Projection en 3D pour tendre vers la concrétisation de ce projet de réindustrialisation né en 2020 dans les têtes de Xavier Denis et Tim Muller, associés de longue date dans plusieurs aventures entrepreneuriales. Ce lundi midi donc, les deux associés ont dévoilé la maquette de Linfini, l’usine de filature de lin qu’ils vont rebâtir du côté de Pleyber-Christ. C’est là en effet, sur la friche des Kaolins, qu’ils ont porté leur dévolu pour bâtir ce projet.
Projet immobilier : 6 millions d’euros
Le bâtiment existant, soit 4 500 m2 d’architecture bétonnée complètement désossée, posé sur une parcelle de 17 000 m2, devrait donc retrouver beauté et fonctionnalité au terme de deux ans de travaux programmés et de 6 millions d’euros injectés. Après l’achat du bâtiment, en cours, le premier chantier s’attaquera à curer et désamianter ce bâtiment abandonné. « Nous déposerons le permis de construire au début de l’année 2024 pour démarrer les travaux de réhabilitation dès le printemps prochain« , planifient Xavier Denis et Tim Muller, associés et cofondateurs de ce projet.
Plusieurs espaces seront conçus entre la partie production (2200 m2), l’espace stockage et livraison (790m2), les bureaux et un showroom (400m2), le laboratoire R&D (320 m2), etc. « Les extérieurs de l’usine seront entièrement revégétalisés pour offrir un cadre agréable aux collaborateurs et aux visiteurs« , soulignent les entrepreneurs.
Budget d’exploitation : plus de 6 millions d’euros
Portés par le contexte de réindustrialisation, de décarbonation (loi industrie verte) et de redynamisation des petites villes notamment ; aidés aussi par divers dispositifs nationaux (France 2030, Territoires d’industrie) et d’autres locaux (plan de revitalisation lié à la fermeture de Hop! à Morlaix, Réseau Entreprendre), les porteurs du projet Linfini ont réussi à boucler un budget d’exploitation évalué, lui aussi, à plus de 6 millions d’euros.
« L’initiative de Linfini vise à rapatrier un maillon essentiel de la chaine du lin, dont la production a été délocalisée en Asie. De la culture du lin au produit fini, nous voulons recréer un écosystème intégralement français« , s’enthousiasment les deux fondateurs. Trois débouchés sont identifiés : la vente de fil de lin, la vente de toile de lin et la vente de packaging durable. Plusieurs clients potentiels ont déjà démontré leur intérêt de se fournir auprès de Linfini, comme la coopérative voisine La Sica Prince de Bretagne. « Nous prévoyons réaliser près de 18 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2028″, annoncent Xavier Denis et Tim Muller, misant sur la production de 900 tonnes de fil de lin par an.
En attendant, les associés vont démarrer le recrutement des opérateurs machines. Une première promotion de quatorze est prévue d’être formée courant 2024.