
Jusqu’à 40% d’économie sur le prix d’achat, et un impact environnemental réduit. La dernière née (octobre 2024) des entreprises de la « Sailing Valley » à Lorient se nomme Reboat, pour la (re)naissance d’une économie du bon sens au service de la navigation de plaisance. Le principe : reconditionner des bateaux fatigués voire usagés en des embarcations adaptées aux besoins et confort d’aujourd’hui. Ou comment forcer le vent de l’économie circulaire dans l’univers consumériste parce qu’innovant de la navigation.
Réparer, valoriser, moderniser
Dans l’atelier Reboat fraichement repeint à la faveur d’un bleu océan, les premières coques reconstruites témoignent du concept pensé et appliqué par les trois fondateurs. « Nos bateaux – qu’ils soient hors-bord ou voilier – suivent un processus rigoureux de reconstruction, élaboré avec des points de contrôle structurels, fonctionnels et esthétiques. Tout est démonté, pièce par pièce, jusqu’à la structure du bateau. Tout est évalué selon son degré d’usure et de ré-employabilité. Tout est ensuite réparé, valorisé et remonté – ou pas – en fonction du cahier des charges pensé et validé avec chaque plaisancier », explique Dimitri Caudrelier, expert engagé sur la transition écologique des entreprises et associé dans cette nouvelle société. Il est accompagné dans l’aventure par Kaourintin Neuder, concepteur nautique expérimenté (ex-directeur chez Marsaudon composites) et par Vincent Taupin, entrepreneur financier comme il se définit lui-même, Pdg notamment des banques Boursorama et Edmond de Rothschild.
Première marque de reconditionnement maritime
La complémentarité de leurs parcours et de leurs compétences vient renforcer le socle de Reboat et éclairer ses perspectives. « Nous voulons construire une marque qui devienne la référence en matière d’offre de bateaux reconditionnés« , précise Vincent Taupin.
L’activité est d’ores et déjà alimentée par les besoins récurrents du loueur écoresponsable Yellow Impact Sailing (co-dirigé par Dimitri Caudrelier), et qui vient d’ouvrir une base à Lorient en plus de celle effective à La Trinité-sur-Mer. « Une quinzaine de bateaux seront reconstruits chaque année dans le cadre de cette collaboration. S’ajoutent ensuite ceux de particuliers qui peuvent nous solliciter avec un projet précis, que nous réalisons sur-mesure« , complète Dimitri Caudrelier, en montrant un voilier sorti il y a plusieurs années des chantiers Jeanneau et aujourd’hui en cours de rénovation dans l’atelier de Reboat.
« La reconstruction peut varier de plusieurs centaines à des milliers d’heures, selon la taille et l’usage du bateau », souligne Kaourintin Neuder, qui gère une équipe de six opérateurs polyvalents au sein de l’atelier. Tous sont des fins connaisseurs et passionnés de navigation.
« Notre ambition est de devenir rentable dès 2026 pour accélérer l’offre BtoB et dupliquer notre atelier dans d’autres bassins de navigation », projette Vincent Taupin. Les pontons morbihannais seront les premiers, d’ici quelques mois, à accueillir les couleurs de Reboat, né pour construire un autre avenir.