Etats-Unis et Mexique dans le viseur de MS Industrie

En pleine guerre commerciale, MS Industrie, à Brécé en Ille-et-Vilaine, affiche des projets d’implantation aux Etats-Unis et au Mexique. Reprise en octobre 2024, par Alexis Bonnel et Manuel Colasse, la PME industrielle (CA : 12M€ et effectif : 48 salariés), experte en conception et fabrication de machines spéciales, particulièrement pour le secteur automobile, entend consolider son activité à l’international où elle réalise 80% de ses ventes.

Ils ont fait connaissance, dans les années 2000 par l’intermédiaire de leurs enfants alors scolarisés dans le même établissement, en Normandie. L’un et l’autre ont ensuite poursuivi leur carrière professionnelle avant de reprendre, ensemble, en octobre 2024, MS Industrie à Brécé près de Rennes.

Un binôme expérimenté

« A chacune de nos rencontres, nous évoquions ce projet. Il a fallu attendre 2024 pour que les planètes s’alignent », glisse Manuel Colasse, codirigeant de MS Industrie, en charge de la Direction administrative et financière. De formation ingénieur, ce dernier avait cédé, un an plus tôt, son entreprise, Doselec (50 salariés et 11 M€ de CA), située dans le Calvados et spécialisée dans la conception et la fabrication de machines de conditionnement pour les pots destinés à l’agroalimentaire. « Bureau d’études, mécanique, automatisme, électricité, l’organisation est proche au sein de MS Industrie », souligne-t-il.

De son côté, Alexis Bonnel, également ingénieur, a effectué une grande partie de son parcours professionnel à l’international dans le secteur automobile, en tant que directeur de Business Unit, notamment chez Benteler Group où il est resté 14 ans. « En 2018, à mon retour du Japon, on m’a proposé un poste aux USA. Entre les, à mon retour élections présidentielles, le Covid et les difficultés économiques qui s’en sont suivies, le groupe a souhaité me faire revenir en Europe. J’ai alors décidé de reprendre ma liberté. » Nous sommes en 2023 et le CEO de MS Industrie, actionnaire majoritaire, se met à la recherche d’une PME à reprendre. « J’ai contacté Manuel. Nos critères se sont portés sur une PME industrielle, dans le secteur automobile avec une préférence pour le Grand-Ouest. »

 En mars 2024, par l’intermédiaire d’Acticam, le binôme commence à étudier le dossier de MS Industrie. « L’entreprise cochait toutes les cases. Notre parcours et notre projet ont convaincu le fondateur, Jean Lelièvre, de nous faire confiance. ». Six mois plus tard, en octobre 2024, Alexis Bonnel et Manuel Colasse prennent les rênes de la PME. Celle-ci emploie 48 salariés pour un chiffre d’affaires de 12 millions d’euros dont 80% à l’export

 

Une avance technique

La force de la PME, fondée en 1995 par Jean Lelièvre, tient dans son expertise dans le domaine de l’étanchéité de l’habitacle des automobiles, avec des machines et lignes complètes permettant la production de pièces en plastique, en caoutchouc ou métalliques, en procédant à une succession d’opérations (découpe, soudure, pliage, formage, etc.). Sous l’impulsion de son fondateur, l’entreprise s’est développée en local avec les équipementiers européens implantés à proximité (Hutchinson, Cooper Standard, Faurecia, …). « Jean Lelièvre a toujours travaillé sur des projets à forte automatisation offrant à l’entreprise une avance technique et un savoir-faire élevé. Quand certains équipementiers sont partis pour relocaliser ailleurs la fabrication de leurs systèmes d’étanchéité, ils ont emmené avec eux les machines conçues et fabriquées par MS Industrie. Régulièrement certaines d’entre elles reviennent à l’atelier pour une remise à niveau complète », explique Alexis Bonnel. Résultat : cette activité de machines spéciales pour l’étanchéité des voitures représente encore 70% de l’activité de la PME bretonne. Elle travaille avec une dizaine d’équipementier ou constructeurs dans le monde.

 

Une filiale aux Etats-Unis à l’horizon 2025-2026

L’ensemble des process et expertises développés depuis 30 ans sont applicables à beaucoup d’autres domaine. Ms Industrie s’est diversifiée dans la transitique et le stockage, ou encore d’autres machines destinées à la production automobile (poinçonnage de pare-chocs, postes d’assemblage de garnitures et tableaux de bord, etc…) ainsi que diverses industries comme l’électronique ou l’agroalimentaire.  « Pour ce secteur on a par exemple développé une machine capable de piloter des bols pour fabriquer des fromages. »

Avec 80% de l’activité réalisée à l’export, les nouveaux dirigeants travaillent au renforcement de certaines zones, Etats-Unis, Canada et Mexique en particulier. « Un des objectifs est de nouer des partenariats pour implanter des lignes d’assemblage. On garde la technique et le développement à Brécé.Par contre, on se rapproche de nos clients internationaux pour fabriquer sur place. Cette stratégie était prévue bien avant l’instauration des droits de douanes par Donal Trump », précise Alexis Bonnel. Un partenariat de ce type est en cours de montage au Mexique et à l’horizon 2025-2026, MS Industrie devrait ouvrir une filiale, dans le Michigan, aux Etats-Unis. « Pour gagner du temps et des réseaux, nous venons d’adhérer à Bretagne Commerce International. Faire partie de tout l’écosystème régional a été un choix, dès notre arrivée à Brécé. »

 

De belles perspectives avec l’essor des mobilités

En réutilisant les fondations de la stratégie déployée depuis plus de 30 ans au sein de l’entreprise, le nouveau tandem table sur une chiffre d’affaires de 20 millions d’euros d’ici 7 ans. « Le secteur de la mobilité est en plein essor et la demande va s’accélérer. Dans l’automobile, les séries sont plus petites mais les modèles de plus en plus nombreux.  C’est pourquoi, malgré la hausse des coûts et des droits de douane, environ 10%, les perspectives sont plutôt favorables. Qui plus est, le marché de l’emploi s’est un peu détendu même si les profils de poste en électromécanique restent rares. D’autant plus que chez nous, ils doivent savoir parler anglais. Nos machines spéciales embarquent de l’automatisme, de l’informatique, de la cybersécurité et demain de l’intelligence artificielle. La proximité avec les centres de formation qui proposent des cursus en alternance ou en apprentissage constituent un sujet de première importance. Par chance, dans la fabrication de machines spéciales, il n’y a pas de récurrence. C’est un véritable atout pour attirer et fidéliser les collaborateurs », conclut Manuel Colasse.

 

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