L'opération "Ports morts", en cours dans plusieurs ports de pêche de Bretagne notamment, cristallise la colère de centaines de pêcheurs. Les restrictions de pêche successives ajoutées à la crise du gasoil, au Brexit et aux récentes orientations de politique européenne inquiètent la profession. Les manifestations sont soutenues par plusieurs entités professionnelles dont l'Interprofession du port de Concarneau et l'association des Acheteurs des produits de la pêche du port de Lorient.
« La filière pêche a-t-elle encore un avenir en France ? Si oui lequel« , demandent les pêcheurs bretons, massivement mobilisés dans une opération appelée « ports morts » et qui a cours ce jeudi et demain sur différents quais de Bretagne. A travers leurs communiqués, l’Interprofession du port de Concarneau et l’Association des mareyeurs du ports de Lorient ont marqué leur soutien à ce mouvement de contestation.
« Face à l’accumulation de contraintes qui compromettent l’avenir de la filière pêche française, l’Interprofession du port de Concarneau ne peut qu’affirmer son soutien. » Idem du côté de Lorient. « Le port de Lorient-Keroman est en première ligne face aux injonctions de l’Europe et du Conseil d’État. Les menaces de fermeture spatiotemporelles, l’interdiction d’accès à certaines zones de pêche, le PAI (ou plan d’accompagnement individuel) ne font que signer l’arrêt de mort d’une filière déjà fortement fragilisée par le Brexit, la Covid et la crise énergétique. Sans pêcheurs, c’est toute la chaine de valeur qui s’affaiblit et la souveraineté alimentaire de la France qui nous échappe« , écrit l’association des Acheteurs des produits de la pêche du port de Lorient.
Inquiétude pour l’avenir de la filière toute entière
Ces deux signataires, représentant différents maillons de la filière pêche se disent inquiets pour leur avenir aussi. « L’avenir des mareyeurs est indissociable de celui des pêcheurs. Les 15 entreprises de mareyage du port de Lorient-Keroman emploient 800 salariés. Que vont-ils devenir ?« , souligne-t-on du côté de Lorient. « La pêche française a toujours su montrer une grande résilience et s’adapter aux nombreuses mutations depuis des décennies. Elle doit faire face aujourd’hui à une crise sans précédent qui aura des impacts jusqu’à l’aval de la filière et pour les entreprises de construction et de réparation navale. Le secteur de la pêche est le partenaire historique de l’industrie navale concarnoise. Une grande partie de la cinquantaine d’entreprises regroupées au sein de l’IPC continue de travailler au service des pêcheurs dans les différents ports de Cornouaille, de Bretagne et d’autres ports français« , plaide l’interprofession de Concarneau.
Tous appellent les pouvoirs publics à « agir sans délai pour préserver l’avenir de la filière pêche française« , et rejoindront les rangs des manifestations programmées demain dans plusieurs places portuaires.
