L’aventure démarre en 2006 lorsque le groupe Marbour rachète une usine du groupe Agis, à Lamballe, pour y créer Inariz, sa nouvelle filiale. « Le groupe souhaitait ainsi revitaliser une usine tout en s’implantant en Bretagne, une région reconnue pour sa main d’oeuvre qualifiée dans l’agroalimentaire », raconte Lionel Thiefaine, directeur général d’Inariz.
Spécialisé dans les paquets de riz sec, Marbour cherche à se diversifier et compte sur Inariz pour y parvenir. À ses débuts, l’usine fabrique 15 000 sachets par mois. Aujourd’hui, pas moins de 200 000 sachets sont produits chaque jour. « Peu à peu, nous avons produit des lentilles, du boulghour, du blé et des pâtes, avant de proposer des produits en sauce et de monter un cran au-dessus, en 2019, en produisant des plats préparés incluant de la viande ou du poisson.»
90 clients dans 18 pays
La production, à l’origine très orientée vers le marché britannique, est contrainte, suite au Brexit, de se tourner davantage vers l’Europe. L’occasion de se diversifier plus encore avec des recettes minceur ou végétales tels que du chili végétarien. Toutes les recettes sont proposées en sachets micro-ondables, plus légers et plus souples qu’une boîte de conserve et pouvant se conserver à température ambiante pendant 18 à 24 mois.« Nous vendons nos produits à 90 clients de trois manières différentes : sous marque de distributeur (MDD), en sous-traitance pour d’autres marques, ou encore, sous licence de marque (trois marques) », révèle Lionel Thiefaine, dont l’entreprise peut désormais se targuer d’exporter dans 18 pays. Inariz s’oriente essentiellement vers l’Europe où l’entreprise vend 50 millions de produits annuels, contre cinq millions il y a quatre ans. Un volume qui en fait le plus gros producteur européen. « Mais Inariz exporte également du côté de l’Australie et de l’Afrique du Sud, et vers des pays connaissant des problèmes alimentaires. Nos partenaires caritatifs, sur place, trouvent dans nos sachets une source d’alimentation saine, simple d’utilisation et à un prix raisonnable »’, rapporte Lionel Thiefaine.
Alors que le marché conventionnel des sachets micro-ondables connaît, en France, une croissance stable entre 2 et 4% depuis plusieurs années, Inariz a vu son chiffre d’affaires presque doubler entre 2019 et 2023, passant de 19 à 35 millions d’euros. Comment expliquer une telle prformance ? « Nous sommes présents sur les grands salons internationaux et nous bénéficions de la bonne réputation de la cuisine française et de la rigueur de notre législation », estime Lionel Thiefaine. Côté matières premières, Inariz tâche de sourcer ses fournisseurs à distance raisonnable. Entre 60 et 70% du riz transformé par l’entreprise proviennent ainsi d’Italie et d’Espagne, quand le basmati et le thaï sont importés respectivement d’Inde et du Pakistan ou de Thaïlande, appellation oblige.
Reprise d’une usine Fleury Michon
La croissance de la production s’accompagne d’une hausse des effectifs, qui sont passés de 50 à 110 salariés depuis 2019. L’ouverture, en cours, de la seconde usine, à Plélan-Le-Grand, fera évoluer la masse salariale vers 170 collaborateurs. « Nous cherchions un second site qui ne soit pas trop loin, de manière à mutualiser nos effectifs en R&D et en qualité. Nous nous sommes mis d’accord avec Fleury Michon pour reprendre leur usine et avons conservé une partie de leur personnel », révèle le directeur général, qui souhaite, grâce à cette nouvelle acquisition, voir son entreprise optimiser ses coûts afin de poursuivre son développement. Côté innovation, Inariz s’apprête, entre autres , à lancer une gamme de desserts, tout en continuant à étoffer son offre existante, « en améliorant l’aspect gustatif au maximum ».
Chiffres clés :
Chiffre d’affaires : 35 millions d’euros
110 collaborateurs (bientôt 170)
200 000 sachets produits chaque jour
80% des volumes vendus à l’export