Kaufler, concepteur et fabricant de machines pour l’industrie agroalimentaire, voit plus loin et plus grand

Depuis sa reprise en 2010 par Olivier Baron et Marc Banallec, la société Kaufler est parvenue à inverser la courbe décroissante de son chiffre d’affaires. Un nouveau souffle porté par une réorientation et une réorganisation de l’entreprise vers un objectif incontournable : l’export.

De 4 millions d’euros en 2008, le chiffre d’affaires avait chuté à 1,8 million en 2009, avec plan de sauvegarde à la clé pour les 18 salariés. « A mon arrivée, mes premières investigations ont porté sur l’offre produits et les capacités techniques, indique Olivier Baron, président de Kaufler. La société était spécialisée depuis 1980 dans les lignes de salaison et de production de jambon, une activité en fin de cycle qui avait perdu toute valeur ajoutée. » Si on y ajoute une R&D oubliée en chemin dans un ronronnement passif, l’image même de l’entreprise se trouvait en perte de vitesse face à des clients dont les exigences avaient évolué. Dès lors, la reprise en main est rapide. Les maîtres-mots : évolution et recadrage. « Nous nous sommes orientés vers des machines à forte valeur ajoutée en élargissant la gamme de produits sur des trancheurs, mais aussi en proposant des lignes intégrées pour la fabrication de pizzas, sandwiches ou cordons bleus. » Le chiffre d’affaires s’en ressent rapidement avec un montant de 3 millions en 2012 et 3,5 millions prévus pour 2013. D’autant que le service R&D tourne à plein régime (8% du CA). « Nous avons créé des formeuses à steaks hachés basse pression, façon bouchère ; marché sur lequel nous comptons devenir leaders dès 2014 », affirme Olivier Baron. Une niche, le marché du basse pression en France représentant 15% du steak haché. « Nous avons également développé un injecteur à fromage par aiguille unique au monde. Il dépasse le process traditionnel de saumurage par bain. Nous avons une machine en test qui intéresse le groupe Bel et je pense que d’ici 2 ans, cette technologie aura trouvé sa place dans le monde du fromage. » Une mutation réussie puisque la salaison ne représente plus que 10% de l’activité contre 90% en 2010. Reste à conquérir d’autres territoires.

Inter : Exporter et changer de carrure

Derrière cette démarche, l’idée est avant tout de disposer d’une gamme suffisamment large et techniquement innovante pour pouvoir s’attaquer à l’export (moins de 15% du CA à ce jour). Russie, Lituanie, Ukraine, Grande-Bretagne, Italie, Pologne et Moyen-Orient sont dans la ligne de mire de Kaufler, avec un objectif de 40% du CA minimum. « Pour y parvenir, nous devons être référencés dans les grandes sociétés françaises, poursuit Olivier Baron. C’est le cas chez LDC pour la volaille, le groupe Intermarché, la Cooperl, Kermené, Sodebo ou Fleury-Michon. Mais hormis chez le premier, nous ne sommes pas le fournisseur référent. C’est de plus en plus difficile car en France, les équipementiers en process agroalimentaire ne sont que des PME comme la nôtre. En parallèle, les Pays-Bas, les Islandais et les Allemands développent des multinationales. Or, les grands groupes préfèrent travailler avec des entreprises de leur taille et se tournent donc vers l’étranger. » L’entreprise de 25 salariés, désormais au bout de ses possibilités en terme de compétitivité recherche donc de nouveaux marchés, tout en aspirant à une croissance externe. « Je milite en faveur du regroupement auprès de certains confrères, indique le dirigeant. Cela nous donnerait une puissance nous permettant de répondre aux offres de nos clients dont la taille augmente sans cesse ; et nous serions également moins à la merci de grands groupes qui ont souvent des exigences excessives envers les PME. Sans oublier nos concurrents, majoritairement des multinationales auxquelles nous ne pourrons résister que par une croissance externe. »


Véronique Rolland

Bretagne Economique n°222 Juin-Juillet 2013

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