C'est un soulagement (teinté d’une pointe d’inquiétude quand même), la lumière au bout du tunnel, des rires et des joies à (re)venir : le mercredi 9 juin, soit le jour de la phase 3 du déconfinement, le parc de jeux indoor Alrekids va pouvoir rouvrir ses portes et accueillir à nouveau les enfants et leurs familles. La fin d'une année de combats, d’espoir et de désespoir mêlés pour Kristell Noël, la fondatrice et dirigeante de cette toute jeune entreprise.
Sans les enfants, leurs rires et leur joie de jouer, l’endroit est bien triste et monotone. Alrekids a ouvert en juillet 2019 dans un bâtiment de 800m² et 7 mètres de hauteur, de quoi héberger une structure de jeux indoor érigée sur 3 étages : le paradis des enfants et de leurs parents pour y partager des éclats de rires en cascade et des anniversaires inoubliables. « On a fait un très bon démarrage en affichant complet tous les jours… ça aura duré 6 mois », se rappelle Kristell Noël, créatrice de ce lieu et dirigeante de cette toute jeune entreprise*. La suite, on la connait tous : cluster, puis confinement, reconfinement, re-re….
Les parcs de jeux indoor pâtissent sévèrement de la crise sanitaire en cours. Lors des périodes de réouverture autorisées et conditionnées (100 enfants/jour au lieu de 200), la clientèle a été timide. Les lieux clos restent délaissés ; leurs gérants partagent le même sentiment. « De mai à octobre 2020, on a vécu les montagnes russes en termes de fréquentation, quand bien même nous avions élargi nos horaires d’ouverture », remarque Kristell Noël dont le chiffre d’affaires, tout comme la jauge, atteint des profondeurs. « Au premier confinement, les aides ne m’ont pas permis de compenser les charges fixes : 1 500 euros reçus pour 16 000 euros de charges ! » Depuis décembre 2020, ces aides ont été réévaluées à 10 000 euros, comme pour tous les établissements fermés administrativement.
Faire entendre sa voix et ses revendications
Pour survivre à cette crise, la nouvelle dirigeante a contracté un PGE (prêt garanti par l’Etat). « Depuis, on vit dessus », raconte Kristell Noël qui ne s’est pas versée un salaire depuis plus d’un an et qui, nonobstant, décuple d’énergie pour s’adapter à la situation, coûte que coûte. Dès novembre 2020, elle dépose un dossier de demande d’habilitation CLSH (centre de loisirs sans hébergement) auprès de la commission Jeunesse & Sport, qu’elle obtient. « En décembre, j’ai embauché des jeunes diplômés pour encadrer les journées « magie de Noël. On pensait pouvoir réitérer l’expérience aux dernières vacances de Pâques, avant qu’elles ne soient déplacées et contraintes par la limitation des déplacements », souligne la cheffe d’entreprise dont l’établissement est fermé depuis le début de l’année en cours. Pour mieux faire entendre sa voix et les revendications de sa profession, Kristell Noël s’est également rapprochée de son syndicat professionnel, le Space, dont elle est devenue la coordinatrice régionale. « On s’est battus pour obtenir des aides complémentaires aux 10 000 euros versés mensuellement et qui ne couvrent pas nos frais fixes. On a obtenu gain de cause, à raison d’une prise en charge à 90% du solde restant, depuis janvier 2021 », se félicite la nouvelle militante qui défend les intérêts de l’ensemble des exploitants d’espaces de loisirs indoor.
En pleine saison basse
Depuis la présentation du calendrier de déconfinement, les parcs de loisirs indoor pensent pouvoir rouvrir le 9 juin prochain, au même titre que les salles de sport. « Nous attendons confirmation car les parcs de loisirs indoor n’ont toujours pas été cités dans la liste du gouvernement », souligne Kristell Noël qui garde un point de vigilance sur le maintien des aides. « Nous allons rouvrir en pleine saison basse pour nous. Avec les protocoles sanitaires, l’été s’annonce d’ores et déjà compliqué », escompte la cheffe d’entreprise qui se réjouit cependant de la seule perspective de réouverture. « Psychologiquement, j’ai besoin de travailler. »
Voir le site Alrekids
*Kristell Noël a été accompagnée par la CCI du Morbihan dans son parcours de création d’entreprise. Elle a notamment suivi la formation « 5 jours pour entreprendre » au cours de laquelle elle a découvert les différentes étapes du projet.