 17 salariés.

Au lieu-dit le Jospinet, en baie de Saint-Brieuc, le cadre est idyllique. Face aux bouchots, entre Dahouët et le Légué, Anthony Juin a ouvert, en 2017, le Panier Iodé. Aujourd’hui, c’est un restaurant de 80 couverts qui propose des dégustations de fruits de mer mais aussi des visites des bouchots pour faire découvrir le métier de mytiliculteur. « A bord de deux betteravières spécialement aménagées, j’embarque jusqu’à une quarantaine de visiteurs. Durant deux heures, on les immerge dans notre quotidien et par la même on les fait découvrir la baie de Saint-Brieuc. Ensuite, on leur propose une petite dégustation de nos produits. La formule plait nous allons la développer », explique le jeune dirigeant. A peine vient-il d’ouvrir une salle de séminaire d’une capacité de 40 personnes, qu’il prévoit déjà de l’agrandir. « Les travaux démarreront en janvier prochain. L’objectif est d’attirer un plus grand nombre d’entreprises.  On leur met à disposition une salle toute équipée, face mer. Après une séance de travail, les équipes peuvent ainsi se détendre, passer à table et découvrir depuis la mer, la baie de Saint-Brieuc. »

 

300 à 400 tonnes de moules par an

L’aventure entrepreneuriale a démarré en 2013 avec le rachat, à Planguenoual, de La Bouchot d’Armor, une première concession, située à quelques encablures de celles de son père. Anthony Juin a alors 25 ans. « Je suis né dedans, difficile de faire autre chose. »   Quatre ans plus tard il reprend la Moule Benoît, devenue aujourd’hui le Panier Iodé. Ces deux sociétés exploitent 7,5 km de lignes de bouchots. « Nous sommes 14 producteurs en Baie de Saint-Brieuc pour 93 km de concessions au total. Pour ma part, je produis entre 300 et 400 tonnes de moules par an, tout dépend du climat. Un printemps sec comme celui que nous avons connu en 2020 est une catastrophe car c’est la pleine période de croissance pour les moules. » L’entreprise fournit les marchés du coin ainsi que des grossistes comme Top Atlantiques. « 60% du chiffre d’affaires relève de la production, le reste, des activités de diversification :  restauration, ventes au détail, dégustation, visites ». 

 

Recrutements en cours

Pour faire tourner la petite entreprise, ils sont 12 salariés employés à l’année dont cinq à la production.  La reprise, le 31 mars prochain de l’entreprise familiale, la SCEA Juin, va faire grimper l’effectif à 17 personnes. « Je dois d’ores et déjà anticiper des recrutements ne serait-ce que pour faire face au départ en retraite de mes parents. C’est un vrai challenge. Le métier n’est pas facile et la génération d’aujourd’hui aime bouger, multiplier les expériences. » Le job dating organisé le 1er octobre dernier par la CCI des Côtes d’Armor et Pôle emploi* lui a permis de recueillir 9 CV. « Ils sont venus sur place, je leur ai expliqué mon métier et les profils que je recherchais. J’espère pouvoir concrétiser au moins deux embauches. »

 

Montée en gamme

En reprenant bientôt l’affaire de son père, Anthony Juin fait aussi le pari de la qualité. « Je vais récupérer 8 km de concession équivalent à une production d’environ 350 tonnes de moules. Ma priorité, aujourd’hui, est de diminuer la densité de mon élevage afin d’optimiser la production et gagner en qualité ». Pour ce faire, le mytiliculteur va écarter les pieux plantés en mer sur lesquels sont cultivées les moules. « Au lieu des 700 tonnes attendues, je n’en produirai qu’environ 500 mais elles seront de meilleure qualité. Je gagnerai en valeur. Moins de pieux, c’est aussi moins de charges et donc moins de main d’œuvre» Les pieux, en bois exotique, sont disposés en lignes parallèles, d’un maximum de 100 mètres pour cent vingt-cinq pieux. « En huit ans leur prix a doublé. Il est passé de 40 euros à 80 euros/pièce. Entre mon père et moi, nous en avons 14 000. Sachant qu’un pieux se renouvelle toues les 10 ans environ, le calcul et vite fait. Financièrement, nous avons aussi intérêt à réduire la densité. »

 

Attentifs aux enjeux environnementaux Anthony Juin s’intéresse aussi à la filière de valorisation des moules sous-taille en train d’émerger en Bretagne. Il participe, avec d’autres professionnels de la mytiliculture, au projet Mussela porté par Axel Brière dans le Morbihan.  « Nos rejets sur l’estran sont de plus en plus montrés du doigt. Il est indispensable de chercher et trouver des débouchés pour ces déchets. » La construction d’une usine à Pénestin (56) a été lancée en 2020. En provenance des différents bassins d’élevage, 6 000 tonnes de moules sous-taille subiront, chaque année, les étapes du décorticage et de la cuisson vapeur à destination de l’agroalimentaire.

Découvrir le Panier Iodé


*La CCI Côtes d’Armor et le Pôle emploi ont accompagné l’entreprise dans sa recherche de personnel. De la valorisation de l’entreprise, grâce à la réalisation d’une vidéo de présentation, au sourcing des candidats, ce dispositif vise à aider les entreprises à recruter dans des secteurs en tension. Découvrir le dispositif Escale métiers

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