Bretagne et International. « Soyons Breton à savoir audacieux, innovant, pragmatique et solidaire « 

La première porte à pousser avant de se lancer à l’international est celle de Bretagne Commerce International (BCI). En 2021, près de 2 000 entreprises bretonnes ont été accompagnées par l’association régionale portée par la Région et la CCI Bretagne et près de 1 000 d’entre elles ont renouvelés leur adhésion.  « C’est la preuve que la structure a tenu bon », a souligné son président, Christian Queffelec, à l’occasion de la 10e édition de l’Open de l’international. L’événement, qui se tenait ce 4 juillet à Saint-Brieuc, a fait salle comble pour son retour après deux années de pandémie. Dirigeants et acteurs du monde économique sont aussi venus écoutés Jean-Yves Le Drian, l’ancien Ministre des affaires étrangères, la navigatrice Marie Tabarly, l’ancien astronaute Jean-Loup Chrétien et le président de France Industrie, Alexandre Saubot.

La crise du Covid, puis aujourd’hui le conflit entre la Russie et l’Ukraine n’ont pas entrainé la chute du nombre d’entreprises bretonnes travaillant à l’export. Selon les chiffres des Douanes, elles sont aujourd’hui près de 4 000 issues pour l’essentiel, de l’agroalimentaire, de l’industrie en général et des services numériques à avoir franchi le pas en 2021. Pour autant Bretagne Commerce International a dû s’adapter et accroître son offre digitale. « Le virage 3.0 a bien été pris et nous allons accélérer dans cette voie en multipliant notre offre de webinaires, indique Christian Queffellec.  Nous sommes également partie prenante dans l’évolution du commerce, à savoir qu’il nous faut continuer à exporter tout en assurant la décarbonation de l’économie. » En 2022, le budget de l’association s’élève à 6, 7 millions d’euros. « Nous retrouvons notre volumétrie d’actions d’avant covid ». Celle -ci se traduit par une plus grande participation de salons en Europe, un accroissement des visites d’acheteurs dans les PME bretonnes et une diminution d’actions individuelles.

 

La fin du « quoi qu’il en coûte » va laisser la place au « qui va payer quoi »

Pour le Président de la Région, Loïg Chesnais-Girard, « le besoin de BCI pour la Bretagne n’est plus à démontrer. La question qui se pose est « qu’est-ce que nous voulons en faire ? Le temps d’avant ne reviendra pas. Les crises sanitaire, géopolitique, énergétique et climatique ont bouleversé le monde. C’est à la fois angoissant et enthousiasmant car nous devons nous requestionner face à cette nouvelle donne. Le commerce international ne sera plus pareil. Nous devons travailler collectivement notre valeur ajoutée et mettre en place des process relocalisation industrielle tout en restant ouvert sur le monde. Dans ce moment chaotique pour les CCI comme pour la Région où la fin du « quoi qu’il en coûte » va laisser la place au « qui va payer quoi », seule l’innovation pourra nous sortir de cette situation. »

Même tonalité dans les propos tenus par Jean-Pierre Rivery, président de la CCI Bretagne : « Depuis 10 ans, les CCI de Bretagne et la Région Bretagne ont investi massivement dans cet outil commun destiné à aider les entreprises bretonnes à exporter, les TPE/PME en particulier. La conquête de marchés internationaux reste l’un des principaux moteurs de croissance. Cependant, nous allons devoir apprendre à décarboner nos échanges et relocaliser une partie notre industrie »

 

Un monde en bascule

Une façon d’introduire le thème de la table ronde qui suivait cette assemblée générale : la Bretagne et l’international dans un monde en Transitions. « Le modèle breton a fait école. L’international doit concerner tout le monde et la culture à l’export commence sur le territoire », a souligné Jean-Yves le Drian après avoir rappelé la genèse de Bretagne Commerce International.   L’ancien Ministre des affaires étrangères s’est ensuite montré quelque peu pessimiste. « Nous sommes dans un monde en désordre total, en conflictualité permanent. Un monde en bascule dont je ne connais pas la sortie […] Je ne nous promets pas de beaux jours. La guerre en Ukraine va durer plusieurs années […] Malgré tout Poutine a rendu service à l’Europe. Elle a retrouvé sa souveraineté. Il faut nous interroger sur la mondialisation de demain. La chaîne de valeur doit se réorganiser et entraîner la relocalisation de notre industrie. »

 

La réindustrialisation passera par les territoires

 Se voulant plus optimiste, Alexandre Saubot a enchaîné : « Dans ce contexte, nous avons quelques espoirs. Les transitions numériques et écologiques remettent à plat certains modèles. Le choc de la guerre en Ukraine est beaucoup plus violent pour l’Allemagne. C’est l’occasion de se refaire. Cela n’est possible que si l’Etat et tous les acteurs économiques travaillent ensemble. L’enjeu de la souveraineté est essentiel. Un pays sans industrie et un pays en déclin. Ça doit devenir le projet de tout un pays. Rappelez-vous c’est parce qu’il n’y a pas eu de décision de prise que la France s’est désindustrialisée ».

 

Et Jean-Yves Le Drian de conclure : « Cette réindustrialisation passera par les territoires. Alors soyons Breton à savoir audacieux, innovant, pragmatique et solidaire. »

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