Xavier Denis et Tim Muller créent Linfini, leur projet de construction d’une filature de lin en Bretagne, près de Morlaix précisément. Ils lanceront officiellement les réjouissances le lundi 21 novembre, en présence de leurs partenaires, des élus locaux et de tous ceux qui ont participé à la faisabilité de ce projet.
Comme nombre d’aventures entrepreneuriales nées d’opportunités, celle-ci a germé des effets du confinement, et de ses prises de conscience liées notamment à la nécessaire réindustrialisation de certaines productions afin de garantir notre souveraineté opérationnelle. Il y a deux ans, Xavier Denis (33 ans) et Tim Muller (25 ans), par ailleurs associés dans la promotion des commerces de proximité et mués par l’envie de changer le monde, ont commencé à cogiter sur la réhabilitation de la filière lin en Bretagne.
La Bretagne, province toilière de France
« La France est le premier producteur de lin au monde et pourtant, 99% de cette production végétale est exportée en Asie, et plus particulièrement en Chine, pour être filée« , soulignent les porteurs de ce projet baptisé Linfini. Terre fertile pour le lin et le chanvre qui ont été deux productions importantes en des temps anciens, la Bretagne et le Nord Finistère précisément ont retenu le dévolu des deux jeunes entrepreneurs, qui ont décidé d’y faire éclore leur entreprise. « La Bretagne a été l’une des premières provinces toilières françaises avec 40 000 fileuses et 5000 tisserands », rappelle le binôme.
Ouverture prévue en juin 2023
Linfini signera donc le retour de la première usine de filature de lin en Bretagne depuis 1891. Implantée près de Morlaix, elle devrait ouvrir en juin 2023 et employer à terme une trentaine de personnes. Equipée par Schlumberger, le N°1 des fabricants de machines textiles à fibres longues, la future filature sera accompagnée par ses aînées : le groupe Velcorex / Emanuel Lang en Alsace, sauvé de la fermeture par l’industriel Pierre Schmitt, et l’industrie Safilin installée dans les Hauts de France. Formation des équipes, échanges de bonnes pratiques et coopération renforceront la renaissance de cette filière lin en France, soutenue également et alimentée par la coopérative agricole Natup, en Normandie. « On est très loin de la saturation du marché puisque 10 filatures de 500 tonnes chacune ne pourront absorber que 3% de la production totale française de lin« , appuie Pierre Schmitt, pdg du groupe Velcorex / Emanuel Lang et cheville angulaire de cette « french filature ».
Le 21 novembre prochain à Morlaix, Xavier Denis et Tim Mullet en dévoileront davantage sur leur projet : site, budget, débouchés… Tout sera annoncé en présence de leurs partenaires, des élus locaux et de tous ceux qui ont participé à la faisabilité de ce projet
