Bonne résistance de l’économie bretonne

A l'occasion de la 31 édition du Palmarès des entreprises bretonnes, nous avons interviewé Jean-François Garrec, Président de la CCI Bretagne. Pour lui, comme pour un grand nombre d'acteurs économiques, le constat est clair : créations d'emplois, création d’entreprises, en 2019 comme en 2018, la Bretagne fait mieux que le niveau national. Ces derniers mois, l’activité des PME et ETI bretonnes a bien résisté, malgré les nombreux discours anxiogènes autour du Brexit ou des relations commerciales sino-américaines.  Toutefois dans presque tous les secteurs d’activité, les chefs d’entreprise continuent à pointer du doigt les difficultés de recrutement. C’est d’ailleurs aujourd’hui l’un des enjeux les plus cruciaux.

Comment se porte l’économie bretonne ?

Au sein d’un environnement économique incertain, l’économie bretonne tient le cap. Avec un taux de chômage de 7% au deuxième trimestre, il atteint son plus bas niveau depuis dix ans. C’est l’un des plus faibles en France, avec les Pays de la Loire. Sur un an, de juillet 2018 à juillet 2019, la Bretagne a enregistré 15 400 emplois supplémentaires, soit une progression de 1,3%. Là aussi, nous faisons mieux que le niveau national. En matière de création d’entreprises, 2018 a battu tous les records avec 23 000 entreprises créées en Bretagne. Enfin, dans un autre registre, le nombre des passagers dans les aéroports bretons a crû de 7%. Ces résultats auraient sans doute été encore meilleurs sans le mouvement des « gilets jaunes » qui a beaucoup pesé en fin d’année sur le ressenti des chefs d’entreprise et le moral des affaires. Toutefois, d’après notre dernière enquête de conjoncture (1), l’activité des entreprises est repartie à la hausse sur le premier semestre. Ces derniers mois, l’activité reste encore bien orientée, malgré les nombreux discours anxiogènes autour du Brexit ou des relations commerciales sino-américaines notamment.

 

Dans un contexte aussi anxiogène, comment expliquer cette bonne tenue de l’activité des entreprises ?

Il est vrai que, au regard de la morosité de la conjoncture internationale, cette performance est plutôt réconfortante. Elle tient aussi dans le fait que notre économie est moins exposée au commerce international. Mais nous y reviendrons plus loin. Le principal moteur de la croissance reste, de loin, la consommation des ménages. Les taux d’intérêt extrêmement bas favorisent aussi l’investissement et le prix de l’énergie reste raisonnable. Tout cela pousse les embauches, malgré des difficultés de recrutement qui atteignent des sommets, notamment dans l’industrie. C’est d’ailleurs l’un des enjeux les plus cruciaux. Après la crise du carnet de commandes, on est entré dans celle du recrutement. Quand on entend certains industriels bretons de l’agroalimentaire tenir des propos tels que : « Nous ne nous lancerons dans des investissements industriels qu’à la condition d’être sûrs d’avoir des hommes et des femmes pour faire tourner les usines », il est normal que les CCI se mobilisent sur la meilleure façon de les accompagner.

 

Quelles sont aujourd’hui les meilleures solutions pour recruter ?

La promotion et le contenu de la marque employeur pour attirer les meilleurs, fidéliser les talents et développer l’engagement des collaborateurs en est une. C’est pourquoi, aujourd’hui, les CCI bretonnes proposent aux entreprises des ateliers sur le sujet. Dans cette compétition entre recruteurs, les entreprises sont conscientes qu’elles doivent afficher leurs différences pour sortir du lot. Salaires, conditions de travail, avantages sociaux sont des arguments qui comptent toujours mais qui ne sont plus suffisants. La Responsabilité sociale de l’entreprise (RSE) pèse aussi, et de plus en plus sur le choix des futurs salariés. À l’heure des réseaux sociaux qui, en un clic, font et défont les réputations, soigner et valoriser « sa marque employeur » est un challenge à relever pour l’industrie et les entreprises en général. Pour pallier le manque de candidats, les entreprises sont aussi de plus en plus nombreuses à miser sur l’alternance. C’est un moyen unique de tester un jeune aux méthodes et outils de l’entreprise pour ensuite le recruter. Avec ses principaux outils de formation et des apprentis répartis sur tout le territoire, le réseau des CCI a formé notamment quelque 4 500 jeunes en 2018. Des jeunes qui ont aussi déposé 4 000 CV sur le site www.bretagne-alternance, consultable par toutes les entreprises. Enfin, l’intelligence artificielle et la réalité virtuelle sont des tendances à suivre pour le recrutement. Là encore, des conférences et des tables rondes regroupant des experts et des entreprises sont organisées par les CCI sur leur territoire.

 

Qu’attendez-vous du protocole d’accord pour la Team France Export lancée en juillet dernier en Bretagne et dont vous êtes partenaire ?

L’international, pour toutes nos entreprises, c’est la croissance et l’emploi. Et évidemment, on se doit de travailler tous pour cela. L’ambition de ce protocole est donc forte. Il permet la mutualisation des expertises et des moyens, complémentaires de Business France et de BPI France avec ceux, déjà réunis au sein de Bretagne Commerce International, de la Région et de la CCI Bretagne. Dans ce nouveau dispositif, les CCI, en proximité de toutes les entreprises sur le territoire, portent la mission de sensibilisation et celle du premier accueil. Elles accomplissent également les nécessaires formalités administratives pour le compte de chaque exportateur. En articulant Team France Export avec BCI, on crée un mode d’action cohérent inédit au bénéfice des entreprises de la région. On leur offre la garantie d’un accompagnement global et efficace tout au long de leur parcours à l’export. D’ores et déjà, on peut se donner rendez-vous en 2020 pour les résultats et les success stories ! 

 

Commandez le Palmarès des entreprises bretonnes 2019-2020

 

Évènements

AGENDA DES ÉVÈNEMENTS À VENIR

Palmares
des entreprises
bretonnes

PALMARES 2023-2024 Je commande

Bretagne Économique