Le Gouessant garde le cap avec un chiffre d’affaires de plus de 806 M€ en 2023

Acteur majeur de l’agroalimentaire breton, le groupe coopératif Le Gouessant annonce un résultat net positif pour son exercice 2023 à un peu plus de 6 millions d’euros contre 4,6 millions d’euros un an plus tôt. Dans un contexte très chahuté, le Directeur général Rémi Cristoforetti et  ses équipes signent une performance supérieure au marché sur leur cœur de métier. La coopérative a également su tirer profit de ses relais de croissance que sont notamment l’aquaculture et les nutritionnels. En 2023, ils ont généré plus de 100 millions d’euros sur un chiffre d’affaires de 806,6 millions d’euros.

« Nous avions prévu d’investir 15 millions d’euros en 2023 sur nos différents sites. Au final, nous nous sommes arrêtés à 8,9 millions d’euros. Nous allons continuer d’investir en 2024. », déclare Rémi Cristoforetti, Directeur général de Le Gouessant, dont le siège se trouve à Lamballe dans les Côtes d’Armor. L’explication tient dans l’augmentation du prix des matières premières agricoles et la flambée des coûts de l’énergie que la coopérative a supportés en 2022. Si la santé financière du groupe reste excellente, « le point d’équilibre, pour une bonne gestion prospective se situe à 10 millions d’euros. » S’il n’est pas atteint en 2023 il ressort malgré tout à 6,07 millions d’euros en progression de 32 %.  Le chiffre d’affaires 2023 à 806,6 millions d’euros affiche pour sa part une croissance de 5% par rapport à 2022. Enfin, les capitaux propres à 143,5 millions d’euros n’ont jamais été aussi élevés avec en parallèle un faible niveau d’endettement (19,6%).

Optimisation énergétique des sites industriels

Dans ce contexte, la maîtrise des charges s’est révélé essentielle. Pour le Groupe Le Gouessant, elle s’est traduit par l’optimisation énergétique de ses différents sites industriels, une quinzaine implantée en Bretagne. « Avant la guerre en Ukraine, nous étions dans une économie de coûts fixes. Ce temps-là est révolu. Entre 2022 et 2023, notre facture électrique a été multipliée par trois. Nous sommes donc amenés à faire des arbitrages ». En matière de nutrition animale par exemple, entre 2020 et 2022, la tonne de granulés est passée de 2 euros à 6 voire 7 euros. « Pour amortir le choc, nous avons rebasculé 10% de l’activité granulés vers la farine. » Ce procédé de fabrication, moins énergivore, a entraîné une baisse de 7% de la consommation électrique. Dans la même optique, sept sites industriels majeurs bretons ont cessé leur production aux heures de pointe, entre 8 h et 10 h et 18 h et 20 h : « nous avons gagné un million d’euros sur notre facture

Le Bio et labels de qualité en retrait

Entre 2021 et 2022, les ventes d’alimentation animale ont reculé, en volume, d’environ 10% et celles des produits commercialisés (porcs, œufs, volailles de chair) de -4% à -9%. « Cette année, seule l’alimentation animale devrait encore reculer, de 4% environ. Cela nous pénalise mais pas autant que la baisse observée dans les filières bio et labels de qualité, celles à forte valeur ajoutée. » En 2021, le groupe fabriquait 102 000 tonnes d’aliments bio, soit 12% de sa production. En 2022, elle est tombée à 80 000 tonnes. « Cette année, nous serons à 70 000 tonnes, soit légèrement en dessous de 10% de la production totale d’aliments. J’espère que c’est un plateau, souligne Rémi Cristoforetti qui reconnait qu’aujourd’hui, « l’arbitrage des consommateurs se fait en faveur des produits les moins chers ». Mais la coopérative n’en est pas à sa première crise. Elle, qui a vu le jour en 1964, a toujours su s’adapter. C’est encore le cas aujourd’hui : « En dépit d’un environnement compliqué, notre ambition de développement et de création de valeur ajoutée reste intacte. »

Des nouveaux débouchés

Tout en ayant soin de rester connecter à ses savoir-faire, Le Gouessant continue à faire prospérer ses relais de croissance que sont notamment l’aquaculture et les nutritionnels. En acquérant, en 2021 Aqualia dans les Landes, le groupe coopératif est devenu le n°1 des aliments aquacoles en France, complétant ainsi son site historique situé dans les Côtes d’Armor. « C’est un marché en croissance de 3 à 4% par an, tiré principalement par les poissons tropicaux et l’international ». L’activité, dont 40% réalisés à l’export, bénéficie d’une forte R&D, notamment sous signes officiels de qualité (label rouge, bio UE, AB,…). Tous ces aliments pour poissons d’ornement et carpes koï sont commercialisés sous la marque Dar’win, lancée en 2021 et dédiée aux animaux de compagnie et de basse-cour. Distribués en jardineries et animaleries, « leurs volumes de vente sont en hausse. »

L’alimentation aquacole en plein essor

Courant 2022, le groupe est également entré au capital de la start-up Lisaqua qui produit à Nantes « des crevettes en circuit fermé, avec très peu d’eau utilisée, un équilibre entre faune et flore, un savoir-faire très intéressant pour l’avenir de l’aquaculture. » 10 tonnes de gambas par an sont commercialisées auprès de poissonniers et de restaurateurs. « Nous avons intégré Lisaqua dans notre écosystème de R&D et travaillons avec eux pour améliorer nos aliments. » Vetinnov (11) rachetée en 2020, spécialiste de la fabrication et de la commercialisation de solutions nutritionnelles pour animaux de compagnie est aussi en pleine accélération : « Depuis trois ans, la croissance est à deux chiffres et cette année, nous avons réussi à faire entrer nos produits chez Décathlon. »

L’acquisition partiel de Celtileg (Paimpol) en 2023, 2e acteur sur le marché de l’expédition des fruits et légumes Prince de Bretagne, fait également partie de ces nouveaux marchés dans le viseur du groupe coopératif. « Son savoir-faire et ses réseaux nous seront utiles pour épauler le développement de notre activité pommes de terre (30 000 tonnes commercialisés). » Toutes activités confondues, ces relais de croissance ont généré plus de 100 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2023, contre 95 millions un an plus tôt. « Pour mémoire, en 2017, ils pesaient pour 40 millions d’euros. »

A l’horizon 2030, le groupe coopératif Le Gouessant entend conserver son leadership dans les mutations agricoles et les productions alternatives. « Le pack service, lancé l’an dernier, a rencontré un large succès : près de 60% de nos adhérents y ont déjà adhéré. » Premier outil de ce type déployé en Bretagne, il permet aides et suivi des cultures, agronomie, diagnostics, station météo avancée, etc. Déjà en cours, la transformation numérique au sein du groupe est aussi une priorité avec un budget dédié de 10 millions d‘euros sur cinq ans. « L’avenir de la coopérative se prépare aussi avec ses salariés. Avec 860 collaborateurs, nous devons réfléchir à l’avenir de nos métiers. », conclut Rémi Cristoforetti.


Chiffres clés 2023

CA : 806,6 M€

Résultat net : 6,07 M€

Capitaux propres : 143,5 M€

Effectif : 860

Sites industriels : 15 en Bretagne

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