Alors que l’Europe consomme 20% des métaux critiques produits à l’échelle mondiale, elle n’en produit que 3% et certains pays comme la France, aucun. C’est dans ce contexte et avec la volonté affichée de la France d’assurer son approvisionnement et réduire sa dépendance que l’entreprise Breizh Ressources (Lorient-56) a déposé, courant 2023, un permis exclusif de recherche (PER) en vue d’explorer le sous-sol de 24 communes au sud de la Bretagne et identifier et évaluer une vingtaine de métaux rares.
Une vingtaine de métaux rares en jeu
Les permis que vient d’obtenir Breizh Ressources couvrent un total de plus de 400 km² . « Epona » dont le PER est accordé pour une durée de trois ans s’étends sur 51 Km² et concerne quatre communes du Morbihan (Kervignac, Languidic, Hennebont, Nostang (Morbihan). « Taranis » d’une superficie de 359,5 km² couvre les territoires à la jonction du Morbihan, de l’Ille-et-Vilaine et de la Loire-Atlantique*. La durée du PER est de cinq ans. « Avec ces permis, on engage une démarche de recherche à long terme qui n’avait pas été menée à cette échelle depuis les années 1980 pour la région. Cartographier aujourd’hui, c’est se donner les moyens de décider demain des suites à donner ou non aux éventuelles découvertes, et d’aborder à l’horizon 2040 les choix collectifs avec une vision claire du potentiel de notre sous-sol », déclare Jan-Pol Pallier, Directeur Exploration de Breizh Ressources Les permis délivré autorisent la société à entreprendre un travail d’exploration encadré par l’État pour identifier et évaluer la présence de plus de 20 métaux stratégiques et rares dont les principaux sont l’antimoine, l’argent, le cuivre, l’étain, le germanium, l’indium, l’or, le tungstène, le plomb et le zinc. Certains sont indispensables aux technologies du quotidien et aux équipements de la transition énergétique (véhicules électriques, panneaux solaires, éoliennes, réseaux intelligents. »
Plus d’1 M€ investi sur cinq ans
« Le travail de terrain sera réalisé par des équipes de géologues professionnels de la région à l’aide de techniques de surface propres et non invasives (cartographie, mesures géophysiques et prélèvements légers), menées dans le respect intégral des propriétés privées, des cultures et des zones protégées. Aucune intervention ne pourra être réalisée sans l’accord préalable des propriétaires concernés », précise Breizh Ressources.
Ces permis n’autorisent ni l’ouverture d’un site d’extraction ni des travaux lourds. Les éventuels forages de petit diamètre devront faire l’objet d’autorisations spécifiques et resteront strictement encadrés par arrêté préfectoral. Pour ces deux projets, l’entreprise prévoit d’investir plus d’un million d’euros sur cinq ans.
Une phase de concertation préalable jusqu’au printemps 2026
Avant tout début d’étude sur le terrain, Breizh Ressources engage une phase de concertation locale de six mois. Cette période préparatoire sera consacrée à rencontrer les propriétaires fonciers, agricoles et forestiers des zones concernées afin de présenter la démarche, répondre aux questions et échanger sur les conditions d’accès futures. « L’objectif est d’apporter des informations précises et de répondre aux interrogations exprimées localement », conclut Guillaume Mamias, responsable environnement et relations institutionnelles. Cette concertation sera suivie d’une première phase technique comprenant d’abord les premiers levés géophysiques, puis, si nécessaire, des observations ciblées réalisées par des équipes de géologues mobiles.
*PER “Taranis” : Saint-Congard, Saint-Laurent-sur-Oust, Ruffiac, Tréal, Saint-Nicolas-du-Tertre, La Gacilly,
Cournon, Les Fougerêts, Saint-Martin-sur-Oust (Morbihan), Sixt-sur-Aff, Saint-Just, Saint-Ganton, Langon, Sainte-
Anne-sur-Vilaine, La Chapelle-de-Brain, Renac, Sainte-Marie, Bains-sur-Oust (Ille-et-Vilaine), Massérac,
Guémené-Penfao (Loire-Atlantique).



