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Pêche bretonne. L’ensemble des élus et acteurs alertent Elizabeth Borne sur la très grande fragilité du secteur

« Sans une action rapide et vigoureuse, certains ports, certaines criées, seront demain vidées de toute activité. Les conséquences du Brexit, les hausses importantes du prix du gasoil auxquels s’ajoute le plan de sortie de flotte fragilisent ce secteur important pour l’économie de la Bretagne », alertent d’une seule voix les élus et acteurs de la pêche bretonne*. Ils ont adressé, ce mardi 6 décembre, un courrier  dans ce sens à la Première ministre Elisabeth Borne. Nous vous livrons, ci-après, l’intégralité de son contenu.

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Region Bretagne

« Nous, représentants de l’ensemble de la filière et des territoires de pêche bretons, Présidents de collectivités, propriétaires ou gestionnaires de ports de pêche, représentants professionnels de la pêche, du mareyage, des entreprises de transformation, vous alertons sur les menaces que font peser le plan de sortie de flotte et la hausse du prix du gazole sur ce secteur économique majeur pour la Bretagne.

Le Brexit a fortement impacté bon nombre de navires bretons qui ont vu leurs zones traditionnelles de pêche se restreindre. Pour accompagner les armements les plus touchés, un plan d’accompagnement individualisé – plan de sortie de flotte a été mis en place par l’Etat qui concerne majoritairement la Bretagne avec plus de 60 navires promis à la casse. Contrairement aux précédents, ce plan de sortie de flotte n’est pas lié à un problème de ressource halieutique, mais aux conséquences d’une décision politique : le Brexit. Il touchera durement certaines places portuaires bretonnes, notamment finistériennes.

Aux effets du Brexit et du plan d’accompagnement individualisé vient s’ajouter la crise du prix du gasoil qui affecte très fortement la rentabilité des navires. Les aides gasoil à la pêche ont été prolongées jusqu’en février 2023 et nous nous en réjouissons. Mais les armements qui ont déjà atteint le plafond d’aide européen, certains depuis déjà plusieurs mois, n’ont plus aucun soutien, et l’ensemble des navires souffre du manque de visibilité à compter du printemps prochain. Faute d’une prise en charge dans la durée, les bateaux resteront à quai, les marins se tourneront vers d’autres métiers, les tonnages de poisson débarqué chuteront inexorablement, entraînant la fermeture d’entreprises de mareyage et de transformation, mais également en amont des chantiers de construction-réparation navale, et à terme la disparition de l’ensemble de l’outil de production.

Il y a urgence à agir. La décarbonation de la flotte de pêche est complexe et nécessite des investissements massifs pour l’innovation technologique et la construction de nouveaux navires. Tous les moyens doivent être mobilisés et réunis dans un pacte d’avenir pour la filière pêche bretonne : fonds privés, fonds spéciaux européens, nationaux, plan de relance, et réserve d’ajustement Brexit aujourd’hui quasi-exclusivement consacrée à la destruction de la flotte. Les droits de pêche et d’accès des bateaux bretons doivent pouvoir être préservés pour l’avenir. Les freins réglementaires européens doivent urgemment être levés afin que les contraintes techniques imposées aux navires et les règles financières limitant drastiquement la possibilité de financement public à la pêche ne soient pas des obstacles à la décarbonation de la filière.

Sans une action rapide et ambitieuse, certains ports, certaines criées, seront demain vidés de toute activité, alors même que la politique de gestion des pêches mises en place il y a maintenant une quarantaine d’années a démontré toute son efficacité et que la ressource halieutique se porte bien en Atlantique Nord. »

L’ensemble des signataires réclament un rendez-vous en urgence à Elizabeth Borne en vue de formuler des propositions concrètes. Il s’agit, selon eux,  « dun enjeu stratégique majeur, pour l’équilibre économique de nos territoires, le maintien en vie d’une filière essentielle qui représente la moitié de la pêche française, et pour la souveraineté alimentaire de notre pays et de l’Europe. »


* les signataires de ce courrier sont : Jean Claude BALANANT, Président du Groupement d’Intérêt Economique « Ports de Pêche de Bretagne », Jean-René CADALEN, Président de l’ABAPP, Co-Président de Breizhmer, Maël DE CALAN, Président du Conseil départemental du Finistère, Loïg CHESNAIS-GIRARD, Président de la Région Bretagne, Christian COAIL, Président du Conseil départemental des Côtes d’Armor, Olivier LE NEZET, Président du Comité régional des pêches de Bretagne, Co-Président de Breizhmer, Fabrice LOHER, Maire de Lorient, Président de Lorient Agglomération, Soazig PALMER-LE GALL, Présidente de l’OP Les Pêcheurs de Bretagne, Dominique THOMAS, Président de l’OP Cobrenord.

 

 

Il s’agit ici d’un enjeu stratégique majeur, pour l’équilibre économique de nos territoires, le maintien en vie d’une filière essentielle qui représente la moitié de la pêche française, et pour la souveraineté alimentaire de notre pays et de l’Europe. »

 

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