Gastronomie. La Cour d’Orgères fête cinquante ans de créativité confiturière

Quand tradition et innovation font bon chaudron, cela donne des confitures d'exception, une pléiade de recettes originales et élaborées à la perfection. La Cour d'Orgères, maître artisan confiturier, fête cinquante ans de créativité, de qualité et de singularité. Pour marquer cet anniversaire, l'entreprise familiale reprise par Vérène et Marie-Charlotte Indekeu, va mettre les petits plats dans les grands et célébrer avec gourmandise ce patrimoine culinaire hérité de leurs parents. 

C’est l’été, la saison des fruits et des ateliers confitures ! A la Cour d’Orgères, l’activité bat son plein pour cuisiner les recettes originales, toutes imaginées, testées et concoctées par Vérène, maître artisan confiturier, gradée au sein du Collège Culinaire de France. Dans la boutique quiberonnaise, qui héberge aussi le laboratoire et les bureaux, l’armoire bonnetière accueille les visiteurs telle une bibliothèque des goûts et des couleurs. Rouge gourmand, agrumes pétillants, les pots rangés sur les étals régalent les yeux avant d’émoustiller les papilles.

Douceur de la fraise, fondant de la rhubarbe, générosité de la pomme caramélisée, nervosité de l’ananas, délicatesse de la poire, pétillance de la groseille, onctuosité de l’abricot, arrogance de l’orange… les mariages sont tous très heureux dans les chaudrons surveillés comme le lait sur le feu par Vérène et son équipe de cuisiniers. « Les fruits sont choisis selon leur saisonnalité. Mûrs à point, ils sont préparés à la main, réduits, par petites quantités, dans des chaudrons en cuivre et mélangés avec des cuillères en bois de hêtre pour ne pas interférer les goûts », explique la cuisinière qui signe une cinquantaine de recettes inspirées de ses voyages, lectures et rencontres. « Je préfère multiplier les bassines et les cuissons plutôt que d’augmenter la quantité de confiture par chaudron. » La raison : préserver la saveur des fruits, la qualité des produits et la façon de faire de ses parents, Pierre-Jan et Margareth Indekeu, qui ont créé la Cour d’Orgères en 1973 et commencé à vendre sur les marchés du sud Bretagne.

Une PME structurée et réputée pour ses confitures haute couture

« La qualité des fruits sélectionnés et la gestion de leur cuisson sont les ingrédients de notre valeur ajoutée« , mesure Vérène qui a repris les rênes de l’entreprise familiale en 2006, avec sa sœur Marie-Charlotte, pilote pour sa part de la partie gestion et développement commercial. D’un commerce confidentiel initié par leurs parents, les sœurs Indekeu ont fait de La Cour d’Orgères une PME structurée et réputée dans le cercle privilégié des confitures haute-couture. La personnalisation des recettes et l’identité prononcée de la marque (reconnaissable à son violet, la couleur de l’encre utilisée à l’école par leur maman) renforcent la signature haut de gamme de l’entreprise. De la cellule familiale, cette dernière s’est élargie et accueille aujourd’hui 38 collaborateurs (dont ue majorité de femmes) très engagés et attachés à l’esprit de la maison.

Côté production, 400 000 pots sortent chaque année de l’atelier, soit presque 100 tonnes de confitures naturellement et amoureusement préparées, selon les règles et la définition de l’art : « la dénomination « confiture » garantit 55% de sucres mesurés après cuisson. Les confitures haut de gamme dites « extra » contiennent pour leur part plus de 50% de fruits », précise Vérène. La gamme « Les Sublimes », élaborée par cette artisane confiturière après deux ans de recherche, concentre elle 95% de fruits. « Nous voulions une gamme de confitures allégées pour répondre à la consommation qui tend à une alimentation moins sucrée », expliquent les codirigeantes, qui ont ainsi relevé le défi d’aligner santé et gourmandise dans ces nouvelles recettes plébiscitées.

3 millions d’euros de chiffre d’affaires

Distribués dans leurs neuf boutiques en nom propre (situées principalement sur la frange littorale Ouest), chez quelque 200 revendeurs dont l’épicerie Bon Marché à Paris, ou encore sur plusieurs tables notables de France dont celles de l’hôtel Georges V à Paris, du Sofitel Thalassa Sea à Quiberon et de l’Hôtel Miramar La Cigale au Crouesty, les confitures de la Cour d’Orgères égayent les petits déjeuners endimanchés, les vacances vitaminées et les brunchs prolongés. « Nous avons une clientèle très fidèle, avec des pics de fréquentation en saison », analyse Marie-Charlotte qui oeuvre à la diversfication des marchés pour doper l’activité. Le lancement du site de e-commerce a largement contribué à développer les ventes. D’actuelles opportunités vers l’international vont les renforcer. « On ne cherchait pas à exporter. Ce sont des demandes entrantes qui crééent l’occasion », explique Marie-Charlotte qui étudie les réglementations nord-américaines et moyen-orientales pour répondre à ces sollicitations. « Nous travaillons avec la CCI internationale pour ce déploiement, ainsi qu’avec l’entreprise locale Les Pépites de Lucie. » 

Le chiffre d’affaires de la Cour d’Orgères atteint les 3 millions d’euros. « On sent un fléchissement cette année. Conséquences de la montée des prix de l’énergie et de l’inflation« , rapporte la gestionnaire. Pour absorber ces hausses de coûts, les sœurs Indekeu ont fait le choix de « rogner sur nos marges » pour limiter la répercussion sur le prix de vente des pots de confiture. Et à ceux qui stigmatisent le prix unitaire de leurs recettes, Vérène et Marie-Charlotte rappellent les valeurs de l’entreprise qui reposent sur la qualité des fruits, la proximité de leur approvisionnement et l’authenticité des recettes qui respectent des process hautement artisanaux. 

50 ans, année festive

Cet été, la Cour d’Orgères fêtent ses 50 ans. Ses dirigeantes n’étaient pas nées quand l’entreprise a été créée, mais elles en ont hérité presque génétiquement. « Nous sommes très fières de ce qu’on initié nos parents et heureuses du chemin que nous avons parcouru pour développer cette entreprise. Tout en gardant son esprit d’origine, nous avons su y adjoindre notre dose de créativité et de modernité pour qu’elle prospère », commentent avec complicité Vérène et Marie-Charlotte Indekeu. Vendredi soir, la fête sera belle et entière dans la première boutique de la Cour d’Orgères, à Saint-Pierre Quiberon (56). Dégustations, jeux et musique donneront le la de cette soirée placée sous le signe de la convivialité.

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