80 % des actifs bretons sont autosolistes pour leurs trajets domicile/travail. Partant de ce constat, la nouvelle plateforme de covoiturage Ouestgo.fr, qui privilégie les trajets de proximité, ceux d’une vingtaine de kilomètres, a un bel avenir devant elle. A condition que tout le monde s’y mette !
« Avec Ouestgo, on dépasse le contour strict de la Bretagne administrative, souligne Gérard Lahellec, Vice-Président de la Région Bretagne. C’est un outil de portée interrégionale qui a vocation à s’ouvrir à d’autres collectivités ». A ce jour, l’institution régionale finance, avec le Conseil départemental du Finistère, historiquement à la pointe en matière de covoiturage, la moitié du budget de ce nouvel outil soit 393 000 euros*. L’Etat, les trois métropoles de l’Ouest, Rennes Brest et Nantes ainsi que la Carène Agglomération et l’Ademe font également partie du tour de table. « Afin de garantir tous les usages sur un territoire, tout le monde doit s’y mettre et cesser de raisonner en termes de répartition de compétences transport », insiste l’élu. « C’est un partenariat public-public qui permet de relier des bassins de vie et des bassin d’emplois, poursuit Armelle Huruguen, Vice-présidente du Conseil départemental du Finistère. Avec Ouestgo, nous souhaitons faciliter le quotidien des ménages et des entreprises et apporter une solution aux personnes en situation d’exclusion ».
Une offre de transport complémentaire, inexistante à ce jour
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : seulement 6% du covoiturage concernent les trajets domicile/travail intra et extra familiale des Bretons. En France, seule 1,08 personne occupe des véhicules sur les trajets domicile/travail et dans la Métropole rennaise cette part tombe à 1,03. Enfin 40% des employeurs affirment avoir rencontré des difficultés à pourvoir un poste pour une problématique de mobilité. Les enjeux de Ouestgo sont donc autant économiques que civiques et citoyens « Nous devons adapter nos comportements individuels aux exigences collectives, optimiser les infrastructures routières existantes, tout en proposant un mode de transport aux personnes qui n’en ont pas », insiste l’élue finistérienne. Or jusqu’ici en matière de covoiturage, plus la distance se raccourcissait plus le modèle économique se délitait. Avec Ouestgo, il ne devrait plus y avoir de trou dans la raquette.
Comment ça marche ?
Développée par Covivo (Nancy), la plateforme Ouestgo est en accès libre et totalement gratuite. « Les contrepartie financières, si elles doivent a lieu se négocient entre les covoitureurs et les passagers. Cependant on peut aussi imaginer qu’il s’agit d’un échange de services entre covoitureurs opérant le même trajet ». Constitué d’un base de données uniques résultants de la mise en commun d’autres sites de covoiturage comme celle de l’association Ehop-Covoiturage+, Ouestgo est interopérable avec d’autres systèmes de mobilité (Breizhgo et Destinéo notamment). La plateforme comprend trois modules, domicile/travail ou domicile/étude, solidaire et évènementiel. Pour tous les utilisateurs, il suffit de s’inscrire et déposer son trajet. La mise en relation est donc gratuite. Le site offre aussi la possibilité de déposer un évènement public ou privé et d’avoir un accès à un accompagnement ciblé pour les personnes en difficulté (covoiturage solidaire). Les collectivités, entreprises , universités, associations, etc, peuvent également créer et animer un réseau de covoitureurs qui partagent un même lieu de destination. L’hébergement, l’exploitation du site Ouestgo et son déploiement sur le Grand Ouest ont été confiés à Mégalis Bretagne.
Répartition du budget dédié à Ouestgo : 393 000 euros
Etat : 40 000 euros
Ademe : 30 000 euros
Département du Finistère : 80 750 euros
Région Bretagne : 80 750 euros
Rennes Métropole : 64 600 euros
Nantes Métropole : 64 600 euros
Brest Métropole : 22 610 euros
La carène Agglomération : 9 690 euros