« Je suis un adepte de l’Etat à la fois proche des élus locaux et un facilitateur », souligne d’emblée Amaury de Saint-Quentin, nouveau préfet de Bretagne et d’Ille-et-Vilaine. Né à Sydney, il passe sa jeunesse à Nouméa, en Nouvelle-Calédonie. Titulaire d’une licence en droit et d’une maîtrise en sciences politiques, il obtient un DESS de Défense à l’université Panthéon-Assas puis un Certificate in Business Administration à l’EUA de San-Francisco. Entre temps, durant les années 85, 86 et 87, il devient officier de marine à Lorient, plus exactement capitaine de corvette. « J’ai de très fortes attaches dans la Morbihan où est installée toute ma belle-famille. »
L’engagement local, une force
De 1990 à 1995, il est successivement chargé de mission au cabinet de Jacques Toubon à la mairie du 13e arrondissement de Paris, puis au cabinet du Premier ministre, Edouard Balladur, et enfin chef de cabinet du secrétaire d’État à l’Enseignement supérieur, Jean de Boishue. Il se tourne ensuite vers l’administration locale où il devient vice-président du conseil général de l’Orne en 1998 mais aussi maire de la commune de Putanges-Pont-Écrepin (Orne) de 1995 à 2001. « Après 10 années passées en cabinet ministériel, j’ai été élu local, puis maire d’une petite commune. De ce fait, je partage avec acuité le quotidien des élus locaux. Je les assure de mon engagement total à les écouter. L’engagement local est une force. J’ai moi-même beaucoup gagné…Une leçon d’humilité. Je serai dans une démarche consensuelle sans filtre politique. »
Avant d’arriver en Bretagne, Amaury de Saint-Quentin a été préfet d’Ardèche de 2009 à 2011, de Guadeloupe de 2011 à 2013 puis préfet de La Réunion de 2017 à 2019 ; du Val-d’Oise jusqu’en 2022 avant de rejoindre la Corse le 15 février de la même année. « Je suis resté 32 mois en Corse. Jamais depuis 1975, un préfet était resté aussi longtemps en place », se plait-il à souligner. Tout comme le fait d’avoir été détaché en 2013 du ministère de l’intérieur pour occuper pendant deux ans le poste directeur général de l’Agence régionale de santé de Haute-Normandie.
La sécurité : priorité n°1
L’agriculture, l’agroalimentaire, la pêche, les technologies maritimes, les énergies renouvelables comptent parmi les grands dossiers prioritaires. … « J’accompagnerai la vitalité économique du territoire tout en protégeant le patrimoine extraordinaire de la Bretagne. Je travaillerai à construire du concret, avec une méthode, celle du dialogue avec tous », poursuit-il. Toutefois sa priorité absolue reste la sécurité et la protection des Bretons. « Encore plus après le drame qui s’est produit ce week-end, dans le quartier de Maurepas à Rennes avec un enfant de 5 ans, entre la vie et la mort, victime innocente d’un trafic illicite de stupéfiants et d’un règlement de compte entre bandes rivales. Je suis surpris de découvrir ces violences à Rennes, en Bretagne. Nous allons devoir déployer dans le temps des moyens. L’important, c’est de toucher le réseau là où ça fait mal, c’est çà dire au portefeuille. » Et d’annoncer, dès le mois de décembre, l’arrivée de 5 effectifs supplémentaires au sein de la BST (Brigade spécialisée de terrain) de Maurepas, « à la fois pour rassurer la population et éradiquer les violences. »
Parmi les autres grands dossiers chers au nouveau préfet : le logement. « Je n’ai pas de solutions toute faites. C’est un travail collectif. Cependant j’ai une cible : les plus jeunes. Nous devons être en capacité de les héberger, notamment ceux qui entrent dans la vie active et qui se retrouvant face à des prix qui explosent sont obligés de s’éloigner des centres villes. C’est un sujet crucial pour moi. » La santé et l’accès aux soins pour tous bénéficieront aussi d’une attention particulière. « Le nombre de médecins augmente mais des difficultés demeurent en centre Bretagne.»