France Travail Bretagne. Angélique Goodall tisse son réseau pour de nouvelles coopérations sur le territoire

Alors qu’elle vient de prendre ses fonctions de directrice régionale au sein de France Travail Bretagne, Angélique Goodall nous présente sa feuille de route à l’horizon 2027. Les objectifs fixés par le gouvernement sont ambitieux : réduire la problématique des ressources humaines des entreprises en particulier des TPE/PME et remettre au travail tous les publics éloignés de l’emploi.  Cela passe par une meilleure coordination de tous les acteurs en charge de l’insertion, de l’emploi et de la formation. Présente sur le terrain, Angélique Goodall multiplie les rencontres et annonce également la mise sur pied, à titre expérimental, d’une « task force entreprise » pour prospecter "en meute" les entreprises bretonnes et ainsi mieux répondre à leurs besoins.

Angélique Goodall est à la tête d’une équipe de 2 400 collaborateurs répartis dans 37 agences sur les 4 départements bretons. Sur les 17 Directions régionales France travail que compte le réseau national, elles ne sont que 5 femmes à occuper le poste de directrice. Cette reconnaissance, elle la doit à son parcours sans faute réalisé au sein de l’établissement public. « J’ai passé 10 ans en agences, 10 ans aux RH pendant lesquels j’ai notamment piloté le rapprochement des trois régions du Grand Est, et enfin, 10 ans à des postes au sein de la Direction générale de France Travail et des Directions régionale. La Bretagne ne m’est pas inconnue.  Présente en 2008, j’ai opéré, en tant que DRH, la fusion des équipes ANPE et Assedic. Ce retour, aujourd’hui, en terres bretonnes, je l’ai choisi. Je suis bluffée par cette capacité qu’ont les bretons à travailler ensemble, avec notamment des acteurs économiques et politiques  soucieux de servir l’intérêt général. »

Jouer collectif

Le taux de chômage de la Bretagne (6,1 %), est après les Pays de la Loire, le taux le plus bas de France. « Aujourd’hui, l’enjeu est d’accompagner plus fortement les entreprises, en particulier les TPE/PME moins structurées en matière de RH, à trouver des salariés. France Travail ne va pas y arriver seule. Il faut renforcer nos coopérations locales avec les structures (Missions locales, Cap emploi, chambres consulaires,  l’Apec , les collectivités,…) pour apporter un service aux entreprises différencié et individualisé. » En Bretagne, 10% des demandeurs d’emploi inscrits à France Travail sont au RSA, soit un peu plus de 24 000 personnes*.  Cette fédération des acteurs vise aussi les structures en charge des politiques de formation au premier rang desquels la Région Bretagne. « L’Etat et la Région doivent mutualiser leurs moyens et prendre ensemble les décisions pour mieux flécher les formations.  Notre rôle est d’apporter les bons éléments d’éclairage à la Région. » Parmi ces derniers, les enquêtes annuelles BMO (Besoins en Mains d’œuvre) : « elles offrent une cartographie du marché du travail, permettent d’anticiper les difficultés de recrutement et d’améliorer l’orientation des demandeurs d’emploi vers des formations ou des métiers en adéquation avec les besoins du marché du travail. Par ailleurs qui mieux que France Travail connait les compétences des demandeurs d’emploi ?»

 

Réforme du RSA : après Redon, Brest

Cette politique d’insertion passe aussi par l’extension à 47 territoires d’un mode de versement du RSA conditionné à 15 ou 20 heures d’activité à travers des immersions en entreprises, des stages, de la formation. En Bretagne, Redon a été un des 18 premiers territoires à expérimenter, dès 2023, ce dispositif.  Près de 1 200 allocataires du RSA ont été accompagnés individuellement par un conseiller chargé de travailler en coordination avec les services sociaux, Cap emploi et les missions locales.  « Les résultats sont très positifs. Les freins sociaux, s’ils sont identifiés, sont compatibles avec une recherche d’emplois.  Ils rentrent progressivement sur les rails et se solidifient pour réintégrer le marché du travail.  En face, les entreprises ont accepté de les prendre en immersion, même si elles n’avaient pas de postes à la clé. Tout le territoire s’est pris en main pour trouver des solutions. » Brest fait partie de la deuxième vague qui  va aussi bénéficier de cette expérimentation.

 

Recruter autrement

Du côté des entreprises, France travail annonce lancer en région une « task force entreprise ».  La Bretagne va expérimenter ce nouveau dispositif. « De nombreux partenaires ont déjà des équipes en charge d’aller au contact des entreprises et recueillir leurs besoins. Nous allons mutualiser ces forces et mettre en place une stratégie de prospection. » En Bretagne, pas moins de 260 conseillers France Travail assurent cette mission. « Il nous faut réunir ceux de Cap Emploi, des Missions locales mais aussi des CFA, et autres acteurs concernés.» L’autre priorité est de sensibiliser les entreprises, en particulier les TPE et PME à l’état du marché du travail et les aider à recruter autrement.  A l’exemple du restaurant éphémère, une opération montée avec l’Umih 22, pour répondre aux besoins des professionnels du secteur du CHR. « Nous avons sélectionné 20 demandeurs d’emploi sans la qualification requise pour exercer ce métier, 10 en salle et 10 en cuisine. » Coaché par des professionnels ils ont servi 57 couverts à des recruteurs potentiels. L’après-midi un job dating était organisé. Résultat, sur les 20 candidats, 7 ont été recrutés en direct, 4 pris en stage d’immersion et 3 en apprentissage. « Ces résultats sont très encourageants. Le savoir-être prime de plus en plus sur le savoir-faire. » En 2023, près de 4500 évènements ont été montés en Bretagne, le plus souvent au bénéfice des secteurs en tension à savoir le CHR mais aussi le bâtiment, les métiers du soin, l’agroalimentaire et la logistique.

Cette année ,14 évènements « Stades vers l’emploi » vont être organisées partout en Bretagne en partenariat avec le Comité d’Organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 et des fédérations françaises (athlétisme, basket, rugby, badminton, tennis de table, football, judo, taekwondo, FSCF , Ufolep). Le principe est simple : candidats et recruteurs sont mélangés de manière anonyme par équipes. Il ne s’agit pas d’une compétition, les épreuves sportives sont adaptées, laissant la part belle aux savoirs-être. A la suite des ateliers sportifs, un repas convivial précède la levée de l’anonymat puis la phase de recrutement. « Plus de 60 % des candidats trouvent un poste dans les six mois suivant l’opération. Les entreprises sont enthousiastes ! »

Prise en compte du logement et de la mobilité

Comme bon nombre d’acteurs institutionnels et politiques, Angélique Goodall reconnait que le manque de logement et la mobilité constituent aujourd’hui le problème majeur pour recruter. « A Carhaix par exemple, je connais une entreprise qui recrute uniquement dans un rayon de 5 km. C’est pourquoi nous travaillons de plus en plus sur des champs périphériques. » Prochainement une plateforme en ligne, régionale, va être ouverte. Elle recensera tous les logements saisonniers disponibles : lycées, Crous, communes, bailleurs sociaux … « Une fois encore c’est en mettant toute le monde autour de la table que nous trouverons le meilleur chemin pour atteindre le plein emploi et répondre aux besoins des entreprises. »

 

*Base : nombre de personnes tenues de rechercher un emploi (catégories A, B, C) au 4e trimestre 2023 soit 245 060 en Bretagne

 

 

 

 

 

 

 

Évènements

AGENDA DES ÉVÈNEMENTS À VENIR

Palmares
des entreprises
bretonnes

PALMARES 2023-2024 Je commande

Bretagne Économique