Les Fonds LBO, principal moteur de la reprise en 2010 et 2011

Vous venez de faire paraître le 2ème baromètre de la transmission des PME en France, quels en sont les enjeux ?
Nous avons créé ce baromètre en février 2010 car nous n’avions pas de données fiables et régulières du marché de la transmission des PME au sens de la commission européenne, à savoir des entreprises de 20 à 249 salariés réalisant entre 2 et 50 millions d’euros de CA. Sa connaissance est pourtant essentielle pour aider les professionnels comme les pouvoirs publics à appréhender les départs en retraite de dirigeants actionnaires de manière à maintenir le tissu économique local. L’enjeu est aussi de pouvoir repérer s’il existe des entreprises qui faute d’être transmises à temps disparaissent et d’établir un lien entre PME et ETI (entreprise de taille intermédiaire employant entre 250 à 4 999 salariés) dont l’effectif moyen se situe à 500.


A quel niveau se situe le marché de transmission d’entreprise en Bretagne en 2011 ?
Sur les 4 000 PME que compte la Bretagne, le potentiel transmissible annuellement s’élève à 180 entreprises, ce qui représente environ 8 000 emplois. Parmi celles-ci, on évalue à une trentaine le nombre de transmissions familiales. Avec 4,5 % du marché de la transmission en France, la Bretagne arrive dans le haut du classement occupant le 4ème rang des régions françaises les plus dynamiques en termes de cession reprise de PME (opérations recensées par rapport au potentiel) juste derrière les Pays de la Loire et du Nord Pas de Calais. Il est à noter que sa structure démographique est plus jeune que le reste de la France avec 17, 4 % des dirigeants bretons qui ont plus de 60 ans contre 21,3 % au niveau national.


Quelle est l’évolution du marché de la transmission d’entreprises ? A-t-il rebondi en 2010 comme l‘anticipaient de nombreux professionnels ?
En 2010, les professionnels ont enregistré, il est vrai, une reprise tant en valeur qu’en volume, respectivement de 7,5 % et 7 %, mais qui est restée en deçà de leurs attentes. Malgré des finances assainies et une forte trésorerie, les industriels n’ont pas repris leur politique de croissance externe du fait de l’incertitude de l’économie. Les fonds d’investissement LBO ont été le seul moteur de la reprise, réalisant sur cette période le plus grand nombre d’opérations afin d’utiliser rapidement les fonds non encore investis. Du côté des acquéreurs étrangers, à l’exception de ceux de la zone euro, c’est simple, ils se sont repliés sur leur marché en juillet 2008 et ne sont jamais revenus : une attitude classique en période de crise. Le marché de la transmission de PME est un marché cyclique dont le prix moyen de cession a chuté de l’ordre de 30 % dès septembre 2008. Toutes ces observations s’appliquent au marché breton.

Quelles sont les tendances qui se dégagent en 2011 et celles qui se dessinent pour 2012 ?
La reprise amorcée en 2010 s’est poursuivie au premier semestre 2011 avec, sur 18 mois, une remontée des prix de cession de l’ordre 20 %. Lorsque nous échangeons avec un certain nombre de professionnels de la transmission en Bretagne, nous constatons cette même dynamique sur la première partie de l’année mais aussi un arrêt brutal en septembre-octobre dernier. Au 3ème trimestre, le nombre de transmissions a chuté de 40 % en volume, ce que nous confirment les professionnels bretons qui ont vu ces dernières semaines un bon nombre d’opérations annulé ou retardé. La crise est là et précipite les acquéreurs dans l’attentisme. Malgré un potentiel fort et des ratios d’endettement faibles, l’absence de perspectives les empêche d’évaluer les entreprises et donc de se positionner.


Propos recueillis par Véronique Maignant


Bretagne Économique n°211 Décembre 2001/ Janvier 2012


1le syndicat national des professionnels indépendants des fusions et acquisitions


Encadré


Chiffres clé (source Epsilon)


La France compte 28 000 entreprises de 50-249 salariés, l’Allemagne en compte 47 000.


Encadré


Les entreprises de taille intermédiaire (ETI) constituent un des enjeux de la transmission d’entreprise


Les ETI occupe une place prépondérante dans l’économie régionale


Si la France compte aujourd’hui 3 200 Entreprises de Taille Intermédiaire ou ETI (250 à 4 999 salariés), on en recense 151 en Bretagne dont près de 40 % relèvent de l’industrie. Ces grandes unités regroupent 117 400 salariés bretons, pesant ainsi pour 6,5 % dans le total des emplois des ETI nationales. Tous secteurs confondus, un salarié sur six travaille en Bretagne dans l’une d’entre d’elles. Bien implantées sur l’ensemble de notre région, ces structures contribuent par leur effet d’entraînement à la dynamique économique. Il est à souligner que la Bretagne se situe au 4ème rang des régions, derrière l’Ile-de-France, Rhône-Alpes et les Pays de la Loire, par sa contribution au total des emplois des ETI nationales. Enfin, notre région occupe la 1ère place des régions, en termes de part de salariés travaillant dans une Entreprise de Taille Intermédiaire. Ces chiffres et analyses sont extraits de la première étude réalisée par l’ORE (observatoire régionale des entreprises) consacrée à la problématique des Entreprises de Taille Intermédiaire1.


1 Etude téléchargeable sur www.bretagne.cci.fr

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