Durment touché par la crise sanitaire Covid-19, le secteur de la pêche renoue progressivement avec l'activité, encore largement fragilisée. Le lancement de la plateforme produits-locaux.bzh facilite quelques débouchés de vente, tout comme la mobilisation des acteurs de la grande distribution qui ont été interpellés pour favoriser la mise en avant des produits de la mer bretons.
Le secteur des produits de la mer est durement touché par la crise sanitaire liée au Covid-19. Réunis dans un groupement interportuaire baptisé Pêche de Bretagne*, les collectivités locales, propriétaires des ports, et leurs gestionnaires suivent avec attention l’évolution de la situation. Leurs Présidents font le point chaque semaine sur l’offre et la demande dans tous les ports et criées de Bretagne avec un objectif commun : maintenir l’activité et garantir les approvisionnements dans le respect des mesures sanitaires.
Leur objectif : préserver cette filière alimentaire essentielle pour l’économie de la région. A Lorient, la baisse d’activité est estimée à 40%.
L’activité reprend doucement
Après un effondrement du marché des produits de la mer en début de crise, l’activité de la filière reprend progressivement. « Pêche de Bretagne a notamment interpellé les acteurs de la grande distribution qui proposent à présent, et de plus en plus, des produits de la mer bretons à leurs clients », rapporte le communiqué signé par la région Bretagne. La nouvelle plateforme produits-locaux.bzh, lancée par la Région il y a une semaine, rassemble de son côté plus de 100 professionnels de la mer et de l’aquaculture.
Néanmoins, l’activité reste limitée et la situation économique fragile. « Pour faire face à cette crise, il est indispensable que les ports de pêche bretons fassent front ensemble, car des initiatives unilatérales pourraient déstabiliser la filière. Les collectivités ont donc demandé à leurs concessionnaires, qui gèrent au jour le jour le fonctionnement des ports et des criées, de se coordonner et de désigner un ou deux représentants régionaux qui seront les interlocuteurs de Pêche de Bretagne. »
Des aides pour soutenir la filière
Par ailleurs, les collectivités disent se tenir prêtes « à prendre les mesures qui s’imposent pour soutenir la filière, pendant ou après le confinement ». A l’exonération des taxes et redevances portuaires, un temps souhaité, ces gestionnaires préfèrent le report du paiement des redevances du domaine public. Cette aide est envisagée.
« Concernant la filière pêche, un ensemble de dispositifs, en application de la loi d’urgence pour faire face à l’épidémie de COVID-19, permet un soutien aux entreprises de la filière : le dispositif d’activité partielle, le fonds Etat/Région de solidarité à destination des entreprises en difficulté. D’autres mesures de soutien sont encore en cours d’élaboration », annonce Michaël Quernez, 1er Vice-Président du Conseil départemental du Finistère et Président du Syndicat mixte des ports de pêche-plaisance de Cornouaille dans son édito du mois d’avril 2020.
« Pêche de Bretagne approuve en outre l’activation récente par l’Union européenne de l’aide à l’arrêt temporaire d’activité », complète le communiqué de la Région Breatgne.
Groupement interportuaire, Pêche de Bretagne réunit les responsables des ports de pêche bretons, la Région Bretagne, le Département des Côtes d’Armor, le Département du Finistère, Lorient Agglomération et le Syndicat mixte des ports de pêche et plaisance de Cornouaille (SMPPC). depuis un an, tous ont choisi de coordonner leurs actions au sein de ce collectif de filière. Pour rappel, la pêche bretonne représente 91 000 tonnes de produits par an et de la valeur créée, à travers l’activité de ses 13 ports dotés d’une halle à marée.