Croissance

Quimper (29). Malgré la crise, les ports de pêche de Cornouaille maintiennent leurs investissements

Les représentants des ports de pêche cornouaillais embarquent 2021 en mode projets, "pour passer à autre chose très vite", souligne Christophe Hamel, directeur des criées de la CCIMBO Quimper. Malgré la crise et une baisse de valeur estimée à plus de 15% en criées, malgré les négociations liées au Brexit qui ont hanté l'année écoulée, l'activité des ports de pêche reste portée par des travaux de modernisation d'envergure qui seront menés cette année dans les criées du Guilvinec et de Concarneau.

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DR
Christophe HAMEL, Directeur des criées (CCIMBO Quimper), Michaël QUERNEZ, président du Syndicat mixte des ports de pêche et de plaisance de Cornouaille et Philippe LE CARRE, Directeur des ports de la CCIMBO Quimper

« L’année 2020 a été particulièrement difficile, mais les criées sont malgré tout restées ouvertes et l’activité a perduré. Nous regardons désormais l’avenir avec ambition en maintenant les investissements visés et les travaux de modernisation des criées. C’est quand on est dans le dur qu’il faut savoir investir pour rebondir« , introduit Michaël Quernez, premier vice-président du conseil départemental du Finistère et président du Syndicat mixte des ports de pêche et de plaisance de Cornouaille, gestionnaire desdits équipements.

Les travaux de modernisation des criées sont lancés

Près de 23 millions d’investissement sont fléchés pour la modernisation de deux criées, celles du Guilvinec et de Concarneau. Gestionnaire de ces équipements portuaires, la CCIMBO Quimper engage 10.7 millions d’euros dans ces travaux, auxquels s’ajoutent des investissements autres, tels que la traçabilité des bacs de criée et la rénovation de la chambre froide de la criée d’Audierne, pour près de 2 millions. « Au Guilvinec, les travaux devraient débuter en septembre 2021. Le permis de construire a été déposé en novembre dernier pour la construction d’une extension de 250 m², la création de quais de chargement complémentaires et l’aménagement d’ateliers dans les anciennes chambres froides. D’autres travaux d’envergure sont programmés en 2022« , détaille Christophe Hamel, directeur des criées. Au total, 10.1 millions d’euros hors taxes sont budgétés pour la modernisation de la criée du Guilvinec, dont 5.9 millions pris en charge par la CCIMBO, 4.2 millions portés par le Syndicat mixte et 3,7 millions d’euros versés par l’Europe via fonds FEAMP.

A Concarneau, les 2/3 de la criée existante seront restructurés en vue d’une rénovation des bâtiments et d’une réorganisation des espaces de travail. « L’appel d’offres est en cours. Le choix des prestataires sera fixé à la mi-janvier« , précise Philippe Le Carré, directeur des ports de la CCIMBO Quimper. Le montant total de la restructuration et modernisation de la criée de Concarneau s’élève à 12.5 millions d’euros hors taxes, dont 7.7 millions par le syndicat mixte, 4.8 millions portés par la CCIMBO et 2,1 millions apportés par l’Europe via fodns FEAMP .

La pêche hauturière est la plus impactée

Les 7 ports de pêche de Cornouaille totalisent 25% de la pêche française. Les moderniser est un atout pour rester compétitifs et gagner en attractivité. « Nous allons reprendre notre bâton de pèlerin pour élargir notre cercle de fournisseurs », explique Christophe Hamel.

En 2020, les ports de pêche de Cornouaille enregistrent une baisse de 5% en tonnage (46 313 tonnes de poissons débarqués au total), soit une perte de près de 12% en valeur (124,2 millions d’euros en 2020 contre 140,9 millions en 2019). Les criées centralisent 70% des débarquements soit 31 663 tonnes au total en 2020 pour une valeur de 98,6 millions d’euros vendue en criée. « L’année reste marquée par la crise sanitaire qui a engendré la fermeture de marchés entiers telle la restauration hors foyer, la suspension d’ordre d’achats, la limitation de l’export avec la fermeture des frontières, l’organisation de roulement des navires. Les impacts que nous avons subis sont identiques sur les autres criées françaises, à savoir que c’est la pêche hauturière qui a le plus pâti de cette crise, avec des périodes d’arrêt complet. Dans les ports de Cornouaille, la baisse de cette activité est importante avec -19% de tonnage enregistré ce qui représente une perte de 23% en valeur« , détaille Christophe Hamel, directeur des criées. La pêche côtière semble mieux tirer son épingle du jeu, avec des prix de vente moyen à la hausse (+4%).

Crise ou Brexit : suspendus aux décisions gouvernementales

Hormis les travaux engagés qui illustrent une capacité de rebond, l’année 2021 reste suspendue à l’évolution de l’épidémie et aux décisions gouvernementales qui en découlent. « On a très peu de visibilité et la fermeture repoussée des restaurants recule d’autant plus le retour à une activité pleine et entière« , déplore le directeur des ports. Les accords du Brexit, finalement conclus fin décembre, ont débouché sur un sentiment partagé, « entre soulagement et attente. Là aussi, nous restons suspendus aux décisions que prendra le gouvernement en termes d’accompagnement des entreprises », souligne l’élu Michaël Quernez. Ce dernier dit attendre que la ministre de la mer se déplace dans le Finistère. Dossier à suivre.

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