Si la Bretagne reste dynamique en installations, leur nombre (1 000 environ) ne suffit pas à compenser celui des départs en retraite, estimé à 2000 par an. C’est pourquoi, la banque capitalise aujourd’hui sur son expérience dans l’agroalimentaire avec IDIA, sa filiale spécialisée, pour ouvrir une réflexion sur le portage de capital en agriculture
« Nous avons, à la fois, la responsabilité et l’envie d’accompagner les futurs cédants sur la transmissibilité de leur outil pour laisser un héritage attractif, abordable et durable à la jeune génération. Nous apportons les conseils sur les bons choix et les investissements nécessaires à réaliser dans les 10 années qui précèdent la transmission. Nous devons continuer à réfléchir au sein de nos conseils d’administration sur les modes d’accompagnement bancaire des projets d’installations. Le portage en capital en fait partie et figure comme une solution innovante et complémentaire, qui participera à maintenir la ferme France compétitive, souveraine et responsable », a déclaré, ce matin au salon Space à Rennes, Olivier Auffray, président du Crédit Agricole de Bretagne
Une première en France
La région Bretagne a été retenue pour tester ce dispositif , fin 2024 et en 2025, « avec un fléchage particulier vers les productions porcine et volaille ». Il s’agit d’une première en France. Ce portage de capital pourrait intervenir à l’occasion d’une transmission d’exploitation ou d’un projet de développement (au niveau des énergies renouvelables par exemple). Il pourrait intervenir sous la forme d’investissements minoritaires chez nos clients exploitants agricoles » , précise la banque.
Des investissements en recul sauf dans les installations photovoltaïques
Cette annonce intervient dans un contexte de recul des investissements : « Sur les 6 premiers mois de l’année 2024, en dehors de la volaille, l’ensemble des filières d’élevage réduisent leurs investissements, en particulier dans les bâtiments et le matériel » Pour autant, l’impact sur l’activité des Caisses Régionales bretonnes est moindre qu’au niveau national : -7% contre -14,3% au national. A noter une progression dans le développement des projets de production et d’autoconsommation d’énergie qui se traduit entre 2022 et 2024, par des investissements en centrales photovoltaïques sur toit ou trackers estimés à 360 M€ en Bretagne, en hausse de 76% en 2 ans. En 2023, 300 fermes ont investi dans ces installations.
Enfin, en 2023 , les prêts accordés par le Crédit Agricole aux industriels agroalimentaires bretons (61,2 M€) sont en recul de 42, 3% par rapport à 2022 et les encours de prêts de 14,8% . Cette tendance tend à s’améliorer sur les 6 premiers mois de l’année 2024. « Sous pression inflationniste, l’industrie agroalimentaire peine à répercuter ses coûts sur les produits finis, mettant en péril sa rentabilité », conclut la banque.