Plus de 100 millions de collants sont jetés chaque année en France. Pour remédier à ce fléau, deux jeunes entrepreneuses françaises, la Bretonne Marie Bouhier et la Lyonnaise Sophie Billi-Hardwick, ont décidé de créer la première marque de collants biodégradables, Billi London. Lancée à Londres, la startup est depuis mai 2021 installée à Saint-Malo.
Il est de notoriété publique que notre culture des vêtements jetables contribue chaque année à la mise en décharge de millions de tonnes de déchets. La majorité de ces vêtements contiennent des fibres synthétiques comme le polyester et le nylon, qui libèrent des microplastiques lors du lavage, de l’usure et de l’élimination. Plus de 100 millions de paires de collants sont ainsi portés une poignée de fois, puis jetés chaque année, en France.
« Un matin, j’ai filé mon collant en l’enfilant et c’en était trop. On a accepté le fait que le collant soit un accessoire à usage unique alors qu’il est très polluant. Il est actuellement impossible d’en produire de nouveaux à partir d’anciens car la technologie pour séparer le nylon de l’élasthanne n’existe pas encore sur le marché. On a donc imaginé les premiers collants biodégradables, qui disparaissent en moins de 5 ans », expliquait récemment Sophie Billi- Hardwick dans une interview donnée au magazine Forbes.
La jeune femme 33 ans, et Marie Bouhier, 27 ans, ont cofondé Billi London il y a deux ans pour créer la première marque de collants biodégradables. La jeune bretonne a étudié les nylons biodégradables dans les d’habillements lors d’un Master au London Collège of Faschion. Ensemble elles se sont lancées dans la création d’un produit de collants durables. Le parcours pour lancer des collants biodégradables a nécessité 2 ans de recherche et développement par les deux entrepreneurs, qui n’avaient aucune expérience dans l’industrie de la bonneterie. Le duo a visité 5 usines de collants en Europe et a mené des recherches approfondies sur les fils synthétiques biodégradables et les attitudes des consommateurs envers les collants. Grâce à sa composition chimique particulière, lorsqu’il se retrouve en déchèterie, le collant Billi London attire des bactéries qui viennent l’attaquer et le faire disparaître, accélérant ainsi le processus de décomposition.
Marie Bouhier, une des deux co-fondatrices, s’est récemment installée à Saint-Malo; Sophie Billi-Hardwick, la seconde co-fondatrice, continue à s’occuper de la startup de l’autre côté de la Manche. Les collants certifiés 100 % biodégradables fabriqués en Italie ont désormais leur boutique en plein cœur de Londres et un pop-up à Paris. Billi London continue d’innover en proposant désormais leggings et chaussettes biodégradables. La jeune startup ne compte pas s’arrêter là, elle envisage de développer une gamme de collants biodégradables en proposant de nouveaux motifs et des couleurs. Elle souhaite également devenir la marque référente « des près-du-corps biodégradables », en passant des chaussettes, aux leggings et sous-vêtements.
Composée aujourd’hui de trois personnes (les deux cofondatrices et une employée qui s’occupe de la boutique à Londres), l’équipe devrait progressivement s’étoffer avec le recrutement d’un(e) e-commerce manager, d’un(e) chargé(e) de communication, d’un(e) directeur-trice des opérations et de la logistique et d’un(e) chargé(e) de projet en R&D axé sur le développement durable.