Le Groupe Roullier remettait ce jeudi 28 juin les prix de ses premiers « Innovation Awards Roullier ». L’occasion d’ouvrir les portes de son Centre mondial de l’innovation, opérationnel depuis 2017 et d’annoncer l’engagement de la BEI à ses côtés avec un prêt de 50 M€ sur 8 ans. A la clé, la construction d’une nouvelle usine sur le port de Saint-Malo.
Aujourd’hui, le groupe fondé en 1959 par Daniel Roullier compte 8 000 collaborateurs dont 1500 en Bretagne et un peu plus d’un millier sur ses deux sites de Dinard et Saint-Malo. Avec 94 unités industrielles réparties dans 122 pays, le Groupe génère 2,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires. En 2017, il a recentré toute son innovation à Saint-Malo, au Centre mondial de l’innovation (CMI) où il emploie 200 personnes de 20 nationalités différentes. Le groupe y conçoit des produits spécifiques à partir des matières premières naturelles en partenariat avec les scientifiques et les universités de chaque pays où il est implanté. «L’innovation est notre matière première. Nous sommes en capacité de valoriser des produits d’origine marine et végétale. Ils sont à forte consonance service afin de soutenir la productivité des agriculteurs », indique Sébastien Chauffaut, président du directoire du groupe Roullier. A ce jour, 127 partenariats scientifiques en Europe, Amérique du sud (Brésil), Amérique du nord ont été signés et le Groupe démarre l’Asie et Afrique.
L’innovation, l’ADN du groupe
« Surtout ne parlez pas de R&D mais d’innovation, souligne Nicolas Vermersch Directeur général du Centre Mondial de l’Innovation (CMI) (en photo). Tous nos projets sont issus du terrain. Entre l’idée et la finalisation du projet, il faut compter cinq années de développement ». Sur le terrain justement, ils sont 2 400 conseillers commerciaux, sur un effectif total de 5 800 personnes rattachés à la branche Agrofourniture, à visiter quotidiennement quelque 20 000 clients dans 39 des pays où est présent le groupe. « A ce jour, nous avons 10 projets majeurs en cours dont un qui pourrait faire l’objet d’une commercialisation en septembre. Il s’agit d’un produit qui sert à capter l’azote dans des zones à sol froid ». L’azote : c’est le moteur du pôle nutrition végétale du CMI, le cœur de métier à l’origine du Groupe Roullier. Sans lui la plante ne pousse pas.
Optimiser la croissance des plantes
La vocation du pôle nutrition végétale du CMI est de comprendre le développement de la plante afin de mettre au point des compléments nutritionnels pour optimiser leur croissance. « Nous travaillons pour rendre plus efficace les minéraux ». Il abrite par exemple quatre chambres de culture capables de reproduire les conditions climatiques pouvant régner sur une zone tropicale comme sur une prairie irlandaise. « Nous sommes capables de reconstituer ici des sols brésiliens, d’Europe de l’Est ou d’Asie ». La croissance de 700 plantes sur les 3 000 étudiées est ainsi suivie de façon scientifique dans une serre de phénotypage unique, développée avec l’Ina, dans le domaine de la nutrition végétale privée. « Nous mettons les plantes dans des situations difficiles, beaucoup de tests sont liés à l’assimilation des nutriments ». 1 200 m² de serres sont ainsi déployées au sein du CMI.
Un projet d’usine sur le port de Saint-Malo
Afin d’accompagner ce développement, le groupe a obtenu un prêt de 50 M€ sur huit ans de la BEI pour plusieurs programmes de nutrition végétale et animale sur les quatre prochaines années. « Elle va nous apporter son expertise technique et nous aider à doubler notre effectif », indique Nicolas Vermersch. Un objectif qui passera notamment par la création d’une nouvelle usine sur le port de Saint-Malo. Le projet est en cours d’étude avec la Région et la chambre de commerce et d’industrie.
Centre mondial de l’innovation – Le Groupe Roullier