A Saint-Malo, la Région Bretagne dévoile ses priorités économiques pour cette rentrée 2023

À la veille de l’ouverture du Forum Economique Breton (FEB) à Saint-Malo, le Président de la Région Bretagne a présenté ce mardi les priorités de la rentrée 2023 en matière d’économie. Deux grands chantiers à retenir : le plan d’actions pour une relocalisation décarbonée en Bretagne et la cartographie des vulnérabilités et opportunités de l’économie bretonne. Pour mener à bien ce dernier, la Région annonce faire appel à l’expertise de l'association The Shift Project présidée par Jean-Marc Jancovici.

La 4è édition du FEB, le Forum Économique Breton, ouvre ses portes ce mercredi 6 septembre à Saint-Malo, sur le thème « Réinventer nos modèles pour une croissance régénératrice ». Plus de 4 000 participants sont attendus pendant deux jours pour assister à 100 conférences. L’occasion pour le président de la Région Bretagne, Loïg Chesnais-Girard de convaincre un maximum d’entreprises et acteurs de l’économie présents, de la pertinence de sa stratégie régionale de transition économique et sociale (SRTES) votée en avril dernier. « Nous allons dresser la cartographie des vulnérabilités et opportunités de l’économie bretonne. C’est une première en France, pour anticiper les métiers de demain, annonce-t-il. Plutôt que de sombrer dans l’éco-anxiété, nous préférons prendre le sujet à bras le corps et anticiper les transitions des entreprises et des métiers. »

 

Décarbonation de l’économie

Le réchauffement à 2°, l’acidification des océans, la montée du niveau des mers sont des défis qui rendent impérative la décarbonation de l’économie régionale. « C’est un fait certaines activités sont porteuses de solutions pour les transitions. D’autres devront se réorienter : économiser l’eau, la terre, l’énergie et consommer moins de carbone. D’autres activités, enfin, sont amenées à profondément se réinventer », explique Laurence Fortin, Vice-présidente du Conseil régional en charge des territoires, de l’économie et de l’habitat à la Région
Encore faut-il pour cela bien identifier ses activités et leur bilan carbone : c’est l’objet de ce premier chantier opérationnel issu de la STRES. « Tout ce qui intègre du plastique et pétrole doit s’arrêter. Nous n’avons pas le choix, reprend Laurence Fortin. N’oublions que la loi européenne sur le climat fait de la réalisation de l’objectif climatique de l’UE consistant à réduire les émissions d’au moins 55 % d’ici à 2030 une obligation légale. La loi va s’imposer aux entreprises. »

 

L’expertise des équipes de Jean-Marc Jancovici

Cette démarche inédite se veut collective. « L’ambition doit être partagée par toutes et tous, condition sine qua non de sa réussite », poursuit Laurence Fortin. Une première réunion a eu lieu récemment en présence des représentants des salariés, des entreprises, des chambres consulaires, de Pôle emploi, de l’Ademe. Tous contribueront à la mise au point de cette cartographie. La Région annonce également faire appel à l’expertise de l’association d’intérêt général The Shift Project, présidée par Jean-Marc Jancovici. Celle-ci a lancé en mars 2020 le PTEF ou Plan de transformation de l’économie française, un vaste programme opérationnel pour emmener le pays vers la neutralité carbone, secteur par secteur. « Ils ont besoin de l’expérimenter à l‘échelle d’un territoire. Ce sera la Bretagne. » Jean-Marc Jancovici interviendra au FEB, jeudi 7 septembre.

 

Relocalisation : agir sur les achats des entreprises

« Afin de créer ou préserver des emplois locaux directs ou indirects, réduire la pollution due au transport, sécuriser les approvisionnements et tout simplement décarboner la production, nous devons raccourcir les chaînes logistiques », explique pour sa part Loic Hénaff, conseiller régional en charge des relocalisations. « Pourquoi acheter à l’autre bout du monde des produits disponibles en Bretagne, dans le Grand-Ouest ou ailleurs en France ? »
Les premiers rendez-vous de la relocalisation, ont eu lieu en juin dernier à Douarnenez, à l’initiative de la Région et de son agence Bretagne développement innovation (BDI). Membre du Comité de pilotage, la CCI Bretagne indique que 80 % des entreprises bretonnes sont prêtes à s’engager dans une démarche d’achat local.

 

Création d’un indice de l’achat local

Après une étape de sensibilisation, le plan favorisera la création de nouvelles relations acheteurs/fournisseurs dans une logique B2B : « nous allons identifier les fournisseurs, accompagner les entreprises dans leurs plans d’achats locaux responsables, développer de nouvelles manières d’acheter. Nous allons aussi créer, d’ici la fin de l’année, un indice de l’achat local pour qu’une entreprise puisse savoir où elle en est en la matière, et se fixe ainsi des objectifs ambitieux,poursuit l’élu. La Région Bretagne s’est elle-même fixée un objectif de 75 % d’achat dans l’un des 4 départements bretons et la Loire Atlantique. « En matière d’alimentation, nous sommes à 30% dont 18% de bio », précise Loïg Chesnais-Girard.

Enfin, l’étape suivante permettra d’identifier et d’accompagner la (re)localisation d’activités, en développant notamment une politique d’attractivité en faveur des secteurs «relocalisables» en Bretagne.
Plusieurs rendez-vous sont prévus dans les prochaines semaines pour la mise en œuvre de ce plan de relocalisation, à commencer par Bretagne achats responsables, organisé par le Centre national des acheteurs le 22 septembre à Rennes. Une « boite à outils » destinée aux entreprises sera également mise en ligne sur le site Internet dédié relocalisons.bzh.

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