
Tous les trois sortent de grand groupe ou de start-up hyper-croissante. Après une première expérience professionnelle éloquente, Gaëtan Congar, Cécilia Henry et Aurélie Tonaind se sont retrouvés autour d’un projet entrepreneurial « plus inspirant » pour eux : la création d’une entreprise engagée sur l’alimentation durable et l’emploi inclusif. Une entreprise qui donne du sens à leurs compétences et de la valeur à leurs actions en faveur de la transition écologique.
Cette entreprise a été baptisée « Les Imparfaits ». Son objectif : révolutionner les déjeuners d’entreprise avec la livraison en vélo-cargo de repas sains, solidaires et locaux. Comment : en structurant une filière en circuit-court qui relie des producteurs locaux garants de la biodiversité, une cuisine centrale à forte valeur sociale et des salarié(e)s d’entreprise sensibilisés à l’écologie. Le tout formant une chaîne BtoBtoC, huilée à l’envie d’aller vers une réduction de l’impact carbone.
Un modèle basé sur l’alimentation durable et l’inclusion sociale
Pour se lancer, Cécilia, Gaëtan et Aurélie vont dérouler leur concept à Vannes et à Brest, où vivent deux d’entre-eux et où l’écosystème permet de tisser le lien des Imparfaits. A Vannes, par exemple, le trio va travailler avec l’association Sauvegarde 56 qui gère déjà une cuisine centrale. « Notre objectif est d’apporter un nouveau service éco-responsable tout en fournissant de l’activité à des ateliers d’inclusion par l’emploi déjà existants« , explique Gaëtan Congar, engagé depuis plusieurs années au sein de la Croix Rouge sociale.
Les Imparfaits proposeront trois plats à la carte chaque semaine : « une recette classique, une autre concoctée par un cuisinier en réinsertion et une troisième signée d’un chef local. Cette combinaison nous permet de limiter drastiquement le gaspillage alimentaire ». Commandés en ligne, les repas ultra-frais et froids seront livrés en vélos-cargos ou scooters électriques directement en entreprise, selon un maillage de points relais où les livreurs, – des personnes en insertion professionnelle -, pourront également récupérer les contenants réutilisables mis à disposition. « Vytal, leader européen du réemploi, nous fournit les emballages adaptés. »
Une production de 200 repas par jour et par ville
Au total, Les Imparfaits, entreprise agréée d’économie sociale et solidaire, prévoit la création de 5 emplois directs par lieu d’implantation (un dirigeant, un second de cuisine et trois livreurs), et d’une dizaine d’autres indirects (producteurs, emplois en cuisine, maintenance et mécanique…). « Le modèle économique repose sur la production minimale de 200 repas par jour et par ville. Le ticket est compris entre 10 et 15 euros le repas, livraison incluse. Les commandes s’effectuent en ligne soit à l’unité, soit par abonnement. Nous acceptons évidemment le paiement par ticket-restaurant », détaille Cécilia.
« Le modèle est simple, et facilement duplicable à d’autres villes« , explique Gaëtan. Rennes, Saint-Malo, Lyon sont d’ores et déjà dans le viseur. En attendant, le trio d’entrepreneurs court les salons, plateaux et autres festivals économiques – Les Imparfaits sont finalistes du Startup tremplin au WestWebFestival 2024 – pour présenter leur projet et convaincre d’éventuels autres investisseurs. « Nous avons ouvert un collège d’associés à une centaine de personnes sensibles à notre projet. Nous sommes également accompagnés par la Technopôle de Brest Iroise, l’incubateur morbihannais Tag 56, la Région Bretagne, les collectivités locales et France active », énumère Gaëtan qui s’est aussi rapproché des CCI Finistère et Morbihan pour connecter les entreprises.