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Leeve à Rennes : Laurie Louvet prépare une version B to B pour booster les rencontres linguistiques, depuis son mobile

Selon l’Audiar*, 29 start-up ont vu le jour en 2018 dans l’agglomération rennaise. Or sur ce nombre, Leeve est la seule portée par une femme, Laurie Louvet. Nous sommes allés à sa rencontre. En quelques mois, 13 000 personnes ont déjà téléchargé gratuitement son application. Leeve permet de rencontrer, en un clic, dans sa ville,  des personnes en provenance d'autres pays et ainsi se former à une langue étrangère de son choix. La version payante B to B est sur les rails,  reste à lever les fonds.

 

Laurie Louvet a créé Leeve à Rennes en 2018. « Son but est de permettre, dans sa ville, de rencontrer facilement des étudiants qui viennent de l’étranger.  Pour pratiquer une langue qui nous intéresse mais aussi échanger sur plein d’autres domaines
Laurie Louvet a créé Leeve à Rennes en 2018. « Son but est de permettre, dans sa ville, de rencontrer facilement des étudiants qui viennent de l’étranger. Pour pratiquer une langue qui nous intéresse mais aussi échanger sur plein d’autres domaines

Leeve, c’est avant tout l’histoire d’une jeune globe-trotteuse, qui a très vite compris que pour apprécier les richesses d’un pays, il était indispensable d’en maitriser sa langue. « Je me trouvais nulle en anglais, aussi ai-je décidé d’aller travailler, chaque été, pendant trois ans à Londres, explique Laurie Louvet. Ayant très peu d’argent j’utilisais, pour me loger, le couchsurfing. C’est bien plus qu’un simple squat sur un canapé ou dans une chambre d’ami, c’est surtout un échange culturel entre plusieurs personnes d’horizons différents. Dans un pays, pour trouver les bons plans, mieux vaut se faire comprendre. » L’idée de Leeve commence à faire son chemin.

 

Un premier mécène décisif

« J’en ai parlé autour de moi. J’ai écouté un tas de blogs sur des parcours d’entrepreneuses. J’avais besoin de modèles pour me rassurer et me convaincre que, oui, la création d’une start-up était à ma portée ». Le coup de pouce décisif, elle va le recevoir en Australie. Laurie, étudiante en licence communication à Rennes y a décroché un stage, dans une agence de marketing. « Au bout d’un mois ne pensant qu’à mon projet, j’annonce à mon boss que je démissionne. Je voulais rentrer en France, bien décidée à lancer ma start-up plutôt que de passer mon Master. C’était devenu une évidence. D’origine française, il a non seulement compris ma demande mais il m’a challengé pendant trois mois sur mon projet. Pour finir, il m’a fait un don de 10 000 dollars australiens pour m’aider à lancer Leeve. Il croyait en moi et en mon idée ! ».

 

Simple d’utilisation

De retour en France, Laurie développe son application. Elle crée Leeve , en 2018, à Rennes. « Son but est de permettre, dans sa ville, de rencontrer facilement des personnes qui viennent de l’étranger. Pour pratiquer une langue qui nous intéresse, mais aussi échanger sur plein d’autres domaines. » La version définitive voit le jour en septembre. Disponible sur Androïd et iOS, son fonctionnement est particulièrement simple. Il suffit de remplir son profil, son niveau de langue, selon un nombre d’étoiles et indiquer ses préférences de personnes que l’on veut rencontrer. Le moteur de Leeve va comparer les profils et s’il trouve une personne qui correspond, celle-ci peut accepter ou refuser l’invitation. Leeve intègre également une fonction de géolocalisation. Quitte à rencontrer quelqu’un, autant qu’il soit dans la même ville.

 

Soutenue par tout l’écosystème

Bourrée d’énergie, la jeune femme a su s’entourer de deux personnes, un développeur et un project manageur. Elle a très vite intégré le réseau Yao qui lui « ouvre de nombreuses portes ». Eric Challan-Belval, Directeur de la Feuille d’érable est son parrain. « Son expérience et son écoute sont très précieuses ». Laurie a également bénéficié d’une bourse French Tech de 15 000 euros, délivrée par BPI aux jeunes entreprises innovantes. Courant 2018, via une campagne sur la plateforme de crowdfunding Ulule, elle a réussi à collecter 12 000 euros. Prochainement, elle espère bénéficier d’un prêt auprès de la plateforme Initiative et du réseau Entreprendre … La jeune entrepreneuse est sur tous les fronts. Pour faire connaître sa solution, elle organise mensuellement, à Rennes mais aussi à Lille où elle dispose d’un ambassadeur, des « language dating », comprenez des speed dating internationaux : « chaque échange dure 10 minutes et à la fin, ça matche ou… pas ». Résultat, en quelques mois, plus de 13 000 personnes ont téléchargé l’application Leeve, dont 5 000 à 6 000 à Rennes.

 

Bientôt, une version B to B payante

Aujourd’hui, la jeune entrepreneuse peaufine son modèle afin d’attirer des business angels. « Quand j’ai créé Leeve, ma priorité a été de démontrer toute l’utilité sociale de ma solution, moins son business modèle. Je pense que la différence entre les hommes et les femmes qui se lancent dans la création d’entreprise, se situe là : l’aspect financier ne prime pas aussi naturellement pour une femme. Cependant j’ai appris. Aujourd’hui, je développe une version B to B payante, à destination des entreprises ou des écoles multisites. Elle sera disponible en juin 2019. Le principe est le même que pour le particulier, sauf qu’avec cette nouvelle version, il s’agira de casser les barrières entre les collègues d’une même entreprise ou d’une même école. Avec mon application, les entreprises vont renforcer leur marque employeur et fédérer leurs équipes dispersées aux quatre coins de la planète ! J’ai besoin de lever entre 150 000 à 200 000 euros pour les développements informatiques ». Le message est passé… Laurie Louvet espère qu’il sera entendu.

 


Leeve.fr

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* L’écosystème numérique de Rennes Métropole en 2018

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