BCM Cosmétique poursuit sa chasse aux économies d’eau, 10 000 m3 en cinq ans, avec l’appui d’Ecod’O

Engagé depuis six ans dans la chasse aux économies d’eau, ressource naturelle qu’elle utilise tout au long de son processus de fabrication, BCM cosmétique à Vitré (35) a déjà obtenu des résultats significatifs : entre 2018 et 2023, le site de production, propriété du groupe Fareva, qui emploie 380 salariés (+ 100 à 150 intérimaires) pour un chiffre d’affaires de 68 millions d’euros, est passé d’une consommation annuelle de 30 000 m3 d’eau à 20 000 m3, soit 33% d'économies. Afin d’amplifier sa démarche, l’usine bénéficie depuis un an du programme Ecod’0 impulsé par la CCI Bretagne et piloté par Bretagne compétitivité. « Nous avons fait 80% du chemin. Il nous reste les 20% les plus difficiles à engager », rapporte Pascal Moreau, Directeur Environnement, Sécurité, Qualité de BCM Cosmétique.

Racheté en 2017 par le groupe français Fareva, BCM Cosmétique fabrique des cosmétiques pour différentes marques : distributeurs, parapharmacie et industrie du luxe. Installé depuis les années 1980 à Vitré, à une trentaine de kilomètres de Rennes, il est un des plus gros employeurs de la ville avec un effectif pouvant dépasser les 500 personnes à l’occasion de pics d’activité (intérimaires compris). « Depuis la création du site nous avons opéré 10 agrandissements. Aujourd’hui, notre surface de production s’élève à 60 000 m²« , explique Pascal Moreau. Le site est spécialisé dans la fabrication de soins visage et corps, de baumes à lèvres, soins solaires, crème dépilatoire, fond de teint et mascaras. « Soit entre les pots, les flacons, les tubes … 600 références. Pour certains clients, nous répondons à leur cahier des charges. Pour d’autres, nous développons nos propres formules. Nous travaillons aussi bien pour de grandes marques de cosmétiques que pour des marques de la grande et moyenne distribution. »

62 millions de produits

Les 62 millions de produits qui sortent de l’usine de Vitré sont destinés à une cinquantaine de clients. « 10% d’entre eux représentent 80% du chiffre d’affaires. » En 2023, celui-ci s’est élevé à 68 millions d’euros : « Nous avons retrouvé notre niveau d’avant Covid et arrêté la production de gel hydroalcoolique, 8 millions de flacons au plus fort de la pandémie. Les marques de luxe font souvent appel à nous pour certains produits complexes. » Cette expertise tient dans des équipements de pointe dimensionnés pour des séries de 5 000 à 100 000 pièces.

Raccordé au réseau eau chaude de la ville de Vitré

Comme tout fabricant de produits cosmétiques, le site de Vitré est soumis au contrôle de l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM). Il cumule également les certifications : IFS, FDA, Ecocert-bio… « Chez nous, la préservation de l’environnement n’a jamais été un effet de mode. Notre premier bilan carbone remontre à 2008 et depuis 2011, nous sommes raccordés au réseau eau chaude de la ville de Vitré. » Celui-ci est alimenté par les calories émises par des industriels de l’agroalimentaire et transformé en énergie qui une fois captée et réinjectée dans le réseau,  alimente en eau chaude (85°) la piscine et plusieurs sites industriels dont celui de BCM Cosmétiques. « A l’époque, nous n’avons pas hésité à investir dans ce système très innovant. Il a nécessité l’installation de plusieurs dizaines de mètres de tuyaux, mais au final, nous avons supprimé notre chaudière et abaissé de 20% nos émissions de CO2. »

10 000 m3 d’eau économisés en 5 ans

La moitié de l’eau consommée sur le site est utilisée pour le lavage des équipements de fabrication. « La quantité diffère selon le tonnage produit. Par exemple, les émulsions colorées sont très consommatrices d’eau et nécessitent plusieurs rinçages. Nous utilisons de l’eau de qualité pharmaceutique à savoir une eau purifiée obtenue par traitement à l’osmose et soumises à des contrôles qualité chimico-physiques et microbiologiques. Un tiers de l’eau utilisée pour fabriquer cette eau purifiée repart aux égouts.» En 2017, à l’occasion de la 10e extension de son site, le groupe a investi 2, 5 millions d’euros dans des unités NEP, de nettoyage en place, spécialement conçues pour le nettoyage de cuves de process dans l’industrie pharmaceutique et cosmétique avec une perte d’eau réduite. « Ces investissements ainsi que d’autres, comme le passage en tout automatique du nettoyage des petits équipements, l’installation de racleuses sur tous les tuyaux ou encore la baisse de l’eau chaude à 65°, nous ont permis des économies d’eau substantielles. » Entre 2018 et 2023, BCM Cosmétique a économisé 10 000 m3 d’eau. La consommation d’eau est passé de 30 000 m3 à 20 000 m3.

 

Un nouveau potentiel d’économies avec Ecod’O

« D’une année sur l’autre, nous ne consommons jamais la même quantité d’eau, poursuit Céline Duval, responsable Sécurité et Environnement chez BCM Cosmétique. Notre implication dans le programme Ecod’O* est récente mais il nous a déjà permis de structurer notre démarche d’économies d’eau entamée il y a quelques années. Sur les préconisations de la conseillère, nous avons mis en place une dizaine de compteurs sur tout le site afin de cibler de façon empirique les différents usages de l’eau que nous faisons. Désormais, nous suivons mois par mois ces indicateurs. » En 2023, si environ la moitié de l’eau prélevée a servi à la fabrication de l‘eau de qualité pharmaceutique et donc au lavage, l’autre moitié se ventile comme suit : composition des produits (25%), sanitaires (6%), vapeur (3%). « Pour le reste, soit environ 15 % de la consommation d’eau, nous n’avons pas encore réussi à identifier son usage. C’est donc là que nous devons concentrer nos efforts ainsi que sur la récupération de l’eau qui sert à la fabrication de l’eau de qualité pharmaceutique et qui part aux égouts. » Le plan d’action remis par Ecod’O à l’équipe Environnement et sécurité en vue d’abaisser encore la consommation d’eau sur le site propose une solution technique pour mieux valoriser ces rejets d’osmose mais aussi de nouvelles pompes à vides. « Tous les échanges et conseils que nous avons eus avec la référente Ecod’O, nourrissent notre réflexion et permettent de nous projeter. » Dans le cadre de ce programme régional, les entreprises peuvent aussi bénéficier d’une aide à l’obtention de financements auprès des syndicats d’eau.

« En cinq ans, nous avons réduits de 33 % notre consommation d’eau. J’estime que nous avons fait 80% du chemin. On peut encore grapiller quelques mètres cube d’eau mais nous avons pris tellement d’avance que si demain, on nous demande encore de réduire de 25% notre consommation d’eau, ça va être compliqué. Les investissements préconisés dans le cadre d’Ecod’O sont importants. Il faut donc prendre le temps d’y travailler. Le passé nous a montré qu’en matière d’environnement, le groupe était au rendez-vous. Et puis, au vu du changement climatique et de la raréfaction de l’eau, il y va aussi de la pérennité de notre industrie », conclut Pascal Moreau.


*Ecod’O,  un programme de la CCI Bretagne  piloté par Bretagne Compétitivité en partenariat avec la Région Bretagne, l’agence de l’eau Loire-Bretagne, la DREAL Bretagne, l’ABEA, SAUR, Suez, Veolia

 

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