Brasserie de Bretagne se lance à la conquête du marché national

Première brasserie de Bretagne en termes de production et de ventes, la concarnoise Brasserie de Bretagne déploie une ambition nationale à double effet : d'abord en rachetant une brasserie artisanale par région de France (trois acquisitions ont déjà été validées), puis en ouvrant cette année les ventes de sa bière totem, la Sant Erwan, aux linéaires de France et de Navarre. Sur un marché brassicole qui se tend, le modèle économique déroulé par l’acteur finistérien permet de renforcer l’activité tout en préservant la diversité des productions locales.

Sant Erwann a changé de tête, mais pas de recette ! La bière « tête de gondole » de la Brasserie de Bretagne a revu son look, plus « hype » et authentique, avec ce nouveau visage, au regard droit et la barbe flottante, peint sur les étiquettes. C’est la touche de modernité apportée aussi sur les logos des autres packaging. Les recettes, elles, n’ont pas bougé. Les bières Britt, Sant Erwann, Dremmwel et Ar-Men qui fondent le succès de la Brasserie de Bretagne à Concarneau, restent identiques, depuis 25 ans que cette entreprise existe et se développe. En 2023, plus de 11 millions de litres ont été brassés dans ses cuves, et distribués, majoritairement, dans les grandes surfaces de Bretagne (70% des ventes). La brasserie concarnoise est leader sur le marché régional, et compte bien le rester. Mieux, elle entend conquérir le marché national.

Création de Fabulous French Brasseurs

Car depuis quelques années, Brasserie de Bretagne a étendu sa toile et sa présence sur le territoire. Discrètement, la première brasserie locale a dépassé les frontières régionales pour constituer un groupe d’envergure nationale. En rachetant la Brasserie artisanale du Sud en 2018, la Brasserie de Vézelay en 2019, la Brasserie du Dauphiné en 2021, Brasserie de Bretagne (Bdb) s’est renforcée pour devenir the Fabulous French Brasseurs (FFB) : un groupe de quatre brasseries réunissant neuf marques de bière, une cinquantaine de références, 115 collaborateurs et 28 millions d’euros de chiffre d’affaires. Pour sa première participation en tant qu’entité au salon de l’agriculture à Paris, the Fabulous French Brasseurs s’est vue décerner trois médailles d’argent (deux pour la Brasserie de Bretagne, une pour la Brasserie de Vélzelay) remportées au Concours Général Agricole 2024.

« Notre stratégie est de devenir un acteur principal de la bière artisanale en France, en maillant nos sites de production avec une mise en commun des services support », explique Clément Bedbeder, président directeur général de FFB et BdB. Localement, chaque brasserie continue de produire ses bières selon ses ingrédients, ses recettes et ses singularités. Seule la logistique est centralisée à Concarneau, dans les locaux flambants neufs de la Brasserie de Bretagne. « Nous pouvons adresser une offre diversifiée et structurée aux réseaux de distribution, et aussi simplifier la gestion administrative des ventes. » Un modèle de croissance basé sur la synergie en vue de pérenniser l’activité et solidifier les finances du groupe. De nouvelles acquisitions sont en vue, programmées pour 2024. « Notre volonté est d’intégrer une brasserie par région de France, préférentiellement des entreprises qui ont des marques fortes afin de favoriser nos parts de marché et notre efficacité de développement », explique le Pdg dont la brasserie initiale, celle de Bretagne, reste la plus importante du groupe en termes de capacité et volume de production.

Continuer à investir

Cette (ré)unification des brasseries s’opère à un moment idoine pour Brasserie de Bretagne. En 2022, la bière a certes détrôné le vin pour devenir l’alcool préféré des Français, sa consommation marque cependant un premier coup d’arrêt (marché en recul de 6% en 2023). Conséquences : le marché se resserre et la montée en pression des brasseries (jusqu’à 2800 recensées en France) se tasse. Finie la période (2010-2020) où un nouvelle brasserie ouvrait chaque jour en France. Aujourd’hui, 10% d’entre elles pourraient ne pas se relever de cette chute du marché.

Soutenue par ses croissances externes et sa logistique commune, Brasserie de Bretagne assure donc ses arrières, et son avenir. Celui-ci passe par un renforcement des ventes en Bretagne -« nous avons gagné 6% de parts de marché en Bretagne et 10% en Finistère. Il faut continuer sur cette lancée » -, et par le lancement de sa marque Sant Erwann sur le marché national. « Grâce à notre réseau de distribution élargi, nous allons placer cette bière sur tous les linéaires de France », explique Clément Bedbeder. D’où la création de cette nouvelle identité, et d’une offre différenciée avec la sortie d’une canette de 50 cl.

La Brasserie souhaite également accentuer son engagement environnemental. « En tant que membre fondateur du réseau Distro, nous mettons en place un système de bouteilles consignées. Nous sommes plusieurs brasseurs mobilisés pour utiliser une même bouteille, celle de 75 cl, qui pourra être réemployée dans toutes nos entreprises », explique Clément Bedbeder. Pour ce faire, Brasserie de Bretagne investit dans de nouveaux process de colle, d’étiquettage et d’encapsulage. En 2024, d’autres investissements seront fléchés sur des outils d’optimisation des ressources, l’eau notamment, et des consommations d’énergie. Ces derniers appuieront le développement de l’activité de l’usine de Concarneau dont la capacité de production peut grimper jusqu’à 15 millions de litre de bière à l’année.

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