Initialement, lors de son lancement en 2007, KelBillet proposait d’échanger, vendre ou acheter des billets de trains, billets qui n’étaient pas faciles à faire rembourser si le voyage était annulé. Depuis 2012, l’entreprise rennaise créé par Yann Raoul propose, via ses deux moteurs de recherche KelBillet.com et Gopili.com d’aider les voyageurs à trouver la meilleure option de transport pour se déplacer à petits prix, en France et en Europe. Alors que la crise du Covid a stoppé pour la première fois sa croissance, l’entreprise a engagé des discussions avec certains médias pour vendre, sous marque blanche, son contenu.
« KelBillet est rentable depuis le 1er jour, explique Yann Raoul. Mais après 10 années très profitables, nous avons connu en 2017 un ralentissement de notre croissance, puis, pour la première fois en avril dernier, un mois dans le rouge. Par chance, notre modèle économique n’engendre pas de coûts fixes importants. Nous sommes capables d’absorber ce manque à gagner. Qui plus est nous ne sommes pas une start-up nécessitant des financements en phase avec des objectifs courtermistes. Au contraire, notre modèle de développement repose sur un temps long, 3 ans, 5 ans. Nous sommes en train de construire de nouveaux services pour nous renforcer à l’international : Royaume-Uni, Espagne, Italie et Allemagne, là où sont désormais nos relais de croissance ». Cette activité à l’international a démarré en 2016, via le moteur de recherche Gopili.fr. Aujourd’hui, elle représente 20% du volume d’affaires générés par KelBillet auprès de ses différents partenaires.
2020, train et covoiturage privilégiés
Train, bus, avion, co-voiturage sont les différents modes de transports que propose aujourd’hui Kelbillet au voyageur qui veut trouver la formule la plus intéressante pour se déplacer d’une ville à l’autre. Pour ce faire, Yann Raoul a noué une trentaine de partenariats avec les principaux opérateurs de transport comme Ouigo, Blablacar, Flixbus, etc. « Notre rémunération est basée sur la valeur des leads que nous apportons à ces partenaires. Depuis 2016, le bus s’est fortement développé au détriment du covoiturage et du train. Il représentait en 2019, 25% des intentions d’achats sur notre plateforme. Cette année-là, nous avons généré un volume d’affaires de 70 millions d’euros via notre billetterie ». 2020 restera une année atypique. Depuis mars, les compagnies de bus ayant fortement réduit la voilure, le covoiturage et le train ont repris des parts de marché et l’aérien s’est effondré. « La covid a eu un impact majeur sur l’activité mobilité-travel. Les trajets domestiques et le transport terrestre ont été privilégiés. La prise de conscience écologique accentue ce phénomène. Je suis réaliste, on ne retrouvera pas notre niveau d’activité de 2019, au mieux, avant l’été 2021 ».
Apporteur de contenus et services
Pour anticiper cette évolution dans le transport, KelBillet se rapproche progressivement du monde des médias. « Notre métier consiste à apporter de l’information utile aux voyageurs. Nous avons mis en place des robots pour construire nos contenus et apporter une qualité de service. Aujourd’hui, nous proposons à différents médias, sous marque blanche, d’intégrer notre comparateur multimodal pour que depuis leur plateforme, les internautes puissent préparer leur voyage. Nous leur apportons aussi notre savoir-faire en matière de règlementation ou d’e-commerce, par exemple ». Un tel partenariat vient d’être signé avec le Guide du Routard.
Constitué d’une petite dizaine de collaborateurs, l’équipe de KelBillet vient tout juste de réintégrer ses locaux situés en centre-ville. « Depuis 6 mois, nous étions en télétravail. Cette période nous a ouvert de nouvelles perspectives, notamment en termes de compétences. Ainsi nous avons recruté une personne basée à Vannes. Il reste à trouver le bon niveau d’échange pour que toute l’équipe continue d’adhérer au projet. Toutefois, nos besoins en locaux sont divisés par deux voire trois. A la fin de notre bail, nous quitterons nos locaux », conclut Yann Raoul.