Fénicat : aux portes de Rennes, ce domaine équestre de 60 ha veut se remettre en selle, au plus vite !

Niché en pleine nature, aux portes de Rennes, Fénicat est devenu en 40 ans un village équestre qui accueille chaque année plusieurs milliers de jeunes, pendant les vacances ou dans le cadre de classes vertes. Créé en 1978 par Lucien et Suzanne Mauguin, le domaine naturel s’étend aujourd’hui sur 60 ha et emploie une dizaine de salariés. De nouvelles activités ont vu le jour dont la location de salles pour des évènements. Ce formidable élan a été stoppé net le 15 mars dernier. Depuis cette date, Fénicat n’a enregistré aucune recette ou presque. La famille prépare le rebond.

« A l’origine, Fénicat, c’est d’abord un rêve, une ouverture humaine et un engagement personnel, confie Lucien Mauguin, ancien commandant dans l’armée de Terre. En 1978, avec sa femme, il entreprend « un projet considéré un peu fou pour l’époque » : ouvrir un poney-club. « Mes deux filles montaient sur des grands équidés. Je trouvais la méthode inappropriée pour apprendre l’équitation aux enfants. Il fallait développer une pédagogie ludique et interactive ». A l’époque, le concept était totalement novateur. Fénicat sera le 1er poney-club à voir le jour en Bretagne et se lancera avec 8 Shetlands. Cavaliers tous les deux, le couple assouvit ainsi ses passions :  la transmission auprès des enfants, l’amour du cheval et de la nature.

 

De multiples activités

Les débuts sont modestes.  Fénicat, une ferme désaffectée rachetée par le couple, s’etend sur 2 ha et accueille les enfants le mercredi et le samedi. En 1981, les premiers colons dorment dans les deux dortoirs de la ferme entièrement restaurée et remis aux normes. Au fil du temps, Lucien Mauguin plante des arbres, environ 10 000, et parvient même à créer un étang en lieu et place d’une carrière de sable. « Je suis passionné d’écologie. J’ai recréé un bocage afin d’offrir aux animaux de la pâture et aux cavaliers, de la liberté. J’ai commencé à faire une étude du milieu en recensant la faune et la flore. Afin d’éduquer les enfants à tout cet environnement, nous avons recruté une éducatrice nature ». En parallèle, le couple aménage les bâtiments, crée les manèges et achète des chevaux. « C’est ma femme qui est responsable de la cavalerie. Aujourd’hui, nous avons 80 équidés, des chevaux et des poneys,  et comptons 400  adhérents à l’école d’équitation. Nous proposons aussi une formule anniversaire comprenant 1 heure de poney et des ballades à la carte en famille ou entre amis ».  Le centre équestre est aussi centre de formation. Depuis 2016, Olivier Sartre, le beau-fils, accueille des apprentis. Dix salariés, souvent formés sur place, y sont employés.

 

Une capacité de 110 couchages

Désormais, supervisées par Isabelle Mauguin, une des filles du couple, les colonies de vacances et les classes découverte se succèdent.  En 1997, 60 lits sont disponibles et 50 autres avec l’achat du domaine de Carcé en 2001, viennent compléter la capacité d’accueil. Sur ce second site, situé à proximité de Fénicat, 3 salles dont une de 200 m² et une cuisine professionnelle sont également ouvertes pour accueillir des évènements. « Sur les 20 mariages prévus cette année, seuls 4 sont maintenus », précise Isabelle Mauguin. En 2019, entre mars et octobre, nous avons totalisé 6 000 nuitées pour le centre vacances et autant pour les classes découverte. Chaque année, nous faisons appel à une trentaine d’animateurs BAFA. Cette année, du fait du Covid tous les séjours ont été annulés ou reportés. Le téléphone sonne de nouveau, c’est même un tsunami d’appels, mais pour des réservations en 2021 ».

 

Absence de recette en 2020

Résultat :  si en 2019, Fénicat enregistrait un chiffre d’affaires d’1,17 million d’euros, entre mars et septembre 2020, la crise va entraîner une perte d’exploitation de 585 000 euros. « Nous avons contracté un PGE de 200 000 euros et activé le chômage partiel, reprend Lucien Mauguin. Ce sont les seules aides dont nous avons bénéficiées. Pourtant notre démarche pédagogique auprès des enfants est une véritable mission de service public. C’est difficile à vivre car il faut continuer à entretenir les installations et nourrir les chevaux. Les cours d’équitation ont repris partiellement mais on ne fait que rattraper les séances perdues pendant la période de confinement. Depuis mars, nous n’avons aucune recette ». Pour l’aider à s’ y retrouver dans le labyrinthe des aides, le chef  d’entreprise a reçu le soutien de Gaëlle Pambour, conseillère à la CCI Ille-et-Vilaine . « Son écoute a été essentille ».

 

Aujourd’hui toute la famille relève les manches et se projette. « Notre souhait est de faire bénéficier de cette structure beaucoup plus d’enfants, en particulier de Rennes Métropole.  Notre domaine leur offre des espaces bocagers où s’ébattent des chevaux . C’est un formidable terrain de jeu pour l’éducation à l’environnement », conclut le chef d’entreprise. Ce contact avec la nature et l’animal représente sans-doute un rendez-vous en terre inconnue pour beaucoup de  jeunes.

 

Site Internet Fénicat

 

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