L’économie bretonne dans son ensemble résiste mais les marges des entreprises s’effritent

Avec une activité stable et un taux de chômage toujours parmi les plus bas de France, l’économie bretonne résiste. Le climat d’incertitude entraîne un report des investissements et des achats des ménages.
V.Maignant

« L’activité est plus dynamique que prévue » se réjouit le directeur régional de la Banque de France, Hervé Mattei. Selon les prévisions des chefs d’entreprise bretons, l’activité devrait être stable d’ici la fin de l’année dans l’industrie et dans la construction, en légère croissance dans les services. « Contrairement aux six premiers mois de l’année, la hausse d’activité est due au volume et non à l’inflation. » Les effectifs permanents se maintiennent mais les entreprises font moins appel à l’intérim. L’investissement est également stable. « Dans l’industrie la courbe de long terme se tasse. Si un rebond se profile, il sera de courte durée. En effet, les stocks augmentent et les commandes diminuent. » La construction et les travaux publics résistent bien : « C’est une bonne surprise même si le second œuvre commence à fléchir. » Globalement, l’activité est résiliente avec malgré tout des rentabilités qui s’effritent.

 

Un climat d’attentisme

Cette croissance molle+1,1 % prévue à fin 2024- tient à plusieurs facteurs : difficultés de recrutement, inflation, taux d’intérêt élevés et météo morose pour les acteurs du tourisme. L’incertitude politique née de la dissolution de l’Assemblée nationale et des législatives est aussi citée par les patrons bretons. Dans l’attente des orientations budgétaires du nouveau gouvernement, « ils décalent dans le temps leurs investissements », poursuit Hervé Mattei. Les ménages bretons jouent aussi la carte de l’attentisme et reportent leurs achats. « Avec un meilleur pouvoir d’achat du fait de la hausse des salaires et du reflux de l’inflation, on pensait que la consommation allait repartir au second semestre. Ce n’est pas ce que nous constatons ». Les Français continuent à épargner : « 50 à 75 milliards d’euros supplémentaires ont été placés sur les comptes courants et les livrets depuis la crise Covid. Le taux d’épargne des Bretons a augmenté de 18% sur cette période. » Si la situation est encore loin d’être catastrophique, le prochain gouvernement devra rassurer les chefs d’entreprise et fixer un cap clair.

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