Couédic Madoré (22). Lancée depuis cinq ans, la chasse aux économies d’énergie porte ses fruits

C’est un pilier de l’agroalimentaire breton. Couédic Madoré, 110 salariés, un peu plus de 20 millions de chiffre d’affaires en 2021, est leader en France dans la conception et la fabrication d’équipements à destination des abattoirs. Depuis cinq ans, la PME a investi massivement dans la sobriété énergétique et les résultats sont au rendez-vous. Alors qu’elle entend poursuivre sur cette voie et investir environ 800 K€ dans l’isolation de la toiture de son bâtiment, elle se voit refuser une aide au financement pour 2,5% de pente de toit en trop. Une décision difficilement compréhensible.

C’est en 1983 que la SARL Couédic Madoré voit le jour sous l’impulsion de trois hommes :  Jean Madoré, Robert Le Maux et Bernard Couédic. En 1997, la SARL devient la SAS Couédic Madoré Équipement et déménage à Plémet, en plein centre Bretagne dans le but de s’offrir un nouveau développement. Et de fait, le nombre de salariés passe rapidement de 65 personnes à 110 en quelques années.  Aujourd’hui, ils sont 24 à travailler au sein du bureau d’études, 42 à l’atelier, 24 au montage et la partie commerciale occupe dix personnes. « L’entreprise a fait le choix de maîtriser l’intégralité du processus de réalisation. Ça fait une grande différence avec nos concurrents car nous sommes en mesure d’apporter un service tout le long de la vie du produit. On travaille beaucoup sur la proximité, confie Serge Horellou, directeur général. Les clients de Couédic Madoré sont principalement les grands groupes français connus de l’abattage (Bigard Jean Floc’h, Cooperl…) mais l’industriel breton exporte aussi entre 15% et 20% de sa production, en Europe et au Japon.

 

chauffage éclairage : des gains conséquents

Depuis cinq ans l’entreprise travaille sur les économies d’énergie. Le bâtiment de 7 500 m² dont 1 500 m² de bureaux date de 1997, « forcément, le matériel a vieilli » rapporte Serge Horellou.  On a commencé par remplacer tous les radians gaz de l’atelier et installé une horloge hebdomadaire. Nous sommes passés de 380 000 kWh à 350 000 kWh, soit environ 15% d’économie sur un an. »

Ensuite, la PME s’est penchée sur l’éclairage avec le concours de la Carsat. Elle a remplacé ses 318 néons 150 Watt par 256 néons Led 58 Watt. « Nous y avons adjoint un système de régulation d’intensité qui permet aux nouveaux tubes de tenir compte de la lumière extérieure. Sur un an, la facture d’électricité pour la partie atelier (6 000 m²) est passée de 18 000 euros à 4 000 euros, soit une réduction de 2/3 de la consommation. Sans compter que la durée de vie des leds étant beaucoup plus longue, nous n’avons plus besoin d’employer une personne à la maintenance des éclairages. Maintenance qui dans un bâtiment de grande hauteur nécessite souvent un échafaudage. » Cet investissement d’environ 120 000 euros a été financé par la Carsat Bretagne à hauteur de 30 000 euros.

L’entreprise s’est ensuite intéressée aux bureaux. Elle a remplacé tous les convecteurs par des radiateurs à fluide caloporteurs en y intégrant là aussi un système d’horloge hebdomadaire. Tous les néons ont également laissé place à des éclairages Led. « Résultat, sur cette partie bureaux, nous avons diviser par trois notre consommation électrique », poursuit Serge Horellou.

 

Décarbonation de l’outil de production

Cette course à la sobriété énergétique prend aujourd’hui une nouvelle dimension. « Nous allons remplacer une machine de découpe laser métal par une nouvelle technologie. » Le montant de l’investissement s’élève à 600 000 euros, mais il en vaut la peine. « Nous devrions diviser par deux notre consommation d’électricité et de gaz. »  Le projet est d’ores et déjà validé mais le délai d’attente pour la livraison de cette nouvelle machine s’élève à huit mois.

 

Isolation de la toiture

Un autre projet en cours est l’isolation de la toiture par le dessus. « Là encore nous attendons un gain de 30 % sur la consommation en gaz des radians. Nous avons obtenu un premier devis de 800 K€ et en attendons un second depuis trois mois. Les fournisseurs ont du mal à obtenir le prix des isolants, ce qui entraîne des retards en chaîne. Mais c’est un autre problème. »

 

Comment se retrouver dans le panel des aides ?

Avec de tels efforts d’investissement en faveur de la décarbonation, Serge Horellou avait imaginé pouvoir bénéficier de certaines aides publiques au financement. Courant 2022, il s’est tourné vers Jean-Sébastien Flinois, conseiller entreprise développement durable à la CCI Côtes d’Armor. Objectif : étudier tout le panel des aides à la transition énergétique au existantes. Le projet d’isolation de toiture terrasse de son bâtiment semblait correspondre aux critères listés dans le volet 3 « Decarb flash 2022 » de l’appel à projet industrie zéro fossile*.  « A mon grand désarroi, mon dossier a été rejeté sous le seul prétexte que la pente de mon toit faisait 7,5 % au lieu de 5%*. C’est incompréhensible. » Quoi qu’il en soit Couédic Madoré mènera son projet à son terme même si la PME se voit priver d’une aide équivalente à 30% de la facture soit plus de 200 K €.  « Le retour sur investissement ne se fera pas avant 10 ans mais il est essentiel de poursuivre nos effortsCeux-ci ont été tellement importants ces cinq dernières années que je vais avoir du mal à trouver de nouvelles marges de manœuvre pour abaisser encore de de 10% ma consommation d’énergie. »

 

Le carnet de commande est bien rempli et les perspectives de l’entreprise, à moyen terme, sont bonnes. « Je suis serein, confie Serge Horellou. Pendant deux ans, jusqu’en septembre 2024 j’ai une garantie sur l’électricité avec un tarif réglementé. Concernant le gaz, notre contrat court jusqu’en juillet 2023 avec une clause d’imprévision, mais ça je l’ai découvert récemment, qui prévoit de nous faire payer le prix fort sur la partie excédentaire (comparaison avec la consommation de l’année précédente). Je constate également une véritable prise de conscience, parmi les collaborateurs, des enjeux climatiques et écologiques. »

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