Le château de Quintin (22). Alors que la fréquentation s’envole, un projet de pépinière des métiers d’art se dessine

La petite cité de caractère de Quintin, dans les Côtes-d’Armor, se prépare à recevoir Stéphane Bern, l’animateur vedette de l’émission « le village préféré des Français ». Si la commune venait à gagner, le château pourrait accroître considérablement sa fréquentation. Après deux années de crise sanitaire, celle-ci est déjà au plus haut et frôle les 10 000 visiteurs. Propriétaire des lieux, la famille de Bagneux entretient avec passion ce patrimoine de plus de huit siècles et entend l’ouvrir davantage avec la création, à l’horizon 2025, d’une pépinière d’entreprises des métiers d’art. Ce projet s’accompagne aussi d’une réflexion autour de la transition énergétique.

Au château de Quintin, dans les Côtes d’Armor, il règne en ce début mai une certaine effervescence. Il faut dire que la petite cité de caractère qui abrite ce domaine représente la Bretagne au concours de l’émission « le village préféré des français ». Avec sa mère Caroline, sa sœur Florence et sa femme Solange, François de Bagneux gère et développe le domaine depuis 2017. Cette année-là, le couple a quitté Paris et emménagé au château, avec ses quatre enfants pour s’investir pleinement dans l’entreprise familiale et assurer, à son tour sa transmission.

 

Des dîners aux chandelles très prisés

En plein cœur de la commune, le domaine de Quintin regroupe dans le même parc, deux châteaux, des remparts, une tour des archives, des jardins à la française. Ce patrimoine a la particularité d’être resté dans la même lignée depuis le 13e siècle. De nombreuses familles se sont succédé : du Perrier, Rohan, Coligny, La Moussaye, Lorge, Choiseul, Polignac… Jean de Bagneux, l’arrière-grand-père de François, qui fut sénateur-maire de Quintin (1947-1983), a été le pionnier de la rénovation, poursuivie par son fils, le comte Gérard de Bagneux. Lui et sa fille Caroline  sont à l’origine de l’ouverture au public en 1986 de l’édifice né au XVIIIe. L’étage est le lieu de vie de la famille de Bagneux. Le rez-de-chaussée se visite. « Cette activité représente 1/3 des recettes du château. Cette année les autocaristes sont de retour et les réservations s’envolent », souligne Solange de Bagneux.

Un autre tiers est assuré par les dîners aux chandelles et les séminaires d’entreprises. « Chaque samedi soir, dans notre grande salle de réception, nous accueillons entre 80 et 90 convives. S’en suit une visite d’une vingtaine de pièces du château en nocturne. L’illumination aux chandelles lui confère un caractère exceptionnel. » C’est sans doute pourquoi cette activité affiche complet chaque été.

 

Une fréquentation en hausse

Enfin, le dernier tiers des recettes provient des « murders parties » et jeux de familles, lancés il y a cinq ans. « En partenariat avec la société Yllar, nous avons créé des scénarios avec des énigmes originales. » Pendant deux heures, particuliers ou entreprises cherchent des indices dans le château, épluchent les rapports d’enquêtes, examinent la liste des suspects… « La formule plait énormément. Pour répondre à la demande, nous l’avons adaptée aux plus jeunes ». Là encore, les réservations atteignent, cette année, des records. « Preuve que les Bretons ont besoin de se distraire.» Toutes activités confondues, la fréquentation approche les 10 000 visiteurs par an, contre 5 000 à 6 000, il y a cinq ans. Ce chiffre ne tient pas compte du nombre de personnes accueillies lors des évènements organisés dans le parc comme le Festival de la Gastronomie, chaque année, en juin, ou le salon du Livre de caractère, tous les deux ans, en mars.

 

Un domaine en pleine restauration

Si en 2019, l’entreprise dégageait un résultat nettement positif pour la première fois depuis plusieurs années, aujourd’hui ses ambitions vont au-delà. « L’objectif est de pouvoir se dégager un salaire », poursuit François de Bagneux. L’édifice du XVIIe siècle, le premier à se dévoiler à l’œil du visiteur en débarquant de Saint-Brieuc, devait être, à l’époque, le premier et le plus grand château classique de Bretagne. Jamais achevé, il en restait un imposant pavillon, dont l’état était fortement délabré. Sa restauration a démarré en 2013. « A la fin de l’été, il sera hors d’air et hors d’eau. Le montant des travaux s’élève à 2 millions d’euros. L’Etat nous aide environ à hauteur de 40% et la Région de 10 à 15%. Il nous restera à aménager tout l’intérieur sur 4 niveaux, soit un budget d’environ 600 000 euros à trouver. » C’est là que sera installée la future pépinière d’entreprise des métiers d’art. En parallèle, la  tour médiévale dite Tour des Archives est, elle aussi, en pleine restauration. Ici, le montant total des travaux grimpe à 700 000 euros. « Nous avons décroché une aide de 271 000 euros du loto du patrimoine et signé une convention de mécénat avec la Fondation du Patrimoine pour recueillir des fonds ». Cette tour du 13e siècle intègrera le pôle métiers d’art dont l’ouverture est prévue en 2025-2026.

 

 Bientôt, une pépinière d’entreprises des métiers d’art

L’entrepreneur travaille au montage d’une structure juridique de type SCIC. L’objectif est de lever des fonds pour co-investir avec des privés mais aussi des collectivités locales dans cette future pépinière. « Nous espérons rassembler la somme nécessaire d’ici mi-2023 et lancer les travaux dans la foulée. » Quatre à cinq artisans d’art seront accueillis et disposeront d’un atelier en résidence. Le lieu offrira également une salle de conférence, un restaurant et un show-room. « Nous nous chargerons de toute la communication. Des formations et des expositions temporaires verront également le jour. »

 

Transition énergétique en cours

« Comment faire de l’écologie dans notre domaine d’activité, alors que les obligations patrimoniales sont colossales » interroge François de Bagneux.  Au sortir de la crise du Covid, l’entreprise familiale a bénéficié d’un diagnostic 360° réalisé par la CCI Côtes d’Armor. La question énergétique est vite apparue centrale. « Avec Jean-Sébastien Flinois, conseiller transition écologique à la CCI, nous avons étudié toutes les solutions qui s’offraient à nous. Suite à cela, nous avons bénéficié, auprès de l’agglomération de Saint-Brieuc, d’une étude d’opportunité et de faisabilité pour remplacer notre cuve à fioul par une chaudière à bois intégrée au système de chauffage existant. Cette solution répondait le mieux à nos besoins, une pompe à chaleur n’étant pas raccordable aux radiateurs en place. Le coût total estimé est de 120 000 euros pour un système à granulés et 160 000 euros pour un système à plaquettes, avec des aides du Fonds chaleur* de 85 000 euros. Qui plus est, avec notre nouvelle chaudière, nous couvririons également les besoins du vieux château et donc ceux de la future pépinière », rapporte François de Bagneux. Une aide pour la création de réseau de chaleur entre la chaufferie et la sous-station est aussi profitable pour le projet. Chaque année, l’économie sur le combustible serait de l’ordre de 10 000 euros et la diminution de l’émission de gaz à effet de serre est estimée à 96%.

D’ici là, Quintin pourrait bien devenir le plus beau village de France et le château voir exploser sa fréquentation. La famille de Bagneux s’y prépare.

Découvrir le château et domaine de Quintin


*Le Fonds Chaleur est destiné aux installations de production de chaleur à partir de la biomasse dont le rendement thermique à puissance nominale doit être supérieur à 85%. Dans le cadre de cette étude, le projet ne fait pas partie des installations qui produit de la chaleur de plus de 1200MWh/an mais il rentre dans le cadre des contrats de développement EnR territoriaux et patrimoniaux dans la commune de Quintin faisant partie de Saint Brieuc Armor Agglomération (SBAA).

La transition écologique avec votre CCI

Contact : Jean-Sébastien Flinois – CCI 22-  02 96 94 52 22 ou jean-sebastien.flinois@cotesdarmor.cci.fr

 

 

 

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