Transitions

Olga (35). D’ici 2035, Olivier Clanchin table sur une offre entièrement issue de l’agroécologie et prône le « vouloir d’achat »

Des premiers produits laitiers bio à la première filière de chanvre bio française, en passant par les premiers desserts et steaks au soja, Olga (ex- Triballat Noyal) a toujours été précurseur en matière de transition alimentaire, écologique et sociétale. Aujourd’hui, l'entreprise compte 1400 collaborateurs pour un CA de 338 millions d’euros dont 20% à l’export. Depuis plus de 2 ans, le groupe familial implanté à Noyal-sur-Vilaine (35), conduit une profonde réflexion sur son modèle économique et sa soutenabilité. Olivier Clanchin , présentait ce 26 septembre sa nouvelle stratégie à l’horizon 2035 . Objectif : pivoter vers une organisation plus vertueuse en phase avec les transitions alimentaire écologique et sociétale. Cette transformation s’accompagne d’un investissement de 60 millions d’euros sur les trois ans à venir.

Olivier Clanchin, président d'Olga : "je voudrais qu’on ne soit plus dans une logique de pouvoir d’achat qui détruit la planète, mais de vouloir d’achat"
Olivier Clanchin, président d'Olga : "je voudrais qu’on ne soit plus dans une logique de pouvoir d’achat qui détruit la planète, mais de vouloir d’achat"

Très présent en Bretagne, le groupe l’est aussi dans toute la France avec dix-huit sites de production. Il regroupe dix-neuf marques du secteur laitier et végétal à destination du grand public et des professionnels (Sojasun, Sojade, Vrai, Petit Billy, Grillon d’Or…). « Depuis deux ans nous avons lancé une grande réflexion sur nos objectifs à l’horizon 2035​, explique Olivier Clanchin. Organisation, décentralisation au plus près du terrain, axes stratégiques, réchauffement climatique, nutrition. »  La chute de la consommation des produits bio , 50% de l’activité du groupe, auxquels s’ajoutent une hausse des matières premières et de l’énergie renforcent la conviction du dirigeant  à pivoter  et à transformer Olga en une entreprise régénérative , plus durable et plus résiliente.

 

Une charte interne de l’agroécologie

Basée sur cinq axes stratégiques cette nouvelle feuille de route prévoit notamment une offre entièrement issue de l’agroécologie. « Une charte interne de l’agroécologie est en cours de rédaction, et une trame d’entretien sera créée pour accompagner nos fournisseurs sur les enjeux RSE. » Pionnière dans les années 70 dans le bio et l’alimentation végétale , l’entreprise va renforcer sa R&D pour développer de nouveaux produits et services, en explorant de nouveaux procédés de fermentations.  Afin de russir cette  transformation, chacun des collaborateurs devra acquérir un socle commun de connaissances sur les sujets de nutrition et d’écologie. « Le Pôle Culinaire Jean Clanchin créé en 2021, qui vient d’être accrédité organisme de formation, assurera, entre autres, cette sensibilisation. »

 

Réduction massive de l’emprunte carbone

En matière d’environnement de nombreux investissements sont prévus : Tout d’abord dans les énergies renouvelables qui dans treize ans devront être la seule source d’énergie pour Olga (contre 50% aujourd’hui).  « Depuis 7 ans, nous avons réduit de 80% notre consommation de gaz. »  Sur le sujet de la réduction des emballages, le groupe s’investit dans le développement de solutions vrac mais  également dans des programmes de recyclage des plastiques . Nous sommes actifs au sein du consortium PS25 qui vise à créer une filière de recyclage française du polystyrène (-30% de plastiques par rapport à des emballages en PET) .  Nos projets de recherche autour des bio matériaux comme le PHA au travers du GIE Nautilium, sont en phase de test. »

 

Un premier bilan carbone scope 3 en mars 2023

Pour réduire significativement les emballages, Olga entend développer les dons alimentaires pour les produits trop courts en date et mettre en place des filières de recyclage pour les coproduits. Enfin, en matière de réduction de consommation d’eau des nouvelles technologies (tours adiabatiques versus tours de refroidissement), des transferts d’activités du site historique Noyal-Bourg (beurrerie et collecte de lait bio et ruminant) et des projets de réutilisation des eaux (Reuse) sont engagés. « En mars 2023 via notre 1er bilan carbone scope 3, nous pourront mesurer l’impact de notre activité sur la planète. Nous visons un bilan carbone neutre à l’horizon 2025 sur la production végétale au sein du site de Chateaubourg (35) »

A travers ce nouveau modèle de développement, il s’agit pour la direction actuelle de poursuivre le chemin vers l’entreprise régénérative et ainsi ouvrir un champ des possible pour la génération à venir. « Il est désormais fondamental que chaque partie de la société prenne sa part dans les transitions écologiques et sociales. Tous les acteurs n’ont pas la même capacité d’action, une grande entreprise aura plus d’impact qu’un simple particulier. À ce titre, Olga est fière de pouvoir être la locomotive de ces évolutions depuis plus de 70 ans. » 

 

Le vouloir d’achat plutôt que le pouvoir d’achat

Ne souhaitant pas afficher un objectif en termes de chiffre d’affaires, olivier Clanchin conclut : « L’évolution de l’entreprise se fera peut-être plus dans une logique de service que de production , par exemple via des licences comme nous l’avons fait en Chine avec Sojasun.  Pour autant, on vient de lancer Soon, une nouvelle marque de dessert végétale bio, à base d’épautre, de chanvre et d’avoine. Preuve que malgré le recul du marché, nous continuons à innover dans le bio. Il a vocation à se développer car il s’ancre dans cette logique du local, plus respectueux de l’environnement. Nous sommes sur un territoire où la production de lait de vache est importante.  Il nous faut de l’animal pour faire du végétal. Je suis persuadé que le monde agricole a de vrais leviers pour répondre aux problématiques climatique et environnementale.  Enfin, je voudrais qu’on ne soit plus dans une logique de pouvoir d’achat qui détruit la planète, mais de « vouloir d’achat ». Gardons en tête qu’il y a 50 ans, l’alimentation pesait 50% dans le budget des consommateurs. Aujourd’hui, c’est entre 10 et 15%. »

 

 

 

 

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