Côtes d’Armor : championne de l’innovation, Obsam se sent pousser des ailes

Rien  ne prédestinait Nathalie Barat à  devenir chef d’entreprise qui plus est dans un domaine aussi pointu : l’obsolescence des avions et aéronefs. La démarche est si extra-ordinaire qu’à ce jour aucune autre entreprise au monde ne l’a initiée. C’est donc en toute logique que le jury des Oscars des Côtes d’Armor* a décerné à Obsam (Quévert), le prix de l’innovation 2018.

 « Je suis tellement dans ma bulle que je n’avais pas du tout pris conscience de l’aspect innovant d’Obsam. Toute l’équipe et moi-même, nous sommes très fiers de recevoir ce prix de l’innovation, même si  j’ai encore du mal à y croire », souligne avec émotion Nathalie Barat. De formation comptable la dirigeante d’Obsam a occupé un premier poste dans une compagnie aéronautique. C’est là qu’elle se passionne pour la technique et la maintenance aéronautique. «Je me suis aperçue que tous nos clients rencontraient la même difficulté à se  procurer des pièces détachées. Un aéronef dure cinquante ans mais l’évolution technique est constante. De plus, sur un marché mondialisé, les fabricants disparaissent ou réévaluent leurs lignes de production rapidement ». En 2000,  elle finit par lâcher son poste de comptable pour celui de commerciale  dans une autre compagnie aéronautique à Dinard. « Là, j’ai décroché mon premier marché auprès de la structure intégrée du maintien en condition opérationnelle des matériels aéronautiques de la Défense (SIMMAD). Il s’agissait de l’entretien des Falcon 20 ». l’aventure démarrait.

 

Création de NHE Aero en 2009, puis Obsam en 2016

Arrive 2009, année de création de sa première entreprise, NHE Aero basée à Quévert près de Dinan. La PME devient rapidement  une des centrales d’achats les plus performantes dans le milieu aéronautique militaire, en France mais  aussi à l’étranger. « On s’occupe de toutes les familles de produits nécessaires à la construction d’un aéronef. Notre base de données comporte 800 000 références ». Passionnée, elle décide d’aller plus loin. La dirigeante consacre alors trois ans à l’écriture de son nouveau projet, un logiciel assurant la veille et le traitement de l’obsolescence aéronautique. Il aboutit à la création d’Obsam fin 2016.

 

2018, premiers contrats avec Thales

 « Si la veille existe chez les constructeurs, nous sommes uniques dans notre démarche : suivre toutes les pièces et composants des aéronefs, quel que soit le fabricant. Nous donnons à notre client une visibilité sur les commandes à effectuer. Le mandat qu’il nous confie nous permet aussi de motiver le fabricant à poursuivre la production. En cas d’arrêt, nous rachetons   les   plans   pour   faire   fabriquer   un produit similaire, dans le respect des normes et agréments en vigueur. Nous répondons à un besoin réel et c’est ça qui est particulièrement motivant ». Thalès vient de lui  confier, et  pour 10 ans,   une  partie  du  contrat de veille LORCA  (Logistique  Optimisée  pour le Réapprovisionnement de Consommables Aéronautiques). « Ce sont plus de 60 000 pièces à suivre ».  Un deuxième contrat, toujours avec Thales, devrait être également être conclu prochainement sur le volet traitement de l’obsolescence. « Nous avons fait la preuve de l’efficacité de notre démarche, en optimisant le taux d’AOG (aircraft on ground) auprès de nos clients, grands équipementiers et constructeurs du monde entier. Si la production reste en Bretagne, nous avons ouvert des agences commerciales à Paris et Bordeaux, et ce printemps en Espagne».

 

15 recrutements en cours

 La prochaine étape sera la création d’Obsam Marine. « On nous réclame , c’est un gros marché qui se présente à nous », poursuit Nathalie Barat.  Avant cela, il lui recruter 15 personnes dont « des enquêteurs d’obsolescence ». « C’est un métier qui demande une qualité essentielle, la curiosité. Pôle emploi à Dinan nous aide à détecter les bons profils, nous les formons ensuite selon un processus bien rôdé ». Et puisque dans les semaines à venir l’effectif passera à 30 personnes, il lui faudra aussi trouver très rapidement de nouveaux locaux. Les élus costarmoricains présents à la soirée des Oscars 2018 se sont engagés à l’aider à trouver rapidement une solution. Il faut dire que cette chef d’entreprise, qui a grandi à Orly au pied du tarmac, est bien décidée à saisir toutes les opportunités pour faire voler les avions le plus longtemps possible.

 

* Les Oscars des Côtes d’Armor 2018 

 

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